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Une Souris et des Hommes

28 janvier 2009

France/Guyane - Marché de Cayenne, fruits de Guyane

Cayenne est une ville assez calme. Toutefois, les mercredi, vendredi et samedi matin, un évènement donne une toute autre impression de la ville: le marché. Échantillon de saveurs, mélange de couleurs, concentration de vie, et première rencontre avec les Hmongs, autre groupe composant la Guyane, arrivée du Laos dans les années 1970 et spécialisée dans l'agriculture. Je vous présenterai plus en détail l'histoire et la culture de cette communauté lorsque j'irai à Cacao, un de leur lieu de vie. Le premier élément de la petite série d'articles que je compte faire sur le marché et l'alimentation en Guyane est consacré aux fruits.

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Les fruits de Guyane sont variés, colorés et délicieusement frais. Un des fruits les plus connus en France métropolitaine, les moins chers ici et les plus utilisés, notamment avec le Rhum, sont clairement les citrons verts. Se trouvant partout sur le marché, à 1 euros le kilo généralement, il ne s'agit en fait pas d'une variété de citron, mais d'une variété  d'agrume très proche: la lime, fruit du limettier. Deuxième fruit très répandu dans les jus de fruits guyanais mais dont la consommation sous sa forme naturelle n'est pas tant agréable, la prune de Cythère. Fruit du prunier de Cythère qui n'a en fait rien à avoir avec les prunes européennes, on la retrouve dans la famille les mangues et autres pommes de Cajou. Les jus de  pomme de Cythère sont très agréables, assez amer en premier lieu, mais au final très rafraichissant et désaltérant. Je ne sais pas encore comment manger le fruit, mais je trouverai une solution !!

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Autre fruit très connu en France métropolitaine et qu'on retrouve sur les marchés de Guyane, en quantité importante: l'ananas, dont je vous avais montré un pied photographié dans mon jardin...chair ferme et excellente qualité gustative.

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Continuons notre petite ballade "frugiphile" avec la reine de ce DOM, selon moi: la mangue. Ici, les manguiers poussent partout, et les mangues ne s'achètent pas si souvent: elles se ramassent au pied de l'arbre, comme une pomme en France. Le manguier est un très bel arbre, noble et impressionnant. Autres fruits très consommés ici: les bananes. En fait, deux sortes de bananes existent: la banane fruit ou bacove, petite et consommée en dessert... et la banane légume ou banane plantain, plus grande et consommée en légume. Pour ma part, je consomme les deux sous forme de fruits, même si les bacoves sont plus sympas à manger. La production de bananes en Guyane est destinée uniquement à l'approvisionnement du marché local et ne représente que 1/30ème de la production des DOMs. 

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Autres fruits résonnant avec tropiques: les papayes et les fruits de la passion ou maracudja ou grenadille. Les premières, fruits du papayer originaire du Mexique dont je vous ai montré une photo lors de mon week-end dans l'ouest, sont, à l'intérieur, un doux mélange de rouge et de noir...de chair et de graines. Premier producteur au monde: le Brésil. Un fruit plutôt agréable, même s'il n'est à priori pas le meilleur. Qu' en est il du maracudja ? Fruit étonnant, particulièrement servi en jus de fruits mais, sauf erreur, moins mangé...sous une carapace dure se trouve une chair "engrainnée" douce...pas de doutes: il faut savoir lui ouvrir le cœur pour l'apprécier. Fruit de la passiflore, un bel exemple pour expliquer pourquoi les régions tropicales sont si riches en biodiversité...dans un prochain article.   

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Revenons à nos agrumes. Ici aussi, on trouve nombre de mandarines, clémentines et oranges. A la peau verte, je ne les trouve pas aussi bonnes que les espèces vendues dans les grandes surfaces européennes. Peut être n'est ce pas la meilleure saison ? Et puis voilà l'agrume obèse, plein de peau mais intéressant à déguster: le chadeck, variété de pamplemousse qui pousse uniquement en Amérique du Sud, et à la peau jaune très épaisse.

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Mais au fait, quel est ce drôle de fruit qui apparaît sur la droite du plateau présenté en début d'article ? J'allais oublié la pomme de Jaque (ou Jacque), fruit du jacquier pouvant généralement peser plusieurs killos (1 à 25 kg), à odeur forte qui ne laisse pas indifférent. C'est un fruit originaire  d'Inde et du Bengladesh, cultivé et introduit dans la plupart des régions tropicales, mais majoritairement au Brésil et en Asie du Sud-Est. Il n'est pas tant apprécié, notamment pour son odeur forte peu agréable. La photos des jaques ci-dessous ouvre le sujet sur les très nombreux autres produits que le marché propose, et que je présenterai dans des prochains articles...sans oublier des photos de scènes de vie locales !

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Et bien sur, ces fruits sont valorisés sous forme de confitures et jus locaux...jus de cerise pays acérola, jus de goyave...voilà deux autres fruits à présenter mais que je n'ai pas trouvé sur le marché. La cerise pays, fruit de l'acérola, arbuste des régions tropicales d'Amérique du Sud et des Antilles...agréable en fruit comme en jus. Et la Goyave alors ? Cet autre fruit tropical ne se trouve pas facilement en vente ici, sauf erreur. Et puis il y a encore la pastèque, à acheter sur le bord des routes ou au marché, bien sur !

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"Sentir les odeurs épicées, admirer fruits, légumes et fleurs éxotiques, boire un jus aux milles saveurs et manger une soupe Hmong ou vietnamienne en fin de matinée": le marché de Cayenne est un endroit, un moment, une ambiance à ne pas manquer lors d'un passage en Guyane.

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Une soupe vietnamienne accompagnée d'un jus frais de maracudja: bon appétit! 

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22 janvier 2009

France/Guyane - Problématiques du développement territorial guyanais (2): la démographie

La démographie, soit l'étude quantitative des populations et de leurs dynamiques...Qu'en est il en Guyane ? Le département connait une progression démographique extrêmement forte, de 3.6%, soit 6 fois plus que la métropole (0.6% par an). Il s'agit de la croissance la plus forte de tous les départements français et des régions ultra-périphériques, et elle est imputable avant tout à une forte natalité (3/4), alors que le solde migratoire y contribue pour 1/4. Ainsi, cette croissance de la population est très élevée, parmi les 10 premières au monde selon le diagnostic territorial que je décortique petit à petit. Cela ne semble pas être prêt de s'arrêter. Le nombre d'enfants par femme est d'après ma recherche sur l'INED de 3.16, ce qui classe la Guyane comme le 4ième pays de la zone Amérique latine, après le Guatemala (4.02), la Bolivie (3.37) et le Honduras (3.19)... Ainsi, cette fécondité est et pourra rester le principal facteur de la croissance démographique, en raison de l'arrivée massive des générations en âge de procréer.

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pyramide des âges (comparaison Guyane / Métropole)

Une source de richesse ou de pauvreté dans le contexte guyanais ? Il est sure que cette très forte démographie constitue à priori une chance pour un département peu dense et dont le marché intérieur est unanimement considéré comme trop exigu pour constituer un moteur de développement économique. Cependant, elle génère également des besoins très importants en terme d'équipement (construction d'écoles, de logements, santé, assainissement, approvisionnement en eau...), ce qui constitue aussi autant de facteurs de risque de d'instabilité dans la cohésion sociale. Et pour le moment, le taux de croissance de l'emploi n'est pas suffisant pour absorber le taux de croissance démographique. Ainsi, les deux problématiques majeures liées à cette démographie sont: comment faire pour que l'économie formelle puisse absorber cette croissance démographique ? Et comment fournir les équipements nécessaires à la soutenabilité de cette croissance par des investissements à long terme, alors que les capacités contributives des collectivités sont faibles et que les aides seraient appelées à diminuer ?

Quelques conclusions s'imposent....

1. Une période importante dans le développement de la Guyane.

2. C'est chouette de participer aux projets de constructions scolaires dans ce contexte.

3. Une canicule en saison sèche ne risque pas de faire passer l' arme à gauche à 15 000 personnes du 3ième âge comme en France métropolitaine. Les croque-morts guyanais sont ainsi en situation de chômage technique.

4. Un marché à étendre pour les fabricants de capotes

5. Faites l'amour, pas la guerre

12 janvier 2009

France/Guyane - Oiapoque et Maripasoula: en pirogue, pas en métro !

Nouvel an au Brésil, à Oiapoque, ville frontière de l'État d'Amapa, un des plus pauvres de cette gigantesque puissance émergente, et "que le monde doit respecter", selon les pub des chaînes brésiliennes. Une ville qui représente donc dans ma jeune vie de voyageur la première terre hors Europe administrative que j'aurai foulé. Une réalité difficile. Certains visages très durs. Beaucoup de filles espérant qu'un français les emmènera de l'autre côté du fleuve frontière...un terrain de foot boueux ou des jeunes brésiliens jouent tous les jours...de l'animation en cette nouvelle année...un bon week-end...et c'est à peu près tout. Pas sur que je retourne à Oiapoque. Petite anecdote? Pour faire le déplacement Saint-Georges - Oiapoque, un individu prend une pirogue, remonte un peu le fleuve et y est. Temps: 19 minutes. Voilà, selon un postier, le trajet fait par un courrier divers: Saint-Georges > Cayenne (poste) > Cayenne (aéroport) > Paris Orly > Paris Roissy > Paris (centre de tri) > Brasilia > Belem > Macapa > Oiapoque. Durée: 19 jours. No comment. Petite note humoristique? Voilà la photo prise par ma collègue d'un taxi clandestin de Maripasoula, en Guyane, extraordinnaire...Notez l'incroyable "faya business" et les ajouts déjantés de la voiture. J'espère la voir un jour en vrai !

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Petite anecdote humoristique? C'est l'histoire parait-il réelle d'un mec enseignant qui est parti en Guyane et a accepté un poste à Maripasoula, commune isolée du fleuve Maroni...Il jouait au tennis et a été très déçu de voir l'inexistence d'infrastructures sportives. Il faut dire qu'il s'attendait surement à autre chose, on lui avait dit qu'il y avait des métros à Maripasoula...Cherchez l'erreur??? Ici,un métro est un français de métropole, pas un moyen de transport...

11 janvier 2009

France/Guyane - Excursion sur le Maroni: retour à SLM

Levé à 6h30 pour redescendre le fleuve Maroni jusqu'à Saint-Laurent. C'est dans une atmosphère embrumée que je fais un dernier tour du kampoe où j'ai dormi. Une soirée étonnante durant laquelle j'aurai pu découvrir le ciel depuis l'Amazonie, un ciel d'une noirceur incomparable au ciel européen, et une chouette famille vivant ici.

Kampoe_7am Fleuve_Brume Kampoe7am_2 

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Quelques minutes de préparation, un au-revoir chaleureux, et nous voilà repartis sur le fleuve, nous réveillant en même temps que la forêt embrumée...des images fortes, mes cinq sens sont réquisitionnés pour profiter de ce moments forts et de ce dépaysement complet...et ma tête...bien activée, comme mon appareil photo, pour mémoriser toutes ces images.

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La descente continue, les heures passent, et différents endroits se prêtent admirablement bien à la photo: berges sauvages, jeux de lumière sur le fleuve, nids d'oiseau (de caciques en l'occurrence).

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De belles images donc...puis après un retour à Apatou, un second d'arrêt sera là aussi très agréable et me permettra de rapporter un beau souvenir de ces trois jours: un copeau de bois ayant servi à la fabrication d'une pirogue. Le fond du bateau est constitué d'un seul et unique tronc, qui est vidé et brulé pour s'ouvrir davantage, ce qui permet d'y confectionner les parties latérales.

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Arrivée à Saint-Laurent et photographie des épaves locales...

Arriv_e_SLM2 Saint_Laurent_Epave Saint_Laurent_Epave_2

Arriv_e_SLM

Ces trois jours m'auront permis de me rendre compte de la réalité de la vie sur les fleuves. le "les" inclut aussi le fleuve Oyapock qui fait office de frontière avec le Brésil, à l'est, et sur lequel se situent également quelques villages isolés. Le fleuve, une réalité différente du littoral. Une vie à laquelle la république française essaie d'appliquer sa devise "Liberté, Égalité, Fraternité"...mais cette mission soulève en chacun qui la vie une série de question de fond, sur la présence de l'État, sur le rôle que la république doit jouer et sur la multiculturalité. Ces deux personnes, d'une génération d'écart, sont ils libres sur le fleuve Maroni ? 

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Quelle définition faut il utiliser pour parler de cette notion fondamentale? Est-ce la liberté prônée par le modèle américain? Mardi, je dormais dans un petit hameau dépaysant du fleuve Maroni. Samedi après-midi, je regardais une fusée Ariane 5 décoller. Samedi soir, je rencontrais une femme péruvienne clandestine en boite de nuit. La mesure du temps pour une personne du fleuve est la journée...pour une personne du centre spatial, la mesure du temps est la seconde: en Guyane, plusieurs mondes se côtoient.

6 janvier 2009

France/Guyane - Excursion sur le Maroni: Grand-Santi

Réveil à 7h00 après une nuit globalement peu reposante malgré le hamac de forêt haut de gamme que j'ai acheté. Le réveil est cependant très facile: le cadre de travail y contribue. Destination de la journée: la commune de Grand-Santi, prochaine commune du fleuve (voir localisation sur la carte dans le message précédent).

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Trois heures après le départ, après avoir vu de nombreux campoe, en grande majorité sur le côté français, me voilà arrivé à Grand-Santi, commune de 3350 âmes approximativement. Il existe tout de même des équipements côté surinamais, par exemple cette école.

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Le centre de la commune de Grand-Santi, le bourg, est assez semblable à celui d'Apatou quoi que peut-être plus propre. Quelques poules se baladent autour de certaines habitations, les oiseaux sont nombreux. De nouveau, le temps prend une toute autre valeur ici, comparée au littoral guyanais par exemple, ou encore plus, aux grandes villes européennes. Ici,  tout est rythmé par le levé et la tombée du jour, ainsi que par l'arrivée et le départ des pirogues. Contrairement à Apatou, aucune piste de terre ne va à Grand-Santi.

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Lors d'une discussion avec un directeur d'une école du village, certains chiffres me permettent de quantifier la poussée démographique guyanaise dans la commune, assez représentative de toutes les communes du fleuve. Dans cet exemple d'école, 4 classes d'enfants nés en 2003...soit une centaine d'enfants. Une autre école dans le bourg, soit 200 enfants. Des problèmes de non scolarisation et une école en voie de construction...au final, on s'approcherait de 300 enfants nés en 2003 dans la commune. Un autre chiffre m'interpelle: 24 nouvelles grossesses sont déclarés par mois à Grand Santi. 24 nouvelles grossesses ! Les besoins en termes d'équipements, notamment scolaires, sont énormes. Il me reste du temps entre la fin de ma mission et celle de mon collègue...j'en profite pour visiter le bourg. Je m'arrête manger à quelques pas de là, dans une petite piaule qui avec ces trois tables propose quelques repas, probablement de manière informelle. Je reprends mes notes et lors de mon départ, suis particulièrement surpris par le son fort d'un oiseau. A coup sûre, une sorte de perroquet, c'est bien connu dans mon village savoyard, les perruches et perroquets, ça à de la voix! En m'approchant de l' arbre, la curiosité s'estompe pour faire place à un sourire.

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Un splendide Ara macao! A moitié domestiqué certes car appartenant à une voisine, mais tout de même en liberté dans le village. Oiseau grandiose, probablement un des plus beaux perroquets du monde et que je l'espère je verrais aussi à l'état entièrement sauvage lors de prochaines excursions. Puis vient 2 heures de pause et de découverte du bourg...

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L'oiseau en cage ci-dessus est un Pikolèt. La possession de cet oiseau est une fierté, ici, en Guyane, et il n'est pas rare de voir un adolescent à bicyclette ou à vélomoteur tenant d'une main son guidon, de l'autre une cage avec l'oiseau; ou encore un adulte appuyé contre sa voiture discutant avec un groupe d'amis, et la cage posée sur le toit de la voiture; ou encore une cage avec l'oiseau, à l'entrée de magasins, comme ici. J'aurais l'occasion de vous reparler de cette tradition guyanaise, et de ses origines. Ballade dans le bourg, et observation des panneaux de signalisation.

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Puis, départ en sens inverse et descente du fleuve en direction de Saint-Laurent. De nouveau, ces beaux paysages, ces grands espaces vierges et ce fleuve majestueux.

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Arrive la fin de journée, et nous nous arrêtons alors acheter du poisson dans le même hameau que la veille...il est déjà tard. Nos piroguiers proposent de dormir ici...dans cet endroit très bien aménagé, très propre, avec une petite plage de sable blanc splendide et le fleuve. Je vais pouvoir passer une nuit avec cette famille, et échanger avec eux le temps d'une soirée.

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Le début de soirée est consacré à un bon moment de détente: baignade et découverte de ces lieux et familles très accueillantes.

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La vie de certaines personnes du fleuve se base sur la pêche, la chasse et l'agriculture sur abattis-brûlis. D'autres sont piroguiers et de vrais spécialistes de la remontée des fleuves guyanais, certains sont aussi partis vivre dans la ville du littoral, Saint-Laurent. C'est le cas du père de cette grande famille, qui a vécu plusieurs années à Saint-Laurent et, avec un peu d'argent en poche, est remonté construire sa maison sur le fleuve, loin de toute voie d'accès routière. Me voilà en Guyane, mais une autre, celle du fleuve, à des milliers de kilomètres de celle que j'ai connu jusqu'à présent. Après une petite baignade méritée, j'en profite pour m'écarter de quelques mètres à l'entrée de la forêt pour me changer...la nature me le rappelle vite: je ne suis pas chez moi. A deux mètres de moi, un serpent s'en va à vive allure. Environ 30 cm, d'un brun vert olive. Je ne le connais pas. Je sursaute, j'hésite, je m'arrête. Même si l'appareil est dans ma poche, je suis loin de tout, en sandale et short de bain: demi-tour immédiat, bien évidemment...J'en profite aussi pour photographier les systèmes de récupération de l'eau de pluie dans le village...le premier me laisse penser que leur dimensionnement est plus simple que lors de mes études ! Ici, la gestion de l'eau est facile dans tous les sens du terme: hormis l'eau de pluie, tout vient bien sur du fleuve et y repart. Cependant, une petite baraque du kampoue est tenue par un jeune qui y vent des boissons, telle que la Parbo, bière surinamaise.

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2 systèmes de récupération de l'eau de pluie...

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Vient alors le coucher de soleil, qui me permettra de tester mon appareil de boulot et faire de nouvelles prises de vue. Le coucher de soleil sur le fleuve Maroni est splendide, la couleur de l'eau métallique, le ciel étonnant, les bruits de la forêt qui commencent à entrer en résonance et à se multiplier...les moustiques aussi, je me protège complètement: ces lieux de vie en pleine nature sont des sites d'une forme potentiellement mortelle de paludisme... 

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La soirée avance tranquillement. Je goute à un repas entièrement guyanais et particulièrement bushinengé, avec au menu de la soupe bushinengé (composée de manioc notamment), en plat principal de l'atipa du fleuve, mais aussi un très beau kumaru d'au moins 30 cm (frère herbivore du piranha et poisson recherché pour sa chaire dans le haut-Maroni), un très bon gibier, l'agouti, avec des haricots rouges, du riz et du kwak, et en dessert des mangues. La suite de la soirée, je la passe assis à une table à écouter les habitants en sirotant un verre ou deux de Parbo, la bière des voisins. J'apprécie aussi ce moment par la contemplation du ciel amazonien, d'une noirceur incomparable avec le ciel français, environnements différents obligent...Ces moments sont forts, notamment car je sais que je n'aurais probablement jamais pu les vivre sans mon travail: la remontée du Maroni pour le tourisme coûte plusieurs centaines d'euros. Ce sont des moments authentiques ou la bonne humeur résonne avec un fond sonore de reggae.

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24 décembre 2008

France/Guyane - Excursion sur le Maroni: Apatou

"Bushinengé" ou "Noirs marrons"...noms surement peu connus en métropole. Petit cours d'histoire... A la fin du 17ième siècle, des esclaves noirs, employés au Surinam, l'ancienne Guyane hollandaise, profitèrent du désordre général pour se révolter et se réfugier dans la forêt. Cette fuite se nomme le marronnage. Elle a existé dans toutes les sociétés de plantations, mais ailleurs qu'au Surinam ces sociétés se sont fondues dans les sociétés créoles émergentes lors des abolitions de l'esclavage. Ainsi, les six groupes de Noirs marrons actuels sont les seuls à être demeurés intacts jusqu'à aujourd'hui. Le terme de Bushinengé signifie dans une de leur langue "hommes de la forêt"... En effet, les populations bushinengés actuelles vivent essentiellement dans des villages et campoe (une sorte de "hameau") le long du fleuve Maroni, des côtés surinamais et français, même si nombre d'entre eux ont gagné les villes du littoral, particulièrement Saint-Laurent du Maroni. Les Bushinengés, en particulier les Bonis, sont aussi les spécialistes des pirogues, qui permettent à toute personne de rejoindre les habitations seulement atteignables par le fleuve...et c'est donc en pirogue que dans un cadre professionnel, je réalise une première excursion sur le fleuve Maroni, le fleuve roi de la Guyane, frontière naturelle entre la Guyane et le Surinam. J'aurai le temps de visiter, durant les moments creux de ma mission, plusieurs petits villages. 

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Nous montons dans la pirogue, le moteur gronde et la magie opère. Une sensation d'aventure se dégage à travers ce moment de terrain particulièrement fort. Sur la photo de gauche, une île qui abritait dans le temps des bagnards malades de la lèpre. 

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Les paysages défilent...des oiseaux volent autour et sur le fleuve, parfois prêt de nous. A chaque approche de rive, je traque la moindre trace animale. Ils sont trop bien cachés pour moi et je n'en verrai pas. Puis, petit à petit, le nombre d'habitations et de campoe augmentent de part et d'autre du fleuve...et après un peu plus de deux heures, nous arrivons à Maïman, sur la commune d'Apatou.

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Premier arrêt, forte sensation de dépaysement. Je m'approche des sites que je dois visiter et profite de chaque moment que m'offrent mes yeux pour apprécier ce paysage tellement différent de tout ce que j'ai pu voir auparavant.   

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Nous reprenons le chemin, ou plutôt le fleuve, voyons du monde sur les rives, comme ce petit groupe de jeunes nettoyant des chaises bleues, blanches et rouges. Dans le même temps, nous croisons d'autres pirogues, certaines redescendent de plus haut, des communes amérindiennes notamment, mais aussi du bourg (centre) d'Apatou, première commune ou nous nous arrêtons plus longuement. Voilà une carte la situant bien, sur le Maroni, à l'Est.

 

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Nous voilà donc dans le centre de la première commune du fleuve Maroni. Dépaysement important. Des  personnes nettoient leur matériel dans le fleuve. Le fleuve fait partie de leur identité, bien plus que les deux pays qu'elles côtoient. Ces personnes vivent avec et par le Maroni. Leur fleuve est leur vie, comme la montagne l'est pour certains savoyards. 

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Suite des visites programmées...Je réalise davantage les difficultés de la vie de tout les jours pour un enseignant fraichement débarqué: logements, forme potentiellement mortelle du paludisme, accès aux services de santé, seulement après plusieurs heures de pirogue. Dans le domaine de l'Education Nationale, le personnel manque sur le fleuve.

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Alors que je discute avec une personne d'une école, une drôle de patte sort de la petite cage que j'avais remarqué dans un coin de la pièce...j'imaginais qu'il y avait je ne sais quel petit animal de compagnie. mais un splendide jeune paresseux en sort ! je m'en approche et le regarde monter méticuleusement l'étagère, à scruter toute prise possible. je lui caresse la bouille, je me permets, il me regarde et sa petite bouille est vraiment craquante. Ces animaux sont superbes très attachants. Celui là va peut être finir par appartenir à quelqu'un, malheureusement.

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Je réalise les tâches qui m'ont emmené ici, puis profite d'un moment de pause pour le balader dans le bourg. C'est aussi le cas de nombreux mômes de la commune, qui rentrent chez eux. 

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Visites de sites terminée à Apatou. La remontée du fleuve continue...nous nous arrêtons acheter de la nourriture à un campoe, un endroit magnifique où je dormirai le lendemain. Nous nous approchons alors d'Apagui, une école sur une petite butte, là aussi splendide. Un beau cadre pour les élèves.

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C'est ici que nous décidons de dormir. Nous posons le hamac, et j'en profite alors pour prendre quelques photos du coucher du jour. Je suis heureux de pouvoir prendre ces photos, ce coucher de soleil dans le cœur de l'Amazonie française.

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Arrive alors l'heure du repas. J'ai dans mon sac deux oranges et deux boites de sardines..mais les piroguiers ont acheté leur repas et nous en proposent. De quoi s'agit il ? d'un poisson du même ordre (mais, après vérification, pas de la même famille) qu'un célèbre poisson des aquariums d'eau douce tropicale que l'on rencontre en métropole. Un poisson très recherché en Guyane par les personnes créoles, noirs marrons et amérindiennes. Ainsi, pour résumé, j'ai le choix entre manger des sardines en boite, ou les frères guyanais du...pléco! Le poisson le plus prisé est l'atipa du fleuve, avec une réelle carapace, à la couleur uniforme sur la photo.

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Le repas est très typique. Je déguste l'atipa avec du kwak, un des aliments de base de la cuisine de Guyane, fait à partir de la racine de manioc. Malgré un peu de réticences, j'enlève sa carapace préhistorique et déguste sa chaire, delicieuse. Belle soirée au coeur de l'Amazonie, à discuter avec les piroguiers sous un fond sonore de reggae jamaicain. Des images de coucher de soleil, en forêt amazonienne, une nuit en hamac, des nouvelles découvertes culinaires et des échanges enrichissants: un des moments forts de mes trois premiers mois en Guyane.

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Bonnes fêtes à tous. J'espère qu'elles se dérouleront dans la paix et le bonheur.

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7 décembre 2008

France/Guyane - Réputation de la faune guyanaise: légende ou réalité?

"Guyane". Le nom est prononcé, l'onde atteint le tympan voisin, le sursaut émotionnel a lieu. Pour les uns, une terre d'aventure, riche d'une population multiculturelle que l'Histoire a fait venir des cinq continents au fil de vagues d'immigrations souvent douloureuses, d'une nature belle et envoutante. Pour les autres - la majorité d'après moi- une terre à problèmes, sorte de nouveau "far west" selon les émissions métropolitaines et riche d'une forêt aussi vierge que dangereuse. Aussi vais-je fournir un élément de réponse à cette question: y a t-il lieu de vraiment avoir peur des agressions animales en Guyane ? Ma réponse sera en fait celle d'une étude que je suis en train de lire après l'avoir téléchargé sur le site de la Banque de Donnée de Santé Publique (BDSP) et qui s'intitule "agressions par la faune en Guyane française: étude rétrospective sur 4 ans", et écrite par E.Mimeau et P.Chesneau. Je vais donc synthétiser cette synthèse, unique solution pour donner un avis pertinent et scientifique sur ce sujet. J'en profite pour y joindre une série de photos d'animaux en tout genre que j'ai photographié autour de chez moi.

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    Papillon de nuit, envergure 10-12 cm.

Ainsi la diversité et la beauté de la faune guyanaise n'a d'égal que sa fâcheuse réputation...Le premier animal que je vis ici, fut un animal craint également en métropole...m'en allant vers la voiture de mon ami sur le parking de l'aéroport, une grosse chenille - la plus grosse que je n'ai probablement jamais vu, mais peut-être un bébé, ironise Éric - traverse langoureusement le parking. Était-elle urticante pour l'Homme ? Je ne le serai jamais. Mais j'ai appris grâce à cette étude, qui s'est basée sur les appels de la population au SAMU, que les arthropodes, et en particulier les hymenoptères volants (fourmis, guêpes, abeilles) constituent la première source d' "enquiquinements faunistiques" de Guyane: guêpes et autres insectes volants sont la première source de blessures animales en Guyane, et sont nuisibles en zone urbaine ( ce qui semble logique, compte tenu de la proportion de population y vivant) et en période de saison sèche.

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Scarabée (mort), taille: 5-7 cm   

Qu'en est t'il des autres arthropodes, les scorpions par exemple ? Leur piqure a fait l'objet de 65 appels, dont 38.5% provenant d'une zone urbaine...et les fameuses mygales, elles ont été la cause de...3 appels en 4 ans. Impressionnant, n'est-ce-pas ? 

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papillon diurne, envergure 6-8 cm

Et les serpents alors? Ces fameuses bébêtes fantasmatiques, qui engendrent tellement de peur, particulièrement quand on parle de la Guyane...sur une centaine d'appels pour envimation ophidienne en 4 ans, 60 provenaient de morsures en forêt. Quelques calculs s'imposent...le livre de Jean-Philippe Chippaux publié en 2002 et intitulé "Venins de serpents et envenimations" explique qu' "En France, on peut estimer que l'incidence moyenne des morsures de serpents est d'environ 3.5 pour 100 000 habitants. Cela correspond à environ 2000 morsures, soit près de 500 envenimations et 1 décès par an." Ainsi, la comparaison est claire: 25 envenimations par an en Guyane, soit 1.25*10-4 envenimations/hab.an contre 8.33*10-6 envenimations/hab.an en France. Si on ramenait ce chiffre au nombre de serpents sur le territoire, la Guyane serait probablement moins dangereuse que la métropole en terme de fréquences de  morsures... La vrai différence réside dans le risque de mortalité lié aux morsures de quelques uns de nos compères, notamment les Grages Grands Carreaux et les Fer de Lance. En tout cas, ce lézard, malgré sa taille impressionante à première vue - comparez la à la canette de Fanta - est assez commun le long des routes ou dans les jardins.

 

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Lézard, taille 25-30 cm

Comment interpréter ces chiffres? Tout d'abord, en disant que les hyménoptères volants que sont nos guèpes, abeilles et autres fourmis représentent plus du tiers des appels au SAMU pour une agression par la faune. Tout piqûre peut entraîner une réaction nocive chez un sujet allergique. Cependant, une espère est connue pour des attaques massives entraînant de vériables envenimations: "l'abeille africanisée" ou "abeille tueuse". Elle a acquis son surnom par un comportement "défensif" des plus aggressifs! Face à un danger, l'essaim dérangé attaque massivement et poursuit l'agresseur sur une longue distance. Une belle saloperie ces abeilles, et autant dire qu'il n'est pas inutile de savoir reconnaître leurs nids pour faire demi-tour et appeler des spécialistes de destruction des nids. La dose létale pour l'homme est d'environ 22 piqûres par kg de poids corporel..ça peut faire souffler, mais quand on sait que parfois des milliers d'abeilles restent autour de la personne attaquée, on comprend qu'on y est vite. Les deuxièmes causes de blessures par la faune sont donc les morsures de serpents, même si elles restent donc rares. Et quelle est la troisième cause? La réponse est simple: les morsures de chiens! Hé oui, de nouveau, ils sont un danger bien plus présents que la plupart des animaux sauvages, un peu comme avec les moutons des Alpes, dont les attaques par les loups sont hypermédiatisées alors qu'on ne parle jamais de la première cause d'attaques que sont les chiens. Bref, une manipulation médiatique de plus, même si le débat est légitime...Continuons cet article en plagiant la conclusion de l'étude: " la question des agressions par la faune, en Guyane, n'est pas anodine. Ce département est plus concerné que ses homologues métropolitains, même si ces agressions ne représentent que 1% des appels au SAMU de Guyane.(...)A travers cette étude, on a pu voir que les agressions par hyménoptères volants, serpents et chiens et scorpions composaient l'essentiel des agressions par la faune en Guyane. Les agressions par félins sauvages peuvent toujours survenir, mais dans des conditions exceptionnelles.(Ainsi) les mythes et fantasmes qui abondent dans les histoires sur la Guyane doivent être considérés pour ce qu'ils sont: des récits fabuleux qui témoignent de l'imagination de l'homme face à une merveilleuse contrée! " L'étude ne mentionne pas du tout les anacondas. Deux raisons possibles: soit les attaques sont presque inexistantes, soit les individus sont presque inexistants, quelques restes errants dans les fèces de ces chouettes serpents.

28 novembre 2008

France/Guyane - Prix de l'essence: des habitants unis derrière une revendication légitime

La Guyane est, vous en avez peut-être entendu parler, actuellement en phase de blocus généralisé sur l'ensemble du territoire et surtout sur le littoral, où se situe 90% de la population. Qu'elle en est la cause ? un prix des carburants  à la pompe énorme, à savoir 1.77 euros le litre d'essence et 1.55 euros le litre de gazole. Après avoir un peu découvert une vue de la France depuis un autre pays de l'UE (je ne compte pas la Suisse...car les discours sur la France y sont rarement objectifs !:)), j'ai la chance de pouvoir avoir une vue de la France métropolitaine depuis un DOM-TOM, et qui plus est la Guyane, département à part. Je veux donc tenter de donner une vue synthétique et critique de la situation, à partir d'échanges avec les Guyanais et de trois articles de presse que j'ai lu,et dont les titres sont assez révélateurs de l'orientation politique de ces grands journaux métropolitains.

Voilà les trois articles que je vais me permettre d'utiliser et de commenter.

- Article Web du Monde en date du vendredi 28/11/08: "le prix de l'essence enflamme la Guyane" (sauf erreur, 1ier article publié par le quotidien).

- Articles Web de Libération: "Pourquoi la Guyane est elle bloquée depuis lundi?" en date du lundi 24/11/08 et article "Guyane: la Région refuse de baisser sa taxe sur les carburants".

- Article Web du Figaro en date du vendredi 28/11/08: "Les violentes manifestations en Guyane clouent Ariane 5 au sol" (sauf erreur également, 1ier article publié par le quotidien).

Il est intéressant de noter qu'une série d'articles a ainsi été publiée par Libération dès le premier jour des blocus, contrairement aux deux autres quotidiens.

Quelle est la revendication?

Ce mouvement de lutte pour une baisse du prix de l'essence en Guyane, lancé par des associations de consommateurs et les organisations de transporteurs et qui est très majoritairement soutenu par les socioprofessionnels, des élus et la population locale, demande une baisse de 50 centimes sur les carburants, dont les prix sont administrés par l'État dans les différents Départements d'Outre-Mer.

Manifestions2

(photo prise le 28/11/08, reçue par mail, source inconnue)

Pourquoi le prix de l'essence est il si cher en Guyane ?

En moins de 2 ans, le carburant a augmenté de 46 centimes en Guyane. Le prix de l'essence est taxé d'une part par la collectivité régionale (la Région Guyane) et d'autre part par l'État. La Taxe de la Région (dite Taxe Spéciale sur les Carburants) est ensuite allouée aux autres collectivités, dont les finances sont fragiles: pour être clair, ici, les  investissements des collectivités, par exemple la construction d'établissements scolaires, nécessitent des subventions de l'État et de l'Europe. Auparavant, la Guyane s'alimentait de carburants provenant de Trinité-et-Tobago,  mais ces derniers seraient nocifs pour les moteurs. Fin 2006, une décision de justice favorable aux concessionnaires automobiles a contraint les compagnies pétrolières à changer de fournisseur pour vendre du carburant conforme aux normes européennes. C'est ainsi que le pétrole provient maintenant de la raffinerie SARA, en Martinique, avec un prix supérieur d'environ 30 centimes par rapport au fournisseur antérieur. Cette augmentation s'est fait par pallier par la préfecture, avec une compensation financière à la raffinerie. La montée du cours du pétrole jusqu'en juillet 2008, et une hausse sensible de la taxe destinée aux collectivités locales ont amplifié le phénomène.

Quelles sont les idées dominantes dont j'entends parler autour de moi ?       

La première impression que mes échanges avec la population guyanaise me donnent est qu'elle ne cédera pas face à cette revendication, qui est pour tout le monde complètement légitime. Compte-tenu du prix du baril actuel, ce prix  semble anormal: un plein d'essence à (pour une voiture "normale") 110 euros alors que le prix a chuté en métropole. Un plein d'essence à 110 euros alors que depuis qu'elle fournit la Guyane, le Chiffre d'affaire de la raffinerie SARA est beaucoup plus important que lorsqu'elle ne fournissait que les Antilles. Un plein d'essence à 110 euros alors que les transports en commun sont quasi-inexistants en Guyane (ce n'est pas une raison suffisante, quoi qu'il en soit). Un plein d'essence à 110 euros que la Région taxe pour faciliter les finances locales qui en ont bien besoin. Ainsi, la majorité des Guyanais ne souhaite pas que la Région diminue sa taxe, mais bel est bien que la baisse de 50 centimes immédiatement demandée soit approuvé par la préfecture (État). Cependant, certains Guyanais souhaitent aller plus loin et demander à ce que les prix de l'essence soient alignés sur ceux de la métropole...Nous n'en sommes pas là, mais je ne pense pas que la population cèdera face à ce prix énorme comparé à la métropole et aux autres DOM.

Qu'en est il sur le terrain ?

J'habite à 10 minutes à pied du carrefour de Suzini, que l'on voit sur cette photo prise par Jody Amiet (AFP)  et dont le blocus empêche les voitures de rentrer dans Cayenne...

Barrage_Suzini

(photo reçue par mail, source Jody Amiet, AFP)

Je passe par là tous les jours et vous imaginez bien que ma frustration de ne pas pouvoir prendre de photos  de moi-même est importante tant il y a de belles scènes de ce moment unique de la vie guyanaise. Toutes les routes sont bloquées, des tables sont installées, de DJs et même une scène de concerts ont été montés. Pour le moment,  pas vraiment de problèmes. Des personnes assis à une table et jouant aux dominos, la radio à l'écoute pour voir l'évolution de la situation, des poissons qui cuisent sur la grille du barbecue...et donc pas de tensions importantes palpables. Pas ici, et à priori pas plus ailleurs. Mais alors, où sont ces violentes manifestations dont parle le Figaro ? Il n'y en a tout simplement quasiment pas, à part quelques voitures brulées (moins de 10 à ce jour)...rien de comparable avec ce qui se serait déjà passé en métropole après 5 jours de blocus...Premier exemple évident de cette image négative de violence et d'insécurité très facilement exacerbée au moindre dérapage par certains médias métropolitains. Au contraire, les blocus sont des lieux de cohésion sociale plutôt conviviaux, où on déguste un jus de mangue en laissant passer piétons et cyclistes. Pour aller plus loin, ce blocus révèle une solidarité et une union importante - c'est une belle avancée d'après mon chef guyanais- entre les guyanais, quelque soient leurs origines. Ainsi les commerçants chinois ont-ils presque tous fermés rideaux par soutien, alors qu'ils ont toujours complètement à part (et intégrés) dans la société guyanaise. Aussi les Hmongs, arrivés du Laos dans les années 70 et également parfaitement intégrés ici ont distribués fruits et légumes gratuitement sur les lieux de blocus. Les Guyanais sont ainsi unis face à cette situation intenable et qui pénalise toute la société, à la différence des autres départements français. Intéressant. 

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  (photo prise le 28/11/08, reçue par mail, source inconnue)

18 novembre 2008

France/Guyane - Problématiques du développement territorial guyanais (1): la localisation

Un ordinateur portable connecté à la toile est une source d'enrichissement très précieuse de nos jours...N'en ayant pas en Irlande, je n'avais pas pu étayer tant que ça mes connaissances sur les caractéristiques sociales, économiques et même environnementales du pays du trèfle. D'où mon intérêt toujours très présent à lire mes blogs amis sur l'Irlande, avec notamment une série d'articles très bien faits par Estelle et qui couvrent l'ensemble de la société et du pays irlandais...un blog précieux que je recommande à tous les passionnés - et les moins - par ce chouette pays. Cette fois, je compte bien tenter de vous fournir un panorama plus complet sur la Guyane...Bien sur, je ne vais pas inventer ce que je dis et compte bien citer mes sources...d'ailleurs, j'ai trouvé des documents très intéressants (parfois directement liés à mon travail et que je me dois de lire) sur le site consacré aux subventions européennes en Guyane. J'ai trouvé mon bonheur intellectuel à travers la lecture en cours des différents Programmes Opérationnels qui présentent en première partie des diagnostics territoriaux précieux de la Guyane et que j'utiliserai régulièrement comme source documentaire sûre. Commençons cette série d'analyses par la localisation de la Guyane.

carte_Amsud 

Cette carte le met bien en évidence: la Guyane est le seul territoire européen du continent sud-américain. En plus d'être un Département d'Outre-Mer français, elle fait partie, au niveau européen, des 7 Régions Ultra-Périphériques (RUP) que compte l'UE. Ce concept de RUP est issu de la reconnaissance de handicaps permanent touchant ces régions européennes et nuisant à leur développement économique: éloignement, insularité, faible superficie, climat "difficile" et dépendance économique vis-à-vis d'un petit nombre de produits.    

 

  Map_Europe_Outermost_regions

On pourrait penser que sa position géostratégique (seule porte d'entrée potentielle de l'Europe en Amérique du Sud) est un avantage indéniable. Ici, 10% de la population guyanaise vit ainsi en territoire enclavé, i.e non accessible par la route ! Je n'y suis pas encore allé, mais pour en avoir discuté avec des métropolitains ("métros") mais aussi avec mon chef (créole), quand on débarque dans ces communes, le dépaysement est vraiment important. Aucunes infrastructures, très peu de moyens, et pourtant on est en France ! Quelqu'un me disait que peut être, l'État avait laissé dans le passé ces villages de côté en imaginant que les habitants allaient migrer le long du littoral. Et finalement, tout le monde est resté. Ainsi, toute la partie intérieure de la Guyane est déjà même enclavée au milieu de la forêt, et donc, aucune route ne traverse la Guyane du nord au sud. Les 730.4 km de frontière entre Brésil et France (plus grande frontière entre la France et un autre pays, 100 km de plus qu'avec l'Espagne) sont donc constitués de forêt équatoriale, marécages et fleuves. Pour traverser la frontière, en ce jour d'aujourd'hui, il faut prendre une...pirogue ! Et du côté du Suriname me direz vous ? La aussi, voila en 2008 en France, le seul moyen pour aller au Suriname est la pirogue: 

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Ça a un côté génial sur le plan individuel, mais limitant pour le développement économique du territoire guyanais...Un pont est prévu entre Oiapoque, au Brésil, et Saint-Georges, petite commune qui m'a dépaysé lorsque j'y suis allé pour une réunion. L'idée est de développer cet axe.

   515px_Border_Brazil_France

Ainsi, des infrastructures routières limitantes voir inexistantes. Qu'en est il des des ports et du transport aérien ? Là aussi, les possibilités sont limitées, à cause des situations de quasi monopoles des compagnies et de la faible capacité des infrastructures portuaires et aviaires, je me suis grippé, je veux dire aéroportuaires. Ces monopoles engendrent un très fort prix du transport, qui se répercute sur le prix des biens de consommation. Je passerai vite sur le reblochon à 30 euros le kilo tellement mon coeur haut-savoyard est attristé, mais comment peut on accepter qu'un trajet de 2 heures pour aller faire un tour aux antilles (Guadeloupe ou Martinique) soit à 400 euros AR la place, voir 700 euros AR pour la période des fêtes...aller de la France à un autre coin de France peut coûter plus cher qu'on ne l'imagine, un vrai scandale ! Comment peut on imaginer aussi que les billets d'avion Paris-Cayenne AR soient, pour aout 2009, déja à 1200 euros ? Ainsi, vous l'avez compris, que ce soit vers la métropole ou vers l'Amérique du Sud, la position géopolitique de la Guyane est largement sous-exploitée en termes d'échanges (commerciaux, culturels, techniques, universitaires), et est donc plutôt synonyme d'éloignement et d'enclavement que de point d'interconnexion des continents...Pour conclure, voilà une conséquence aberrante de cet enclavement: la nourriture du Brésil fait le trajet Brésil > France puis France > Guyane pour arriver à Cayenne!!!

8 novembre 2008

France/Guyane - Week-end aux Transamazoniennes

La Guyane est un territoire relativement enclavé et surtout peuplé le long du littoral, où les trois principales villes, Cayenne et Kourou à l'est, et Saint-Laurent-du-Maroni à l'ouest, se trouvent. Les trois villes ont une ambiance propre, Kourou étant la ville du centre spatiale, Cayenne regroupant les administrations et Saint-Laurent une ville frontalière avec le Suriname. Saint-Laurent est également à la source d'un festival au nom évocateur, les Transamazoniennes, festival important ici mais restant de taille modeste (1 seule scène...) et où nous avons donc décidé d'aller en ce week-end du 25 octobre. Ce festival est un festival international des cultures d'Amazonie, et se veut un lieu incontournable pour promouvoir la musique des différentes communautés guyanaises, mais aussi du plateau des Guyanes plus généralement, du Brésil, des Antilles, et un certain nombre de grosses pointures internationales, notamment jamaïcaines ou africaines.                                    

Samedi 25 octobre, 13h30, Kourou, un parking, un soleil de plomb, 7 moustiques et autant de loustiques : Eric et ses compères: Steph, Kamal, Luis, Sandra, moi-même et Virginie, de passage en terre guyanaise. 2 voitures, quelques bières, quelques jus-de-fruit, une bonne dose d'énergie et une grande envie de rejoindre le camp de la transportation de Saint-Laurent, ancien bagne. La route est longue, et durant 3 heures environ, y défilent forêt vierge, savane (devant), marécages (au fond).

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Premier arrêt à Iracoubo,  petite commune calme où le temps semble arrêté...Un endroit bien dépaysant, et un vrai bonheur. Second arrêt pour se baigner dans une crique, mot local désignant une rivière. C'est le PIED!! Eau douce tropicale au moins à 25°C, nature sauvage, soleil. C'est beau, calme et vraiment agréable. 

Crique1Copie

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L'eau des criques amazoniennes offre de subtils et splendides reflets brun et or, qui me rappellent parfois certaines rivières irlandaises...mais seulement à la couleur ! D'où vient elle, cette couleur ? Probablement de l'humus (matière organique des sols), mais je le vérifierai lorsque je me pencherai, par intérêt personnel, sur les sols de Guyane. Ces rivières d'eau douce tropicale me permettent d' observer ces petits poissons qu'on voit en jardinerie, des Cichlidés de type Apistogramma et des petits Characidae proches des néons...Certaines peuvent sourire à cette lecture, mais en ce qui me concerne, j'apprécie les voir dans leur milieu ! D'ailleurs, ici, pour se faire un aquarium d'eau douce tropicale, il suffit de prendre un filet. Ceci dit, il est aussi très intéressant de lever la tête...

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Un mouton paresseux (ou paresseux , ou aï) s'accroche au bout de l'arbre pour y grignoter quelques feuilles ! C'est un très beau moment que de voir ces habituels bêtes de documentaires animaliers dans leur milieu naturel, et de se rendre compte de leur beauté. Il s'agit ainsi du premier mammifère que je vois en vie en Guyane, et il est beau et semble bien plus agile que je ne l'imaginais. Cette petite crique offre encore de belles possibilités de photos...

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...mais la route n'est pas terminée et il faut repartir après cette pause plus qu' agréable, sur une route assez délicate car plutôt longiligne sur trois heures.

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Quelques dizaines de minutes après le départ de cette crique, arrivée à Saint-Laurent-du-Maroni, deuxième ville et sous-préfecture de Guyane. J'entends parler en bien de cette ville depuis mon arrivée, pour sa culture à priori "reggae" et les soirées qu'on y passe. Située à proximité de l'embouchure du Maroni, le fleuve roi de Guyane, elle est le point de départ des pirogues pour rejoindre le Suriname via la commune d'Albina et les communes  guyanaises construite le long du fleuve Maroni. Beaucoup d'ethnies y cohabitent, et en particulier de Bushinéngué, que j'aurai le temps de vous présenter. Plus d'explications sur cette ville suivront dans le futur, mais pour le moment, revenons-en à notre arrivée à Saint-Laurent, et aux premières vues apparaissant sur le Maroni, et aux couleurs légèrement amplifiées par l'appareil. Un endroit splendide.

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Après un apéro légèrement arhumatisé, la soirée se déroule au camp de la Transportation (ancien bagne). Les concerts se succèdent, entre groupes locaux en début de soirée, puis tête d'affiche de plus en plus importantes. La bonne surprise est pour moi ma découverte de Daby Touré, dont je mettrai le myspace en lien sur ce blog, et qui a vraiment assuré. Puis vient la star de la soirée, Gregory Isaacs, jamaïcain de l'époque de Bob mais plus loveur que rasta, et enfin, après quelques groupes locaux, Diblo Dibala. Une soirée aux groupes d'origine très variée et donc originale, car plutôt différents des concerts habituels de Haute-Savoie. Un très bon moment qui se termine tôt le matin à l'internat de médecine, où nous pouvons poser les hamacs et où le levé du jour est un délice photographique.

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Le jour se lève, les festivaliers se couchent dans le hamac...et c'est reparti dans le sens inverse! Dimanche matin,  9h00,  sept moustiques et autant de loustiques sortent de leur sommeil à Saint-Laurent, et commencent leur journée. Retour le long du Maroni, avec vue, au fond, du Suriname.

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Petite assiette de poisson locale au bord du fleuve...et nous revoilà sur la route au début de l'après-midi ! Retour à la crique...Baignade dans une eau splendide à 25°, soleil, repos et décontraction assurée avant de reprendre la route. Malheureusement, l'endroit est beau mais sale...comme bcp d'endroits de ce DOM. Un vrai effort à faire de la part de Mr tout le monde, mais j'aurai le temps d'en reparler.

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N'oublions pas non plus les papayers, arbres fruitiers à feuillage persistant des régions tropicales humides cultivés pour leur fruit, la papaye, et originaire du Sud du Mexique. 

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Puis, retour à Iracoubo. Le centre du village (bourg) fut construit au début du 19ième siècle en même temps qu'un certain nombre de hameaux l'entourant...C'est une petite commune vraiment dépaysante, qui ne ressemble à rien de ce que j'ai pu voir auparavant.

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L'église Saint-Joseph, qui date de la fin du 19ième siècle et que vous voyez sur la droite, a une particularité de taille. Ses murs intérieurs ont été recouverts par des fresques très originales. Ces peintures, d'aspiration naïve, sont l'œuvre d'un artiste du nom de Pierre Huguet, un bagnard (évadé récidiviste) pris en assignation par le père Raffray. L'ensemble de l'édifice intérieur a été peint, de 1892 à 1898. Voici quelques photos de cette très belle décoration.

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Le retour à Cayenne se termine avec cette photo...de la tête au pied.

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Ce week-end m'a montré que la Guyane, lieu encore très préservé, offre une certaine qualité de vie très intéressante. Ici, peu de musées et assez peu d'évènements culturels en général, mais des possibilités d'excursions riches et variées. J'aurai l'occasion de vous en présenter d'autres.

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