Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Une Souris et des Hommes

8 janvier 2011

France/Rhône-Alpes/Ain - Une journée à Crozet

Save Lulu. Mot-clé d'un chantier de bénévoles qui a eu pour cadre de travail la haute-chaîne du Jura, massif surplombant le lac et qui délimite deux mondes bien différents. D'un côté, le pays de Gex, un des territoires du département de l'Ain, séparé du reste du département par le Fort l'Ecluse, et disposant d'une réelle identité culturelle de part son intime relation au canton de Genêve. De l'autre, le Jura, un des plus grands massifs calcaires de France, ses pâturages, son Parc Naturel Régional, sa zone Natura 2000, sa réserve naturelle...protéger les mille-pâtes se fait avec un mille-feuille ! Quoi que, des mille-pâtes, il en existe surement dans la réserve naturelle Haute-Chaîne du Jura, mais il ne s'agit pas de l'espèce emblêmatique du territoire. Non, qui dit Haute-Chaîne dit Grand Tétra ! Mais revenons à Lulu ; C'est un peu un emblême dans certaines parties du Monde maintenant, en Ukraine, à Moscou ou à Séoul. Et pour cause, de jeunes et dynamiques volontaires sont venus travailler dans les bas-monts de la Haute-Chaîne, dans le cadre de la gestion de ces habitats précieux à de nombreux égards.

P1040152 

L'année 2010 était l'année de la biodiversité. Thème dont le matraquage médiatique peut fatiguer l'esprit et mettre aux oubliettes du citoyen lambda l'importance de sa préservation pour la pérénnité de tous. Car en plus d'une valeur intrinsèque, ce papillon ne pourrait-il pas un jour fournir la molécule salvatrice d'une épidémie de l'Homme ou de ses sources d'alimentation ? Et dans la prise en compte du développement pérenne d'un territoire, comment l'agriculture peut-elle rester viable si des lieux de pâtures gêrés de manière extensive ne subsistent pas au sein de celui-ci. La région des alentours de Genêve est, comme dans beaucoup d'autres villes du monde, soumise à une pression de l'urbanisation sans cesse croissante...une pression pour l'agriculture, qui se doit de garder des terres arables pour survivre, et que les réseaux de type AMAP soutiennent. Pression pour la biodiversité, car dans des régions ou l'habitat résidentiel est important, qu'en est il de la richesse écologique des jardins et autres parcs? Ici ou là-bas, des associations veillent à encadrer l'aménagement du territoire. LA FRAPNA, par exemple. Et puis, n'y a t'il pas des perceptions de la nature en ville à faire évoluer au sein des habitants urbains, de 7 à 77 ans. Prendre en compte le maintient et le développement de la diversité biologique en ville doit devenir un axe majeur dans les projets d'urbanisme et d'aménagements. Mais revenons à nos bas-monts...

P1040324 

Ces habitats sont des pelouses sêches. D'un sol calcaire et sec et d'un ensoleillement important  découle une flore très riche avec des espèces méditéranéennes. Un habitat assez ouvert, et qui se doit de le rester pour maintenir une avifaune de valeur en Europe, telle que l'atteste la présence des pie grièche écorcheurs ou des alouettes Lulu. Ces sites possèdent également une valeur patrimoniale en tant qu'anciens sites de transhumance, et agricoles. Août 2010, le clocher de Crozet sonne l'heure du levé, et d'un pas éclairé, Kayoung et ses compères partent dans les bas-monts avec un objectif en tête: Save Lulu!

DSCF0159

Les chantiers de bénévoles (locaux ou internationaux), démarche fréquemment utilisée par les structures de protection du patrimoine naturel à des fins de travaux, d'animation et/ou de communication

Publicité
22 octobre 2010

Une souris et des Hommes

Ras-le-bol ! La sensation d'inutilité peut souvent induire une envie de changement. Assez parlé de mes perceptions et de mon vécu ! Pourtant, j'ai cette envie d'entretenir ce plaisir d'écrire et de décrire. Mon clavier libérerait-il des phéromones?  Ce blog, "une souris et des hommes", se veut maintenant consacrer à témoignages multiculturels et autres articles sur les thèmes du développement, de l'environnement et des échanges internationaux. Non, je ne vous montrerai pas l'attraction de telle ou telle ville, ou alors, vraiment pas souvent !

P1040227

 Une souris et des hommes: témoignages multiculturels

"Une souris et des hommes". Un titre, plusieurs interprétations. Comme souvent. La quasi similarité avec le roman de Steinbeck par exemple, dans lequel Georges et Lennie, deux amis errant sur les routes de Californie, partagent depuis toujours le même rêve: partager un jour une petite exploitation, pour vivre comme des rentiers et y élever des lapins. Vivre simplement, cultiver son potager après avoir cultiver son jardin. Avant que George ne décide de tuer Lennie...deux compères, qui pourraient être vus comme un seul et même être, avec une part humaine et une part plus animale. A moins, que, soyons plus terre à terre, ce titre évoque ces petites souris que chacun de nous croise, dans les champs, dans les villes, au milieu des hommes et des activités qu'ils génèrent. Après tout, pourquoi ne pas se demander: et si j'étais une souris, quelle serait ma perception du monde des hommes ?" Sait-on ! En fait, la troisième interprétation que je ferais serait celle qui est la plus proche du dessein qui dessine la survie existentielle de ce blog. Dans ce monde connecté par l'outil internet, ou chacun, en un clic de souris, peut rentrer en relation avec son semblable, ou son opposé, et échanger avec des citoyens de la planète, pourquoi ne généraliserais-je pas cette démarche simple et accessible à tout internaute ? Une souris informatique, et des hommes.

manu

Manu, par Marion

"Développements, environnements, mobilités, éducations: Témoignages multiculturels". Mon envie? Vous présenter des personnes, des amis, des potes virtuels avec qui je converse depuis maintenant plusieurs années, ou quelques mois. Des amis d'ici, surtout d'ailleurs, qui ont croisé mon chemin, parfois uniquement via ma souris. Continuer à parler des trois axes du développement durable - économie, social, environnement - à travers des perceptions personnelles mais surtout à travers le regard de ces personnes, d'où quelles soient. Cette soutenabilité passe aussi par la promotion de la paix internationale. De nombreuses guerres sont liées à des perceptions faussées, paraît-il. Mais de chez soi, depuis l'ordinateur depuis lequel vous lisez ces quelques lignes par exemple, avec quelle approche, quelle méthode pourrais-je dire, peut-on auto-analyser notre propre perception des choses. De notre environnement, tant voisin que lointain. Tant local que global. Tant naturel qu'humain. L'opinion d'un homme est influençable par la parole d'un autre, celle d'un peuple aussi. Difficile de se retrouver dans toute cette information qui est mise à notre disposition. Toutefois, un paradigme fondant la démarche de ce blog pourrait être qu'un monde sans échanges interculturels serait bien moins riche et tolérant. Moins bien perçu, et encore moins compris! A partir de cela, ce blog présentera parlera de rencontres que j'ai pu faire il y a plusieurs années ou quelques jours, donnera quelques points de vue, quelques pistes intéressantes à discuter ou analyser! Quelques articles plus pointus sur les trois axes du développement durable, aussi, surement, et si possible le tout en photos !

4 mai 2010

France/Guyane - Prochaine étape ?

Prochaine étape: Journalisme amateur? De retour en France métropolitaine, je vais faire une pause dans ce blog. Toutefois, j'aime vraiment écrire et j'ai envie de continuer à progresser en photo au fil du temps, aussi je risque d'avoir très ponctuellement l'envie de publier quelques articles orientés vers du journalisme amateur sur les thématiques du développement local durable et de l'environnement, sur des sujets photographiables.

P1010471

"Vu la tête de ce champignon, le nuage ne s'est pas arrêté à la frontière" (journalisme amateur !)

Prochaine étape: France métropolitaine? Hé oui, à priori je suis parti pour rester quelques années en France métropolitaine. Voir autre chose permet aussi de mieux percevoir, à la fois sa propre histoire, sa propre identité, mais aussi les territoires dans lesquels on vit. Je veux parler de la France métropolitaine dans son ensemble, ou plus particulièrement de la Haute-Savoie, de Rhône-Alpes etc. En 2010, il est vraiment facile et utile à tous d'aller voir ce qui se passe ailleurs. A ce jour, partir dans un autre pays de l'UE est particulièrement facile sur les plans administratifs, et dans cette identité européenne qui se construit petit à petit chez une partie de la population du vieux continent, c'est une possibilité qui vaut vraiment le coup et qui permet de prendre du recul sur les mouvements nationalistes et le repli sur soi. De même, vivre une expérience dans un département français d'outre-mer offre à chaque métropolitain la possibilité d'avoir une vision plus fine de la France, tant par l'histoire, la géographie que par l'actualité. la France métropolitaine et ultramarine est composée d'un nombre de territoires particulièrement variés, avec des identités culturelles régionales assez diverses malgré un système centralisé. Dans un pays qui a changé, la richesse et la diversité des cultures, qui fait particulièrement peur aux nationalistes, est à mon avis dans la lignée de la construction d'une France plutôt mélangée dans un monde de plus en plus brassé. La Guyane offre un exemple de mélange qui se passe plutôt bien, où chacun arrive à vivre avec chacun sans trop de racisme.  

Prochaine étape: on force la machine ! Petite allusion à un artiste qui m'a toujours donné envie de découvrir l'Amérique du Sud. Faire de plus en plus attention à nos actions au jour le jour, acheter simple, malin et responsable. Travailler sur des projets liés à ses idées. Tout cela est bon pour soi-même mais aussi pour autrui et l'environnement. Mettons cela en pratique au jour le jour ! Un petit signe de paradis avec cette dernière photo, pour rappeler aussi l'existence de l'effet papillon dans chacune de nos vies. A bientôt !

P1010490

3 mai 2010

France/Guyane - Remerciements

Ce premier article en guise de conclusion, je le consacre à toutes les personnes qui m'ont aidé à la réalisation de ces projets dont je parle sur ce blog depuis maintenant de 3 ans. Tout d'abord, par envie de transparence, je tiens à remercier mes parents qui ont eu un rôle important en m'aidant à m'installer en Irlande. En m'avançant le financement de mes cours d'anglais en avril-mai 2007, ils m'ont permis de m'installer plus tranquillement et surtout de me laisser le temps de trouver un emploi de qualité, donc d'avoir diverses une expérience professionnelle et de valider un séjour de presque un an sur l'île d'Emeraude...ce séjour ayant été primordial dans l'obtention de ce poste en Guyane française et dans la réalisation de cette expérience parfaitement dans la lignée de la construction d'un projet personnel et professionnel. Merci beaucoup à mes parents donc, qui ont en plus fait la démarche de venir découvrir la Guyane, ce qui leur a surement fait autant plaisir qu'à moi. Il est certain que cette aide m'a été précieuse en 2007, mais de faibles ressources ne doivent pas empêcher quelqu'un de partir vivre une expérience loin de ses cadres. Je pense que le plus important est de garder un peu d'argent sur un compte à part pour financer un éventuel retour en cas de pépin dans le pays expat ou dans le pays d'origine. J'ai rencontré des personnes qui sont arrivées en Irlande avec environ 500 euros. Ça fait peu, c'est certain, mais avec un brin de détermination et de débrouillardise, elles sont arrivées à s'installer et à trouver un job, dans une économie certes très favorable à l'époque. Dans tous les cas, partir travailler ailleurs vaut vraiment le coup.

Ce séjour en Guyane m'a permis de rencontrer de nombreuses personnes avec qui j'ai noué des relations de qualité. Je pense à ma colocataire durant 8 mois, et dont le parcours professionnel m'inspire particulièrement, je pense à Hervé, mon compère bénévole avec qui j'ai parcouru les plages, je pense à Eric qui aura été toujours là et en particulier le week-end ou j'avais besoin de lui, je pense à Steph et Lola, qui m'ont hébergé à deux reprises. Je me suis fait un groupe de potes grâce au couchsurfing, et ai pu découvrir de super personnes: Dave et Ophélie, Claude, Delphine, Elisa, Audrey, Jody pour ne citer qu'eux.

P1020164  

Il y a aussi Marc et Alain, deux ingénieurs civil guyanais avec qui je travaillais et qui ont su m'intégrer au service et me faire apprécier ce département, il y a bien sur les kouroutiens (Ludo, Caro, Kamal, Sandra, Alexandra, Joachim pour ne citer qu'eux). Et puis je n'oublie pas Raph, Juliana, rencontrée à Dublin et recroisée à Cayenne, Marie, Sylvia, Eddy et toutes les personnes avec qui j'aurai partagé quelque chose à un moment ou un autre. Et un petit clin d'oeil aussi à Babzy, commentatrice de choc ! Travailler sur des projets sur un territoire donné, que ce soit en France métropolitaine, dans les DOM ou dans n'importe quel pays, nécessite un minimum d'engagement dans son projet professionnel. Dans ce sens, j'ai eu une chance de rencontrer des personnes passionnées et passionnantes tout au long de cette expérience professionnelle. Je pense à deux Inspecteurs de l'Education Nationale avec qui j'ai partagé la pirogue m'emmenant sur le Maroni et l'Oyapock et pleinement investies dans leur tâche de superviser et d'améliorer l'enseignement du premier degré dans leurs circonscriptions. Comprendre le fonctionnement de l'Education Nationale, qui plus est dans le contexte guyanais, est particulièrement utile. Ajouter une brique aux constructions scolaires du département le plus jeune de France, comprendre la relative critique de nos compatriotes guyanais vis-à-vis de l'État, avoir une première perception de l'Amérique du Sud, et tout simplement avoir une vision plus complète de la France, sur les plans historiques, géographiques et culturels, fait partie de ce que peut apporter une expérience en Guyane. Merci à vous tous pour tous les moment de qualité passés en votre compagnie !

2 mai 2010

France/Guyane - Retours au vieux port de Cayenne

Le vieux port, beau site pour l'observation des oiseaux limicoles des vasières et mangroves.

P1020060 P1020063 P1020065 

P1020068 P1020093 P1030365

P1020082 P1020085

Moucherolles pies en train de faire la maison (à gauche) et les bébés (à droite)

Chaque passage sur ce site m'offrit la possibilité de quelques observations de qualité. Voilà une aigrette neigeuse.

P1020077 

Mais une sortie me fit vivre des émotions particulièrement forte. 9 octobre 2009. La saison sèche est là, et cette soirée, le soleil couchant nous offre un cadre d'observation absolument splendide. Des milliers d'oiseaux limicoles -oui, des milliers - passent autour de nous, observateurs avides de clichés et de moments intacts, remontant les vasières, longeant cette côte mobile pour le plus grand plaisir des yeux.

P1030114 

Vol d'ibis rouges, observation géniale sur fond de soleil couchant

P1030119

Le soleil enveloppe la surface de l'eau de tout son éclat, et cette sortie hasardeuse illumine une année guyanaise remplie d'expériences très fortes. Mais voilà, mon contrat d'un an s'est terminé, et même si certains objectifs de ce projet n'ont pas aboutis, d'autres objectifs et une certaine réalité m'incitent à un retour en France métropolitaine, pour une durée indéterminée. Pas de boulot, plus d'appart, pas de moyen de déplacement, et toute la vie devant moi pour revenir un jour peut-être travailler dans ce département intéressant et accueillant. En ce 9 octobre, je laisse mes émotions vibrer à la vue de ce paysage naturel paradisiaque, et revisualise intérieurement nombre de moment vécues durant ce séjour qui restera gravé pour sa richesse tant sur les plans personnels que professionnels. En ce 9 octobre, j'ai la satisfaction d'avoir réussi de nombreuses choses mais la sensation que cette expérience guyanaise n'est qu'une première étape d'un projet professionnel et personnel plus conséquent qui me verra probablement reposer un pied ici. Car au bonheur d'avoir fait des rencontres si enrichissantes s'ajoute celui de mieux percevoir son histoire et son identité, en tant qu'individu mais aussi en tant que personne française parmi tous les citoyens du monde. En ce 9 octobre, le moment est gravé, les conclusions s'imposent et le retour en France métropolitaine se décide progressivement...

P1030373  

Un coucher de soleil comme clôture d'un séjour faisant rayonner les envies

Publicité
1 mai 2010

France/Guyane - Excursion dans l'Ouest

Le paradis existe, il suffit d'ouvrir les yeux. Cette affirmation est particulièrement vraie lorsqu'on dors en Hamac au gîte Angoulême, sur la route de l'ouest guyanais, et qu'au petit matin une multitude de chants d'oiseaux réveille l'homme de passage pleinement assoupi au milieu de la forêt.

P1020944 

Coucher de soleil sur la forêt

P1020957

Lever du jour sur la forêt 

Cette forêt est toujours aussi envoutante et surprenante. Le gîte est un point de départ idéal pour une balade dans ses alentours, et c'est surveillé par le païpayo que nous nous y aventurons. un petit sentier, une rivière, des arbres majestueux, welcome to Amazony!

P1020964 P1020975 P1020978 

P1020988  P1020990

Le gite est sur une clairière aux nombreux arbres et arbustes fruitiers. Quant aux serpents collectionnés dans l'alcool, ils proviennent des alentours...

P1030051 P1030056 

P1030059 P1030055 P1030058 

L'ouest, c'est aussi Saint-Laurent du Maroni et son marché aux multiples couleurs. Le marché le plus sympa que j'ai réalisé en Guyane, duquel on sent le Suriname. Il y a aussi ces petites cases sur le bord des routes, où des personnes, souvent bushinengés, vendent leur production de fruits et légumes. Puis, la route nous fait traverser Mana et nous fait arriver au bout de la Guyane, dans la commune amérindienne d'Awala-Yalimapo. Une petite commune aux habitations typiques, et un petit moment fort sympathique. L'ouest guyanais, c'est encore une autre saveur, qui se termine à Awala ou en remontant le Maroni, fleuve majeur de ce département et autre source de rencontres et de découvertes enrichissantes.

  P1030021 

Vente de fruits sur le bord de la route, ouest guyanais

30 avril 2010

France/Guyane - 10,9,8,7,6,5,4,3,2,1...0

La visite du Centre Spatial Guyanais (CSG) offre l'opportunité de découvrir les salles de lancement ou encore le musée de l'espace qui retrace l'histoire de l'industrie spatiale européenne. Cette visite, gratuite (site industriel), est intéressante et permet d'accéder aux salles de lancement et autres bâtiments permettant l'envol des lanceurs Ariane 5. L'industrie du spatial apporte probablement à l'économie guyanaise et a abouti au développement urbain de la ville de Kourou. Une ville particulière, une fraction de l'identité guyanaise. Un autre exemple de cette diversité culturelle du département.

P1020890 P1020894 P1020900

P1020910 P1020921 P1020896

P1020873 P1020882

Assister à l'envol d'une fusée est forcément marquant. Je pense notamment à ce premier vol, de nuit, où le ciel illuminé laissait découvrir une bande de flamme énorme, alors qu'un bruit assourdissant enveloppait mon tympan. Un moment mémorable. Ci-dessous quelques photos d'un deuxième vol auquel j'ai assisté durant cette expérience guyanaise.

P1030296 P1030298

P1030304

 P1030306

24 avril 2010

France/Guyane - De la forêt !

Le bassin amazonien s'étend sur 650 millions d'hectares de forêt primaire répartie entre 9 pays. Située au coeur de ce bassin, la forêt du plateau des Guyane revêt un intérêt écologique et biologique universellement reconnu. Comment le prendre en compte pour assurer le développement économique de la Guyane dans le cadre d'une coopération régionale Amapa-Guyane-Suriname-Guyana sans réduire les fonctions capitales de ces forêts tropicales? Cet article, dont certains éléments sont repris sur la description d'un projet financé par l'Agence Française de Développement (AFD) de Guyane, se veut une introduction sur le financement international de la protection/gestion/valorisation durable de l'environnement. Il est agrémenté par des photos d'une sortie en forêt, à la montagne des singes, vers Kourou. La montagne des singes: une belle promenade qui nous amène à un carbet avec une vue imprenable sur le littoral et l'intérieur de la Guyane...de la forêt, de la forêt, encore de la forêt ! 

P1030260

La forêt guyanaise, un morceau européen de l'Amazonie

L'Agence Française de Développement constitue l'organe français de distribution de l'Aide Publique au Développement, dans les Départements d'Outre-Mer et dans les pays dits "en voie de développement". Dans un monde de plus en plus globalisé, cette contribution financière, seule véritable politique publique à l'échelle internationale, peut avoir un rôle dans la protection de ces biens communs. Aussi, un apport financier du gouvernement français pour la gestion durable de la forêt du plateau des Guyanes prend tout sens. D'autres services de l'État prennent aussi en compte le financement de projets de développement local dont la prise en compte de critères environnementaux est importantes. On peut penser aux subventions de l'ADEME pour le financement de constructions publiques selon une architecture bioclimatique peu consommatrice d'énergie. Le financement du développement durable doit ainsi nécessairement prendre en compte ses trois composantes: la lutte contre la pauvreté, le développement sanitaire et social (santé, éducation), et la protection de l'environnement. Ainsi, l'aide publique au développement peut, par des actions ciblées et peu onéreuses, encourager des pays dits "en voie de développement", selon une expression critiquable, à réduire le rythme de la déforestation, aujourd'hui responsable de 20% des émissions mondiales de CO2. 

P1030214 P1030219 P1030238

P1030230 P1030232

P1030239

Ce projet de gestion durable des forêts du plateau des Guyanes, mis en oeuvre par le WWF, qui concerne le Guyana, le Suriname, la Guyane et l'Amapa, comprend 6 composantes, dont la gestion des aires protégées, la réduction des impacts de l'orpaillage, la mise en place d'une gestion forestière durable, la gestion et la conservation des écosystèmes aquatiques, la gestion et conservation des espèces, et une composante de communication et d'éducation à l'environnement. Aussi, la préservation des ressources naturelles, la réduction des effets négatifs des activités économiques, la préservation des services environnementaux ainsi que des savoirs et techniques des habitants des pays et de la Guyane sont autant d'éléments qui contribuent au développement socio-économique de la région. En matière environnementale, le projet contribue à la préservation de la biodiversité encore intacte de la zone.

P1030236 P1030243

Ce projet est un bel exemple de ce que ce petit livre accessible à tous traite: le financement du développement international. A l'heure du bilan de cette expérience professionnelle et personnelle, certaines réflexions sur ce que j'ai pu comprendre, notamment en travaillant avec deux ingénieurs civils guyanais qui m'auront fait aimé ce département, me semblent intéressantes à être échangées.

P1030247 P1030237

"La constatation que la Chine est devenu le premier pays émetteur de CO2 au monde ne doit pas faire oublier la responsabilité historique des sociétés industrialisées dans la consommation de ressources naturelles finies et la dégradation de l'environnement mondial. Ainsi, les émissions de CO2 de la Chine ont beau avoir dépassé celles des Etats-Unis, ses émissions par habitant restent encore très inférieures à celles des sociétés développées: moins de 4 tonnes de CO2 contre 20 tonnes par Nord-Américain, 10 tonnes par Japonais ou Allemand". Une première conclusion très simple est à mettre en valeur: dans les sociétés "développées" du Nord, il existe des disparités réelles entre les productions de gaz à effet de serre et l'empreinte écologique moyenne des pays. Un danois, soumis à une flexsécurité du travail et allant à son travail en vélo se sent-il pour autant moins heureux qu'un américain sans assurance-santé de qualité et qui utiliserait régulièrement de l'eau pour laver sa voiture? L'irlandais de 2010, vivant dans un pays devenu un des plus riches d'Europe en 20 ans, est il réellement contrarié de ne pas avoir d'autoroute 4 voies reliant Dublin à Galway, mais au contraire des routes simples, plus proches des pays dits "en voie de développement"? Il existe autant de modèle de développement qu'il existe de pays et la qualité de vie voire la croissance dans un pays n'est pas directement lié au niveau de développement de ses infrastructures. 

  P1030250 P1030246

La naissance de la politique d'aide au développement est souvent datée par le plan Marshall, qui oeuvra à la reconstruction des pays d'Europe de l'Ouest après la seconde guerre mondiale. W.W Rostow, dans son livre intitulé Les étapes de la croissance - Un manifeste non communiste, exprimait les différentes étapes de développement d'un territoire, de la société traditionnelle à l'ère de consommation de masse.

>> Prochaine étape: développement durable, décroissance, crise majeure, guerre?

La prise en compte de la composante environnementale tant dans les modèles de développement territoriaux que dans la vie de chaque individu devientindispensable en Occident et dans les pays industrialisés. Bien plus qu'une tendance à la mode, elle passe tant par l'orientation des politiques publiques vers un financement de projets durables (consommations énergétiques, énergies renouvelables, mobilité douce, agrandissement des parcs naturels, réduction des consommations d'eau etc) que par une évolution des moeurs à l'échelle individuelle. Car comme l'idée de base de la micro-finance d'assurer le développement d'un territoire à partir du financement de l'entrepreneur individuel du PVD, c'est aussi l'évolution des comportements à l'échelle individuelle qui aura des conséquences sur le développement durable d'un territoire dans son ensemble, et cette évolution sera d'autant plus forte si elle a impact limité sur le portefeuille de chaque individu ! Dans une Europe où nombre de sourires sont partis avec le précédent métro, dans une Europe en recherche d'identité et de sens, nombre de démarches collectives et individuelles se mettent en place, à l'image de cette démarche de covoiturage intéressante d'un ami annécien ou à celle d'une amie de ne plus manger de viande le soir pour limiter les gaz à effets de serre, provenant de son intestin comme de ceux de la vache :).

P1030253 

P1030276

Comment faire pour que la planète supporte 8 milliards d'individu sans que de graves conflits, voire une guerre mondiale, apparaissent? Quand un débat sur l'identité nationale en France est lancé dans une visée électoraliste alors que si le niveau de l'océan monte vraiment, l'Europe devra se serrer les coudes pour accueillir bien plus de monde et le Monde se brasser de plus en plus, va t'on encore nous baratiner sur des discours nationalistes à visée électoraliste? Quand va t'on réellement apprendre aux métropolitains que d'autres concitoyens peuplent le Monde, ou encore que dans le passé, des ultramarins ont eu des postes très importants dans le gouvernement? Pourquoi ne pas parler de la malbouffe américaine, qui elle, a un réel effet sur la santé et la diminution des identités culturelles européennes? Bref, passons et revenons à des extraits de ce livre. "Les sociétés en développement occupent une place centrale dans la crise environnementale globale à un troisième titre: en tant que pourvoyeur de solutions. En effet, c'est en partie sur leurs territoires - qui abritent l'essentiel des "puits à carbone", des réserves de biodiversité et des sources inexploitées d'énergie propre à la planète - que se mènera demain la bataille écologique. Celle-ci est déjà engagée: des projets sont par exemple en cours pour favoriser l'exploitation durable des forêts tropicales grâce à des rythmes de coupes d'arbres compatibles avec la régénérescence des espèces végétables et la préservation de l'habitat des espèces animales. (...) Pour être victorieuse, cette vaste bataille pour l'avenir de la planète devra être menée via une collaboration active entre pays du Nord et du Sud. Car ces derniers hébergent, il ne faut pas l'oublier, l'essentiel du patrimoine environnemental menacé. La protection du patrimoine naturel qu'ils hébergent vaudra à certains pays en développement des ressources considérables sur longue période qui, intelligemment investies, pourront alimenter la croissance économique. Ce type de collaborations Nord/Sud est ce qui permettra aux voies de développement de s'émanciper des trajectoires de croissance non soutenables empruntées par les sociétés industrialisées". Ok, cet extrait peut être une source de débats légitimes et "violents", car l'Occident reste le principal pollueur, et les solutions doivent tout d'abord venir de changements importants en Amérique du Nord et en Europe. Mais développement et conservation de l'environnement ne sont pas incompatibles. Le Costa-Rica, pays développé d'Amérique latine, propose un modèle de développement particulièrement intéressant. L'ensemble de ses parcs nationaux et réserves environnementales représentent 26% de la surface de son territoire ! Voilà une synthèse de ce leadership mondial dans le développement durable, assurant la préservation de ses ressources naturelles et un écotourisme apportant des ressources financières indéniables. Un pays stable, démocratique, et dont la suppression constitutionnelle de l'armée en 1949 a permis l'apport de nouveaux financements pour la conservation de son environnement. Un modèle pour le futur ? 

P1030263

P1030279 P1030286

 

10 avril 2010

France/Guyane - Excursion aux marais de Kaw

Les marais. Nom à connotation péjorative chez nombre de personnes. Dans l'imaginaire populaire européen, n'étaient-ils pas associé à la maladie, l'insalubrité, aux moustiques voire au banditisme? D'où un certain nombre de mesures pour les détruire sur le vieux continent, avant que leurs multiples valeurs soient enfin comprises. Mais revenons à nos marais de Kaw, qui forment une des six réserves naturelles crées par l'État en Guyane. Cette réserve est la troisième plus grande de France de par sa superficie (94700 hectares) après celle des terres australes et celle des Nouragues (Guyane), et la plus vaste zone humide de France. Elle a été crée le 13 mars 1998 par décret à cheval sur les communes de Roura et Regina et englobe le petit village de Kaw. Etant classée comme Zone Humide d'importance internationale (convention RAMSAR), elle est aussi connue pour son fort endémisme et sa biodiversité exceptionnelle.

carte_guyane_kaw

Emplacement des marais de Kaw (carte provenant du site web de la réserve)

Après avoir parcouru la longue route menant de Roura à Kaw, le genre de route dont on se demande si elle a une fin, nous voilà arrivant à 9h00 à l'embarcadère des marais de Kaw, où nous attendent un guide et un couple de métros bien sympas. Du 05 août à 9h00 au 6 août à la même heure. 24 heures pour visiter le petit village de Kaw, remonter le canal drainant la savane, photographier les zébus, oiseaux typiques, espérer voir un caïman, discuter avec les guides passionnés, puis s'endormir, écouter le bruit des marais et de la forêt...et se réveiller, au milieu de vagues d'humidité réveillant tous les habitants du marais...puis repartir.

P1020593 

Embarquement dans la pirogue...

La visite de la maison du marais permet la présentation des différents écosystème présents. La montagne de Kaw est formée, sur un plateau du sommet, d'une végétation basse qui devient haute et dense sur les versants souvent abrupts. Forêt typique intacte, la montagne de Kaw regroupe un certain nombre d'espèces endémiques. Toutefois, les marais et savanes couvrent l'essentiel de la réserve. Au centre de la plaine de Kaw, le marais que nous allons remonter, puis autour, des savanes arbustives plus ou moins inondées selon la pluviométrie et la période de l'année. N'oublions pas également les forêts marécageuses, qui forment souvent d'étroits couloirs le long des cours d'eau guyanais. Dans un premier temps, c'est le petit village de Kaw que nous visitons.

P1020613 

Puis voilà notre petite équipe débutant la remontée des marais, en découvrant la faune et la flore, tout en discutant des mesures de gestion et des liens entre l'homme et les marais, notamment à travers la pêche de l'Atipa. La remontée nous permet de découvrir nombre d'oiseaux typiques, tout comme cet élevage extensif de zébus. Un beau troupeau, un des rares troupeaux de bovins en Guyane.

 P1020601 

Ces zébus vivent dans les zones de savane, en cours de drainage naturel en ce début de saison sèche, et au milieu des moucou-moucous, plante invasive qui a la particularité d'avoir une fleur thermogène (produisant de la chaleur), comme toutes les aracées. Une plante agréable à l'oeil, mais dont l'impact sur l'écosystème de la plaine de Kaw est à évaluer. 

P1020643 P1020646

P1020667 P1020648 P1020640

La remontée se poursuit à travers un très beau paysage de savane et de forêt. Nombre d'espèces d'oiseaux sont observables: aigrettes, cormorans, nombreux passereaux, ou encore les hoazin huppés, oiseaux dont les juvéniles possèdent des griffes les aidant à s'accrocher, tels certains oiseaux préhistoriques (photo 1 et 2: caciques cul-jaune, photo 3: grandes aigrettes, photo 4: moucherole à tête blanche, photo 5: hoazin, photo 6 et 7: cormorans viguas)

P1020653 P1020659 P1020684

 P1020772 P1020856 P1020736

P1020703

La remontée nous permet d'arriver au splendide carbet flottant et d'y déguster un ti-punch ainsi qu'un délicieux repas composé de plats guyanais. Installation dans le hamac, baignade, et sieste sont ensuite aux programmes de cette splendide journée.

P1020734

Une nuit en hamac s'attend à nous, mais avant, profitons de l'après-midi !

L'après-midi débute par la remontée de la crique Wapou, l'une des sources des marais, puis de profiter pleinement du carbet, en se baignant, en observant, en pédalant sur les vélos flottants à disposition.

P1020762

P1020750 P1020781 P1020754

P1020784

Coucher de soleil sur les Marais de Kaw

La nuit arrive et nous permet alors de vivre une très belle expérience: la découverte des caïmans. Les caïmans sont courants dans la réserve. Il en existe plusieurs espèces: le caïman à lunettes, le plus commun autour de la zone touristique, qui possède une aire de répartition large, du Mexique au nord de l'Argentine. On le retrouve en Guyane dans des milieux très variés, y compris dans les retenues des agglomérations du littoral, tels que les salines de Montjoly. Une autre espèce est le caïman noir, gravement menacé à cause de sa chasse intensive pour sa peau, et dont la présence dans les marais de Kaw est totalement protégée. C'est sur une pirogue que nous partons à la recherche de caïmans, autour du carbet duquel nous plongions dans la même journée :). La solution pour les attraper ? Les éblouir avec les lampes-torches, sans les laisser s'échapper de la lumière. Après quelques petites captures de petits spécimens, notre guide, arrêté au bord du canal, s'exclame d'un coup: "un caïman avec un anaconda dans la gueule". Dans ce moment mémorable, mon imagination débordante d'envie me laisse imaginer ça:

Caiman___Anaconda   

"Un caïman avec un anaconda dans la gueule !"

La réalité est toute autre...un petit caïman à lunette ayant attrapé un petit serpent d'eau. Les arrêts sur les berges sont fréquents, et après avoir attrapé un petit spécimen, notre guide part pieds-nus sur la rives pour revenir avec un animal de taille respectable...qu'il nous laisse prendre ! Drôle de sensation, beau souvenir et peu voire pas de risques, l'animal restant immobile...mais attention tout de même à ne pas laisser traîner ses mains ! 

P1020797 P1020812 P1020813 

Puis vint une nuit très agréable dans ces hamacs au coeur des marais, puis ce réveil inoubliable au milieu d'une brume mystérieuse, qui affirme cette sensation d'une Guyane envoutante et sauvage.

P1020820 P1020839 P1020830 

P1020841 

Une atmosphère particulière qui me rappelle, 8 mois après cette excursion, l'émotion qu'elle a pu généré. La visite des marais de Kaw est une étape intéressante d'un séjour en Guyane, elle réserve de belles découvertes et une nuit en carbet très agréable. La savane étant inondée en saison des pluies, il est parait-il intéressant d'y retourner à cette période et d'avoir une autre vue sur ce biotope. Malheureusement, le point négatif de cette sortie est le prix d'une excursion. les 24 heures avec nuit en carbet flottant coûte tout simplement...150 euros/personne. Le coût d'une visite de la Guyane: un des facteurs limitant tant les habitants du département que le touriste amateur d'Amazonie.  

4 avril 2010

France/Guyane - L'orpaillage illégal, vu par la presse guyanaise

L'orpaillage illégal en Guyane est particulièrement médiatisé pour la double pollution qu'il génère: matières en suspension et mercure. Il n'est pas rare également d'entendre parler, dans certains documentaires, de l'insécurité liée aux attaques de mines légales par des garimperos. L'opération Harpie 2 a eu lieu en 2009. "La semaine guyanaise" a écrit de nombreux articles. Extraits choisis.

N°1332, 4-10 juillet 2009. "C'est une guerre des nerfs, une guerre d'usure que vit Saint-Elie. D'un côté, les gendarmes, constamment présents, à 9 ou 10, selon la relève. De l'autre les travailleurs clandestins de l'or qui - apparemment - ont déserté le bourg. Parmi ces étrangers en situation irrégulière, certains vivaient sur Saint-Elie depuis plus de 10 ans et pas exclusivement des Brésiliens. Avec ces dernières années, comme unique activité économique, l'orpaillage clandestin, ses commerces, ses emplois et son marché noir. "A leur arrivée mi-avril, les gendarmes ont d'abord mené une campagne d'information en prévenant les gens", raconte Rose Alexander, ancienne adjointe au maire, ex-agent de santé au dispensaire fermé depuis janvier 2006. Elle revient régulièrement dans la commune dont elle est originaire et possède une maison. J'ai vu trois phases de reconduite ces dernières semaines. Une fois les gendarmes en ont pris 20, une fois 12, une fois 17. En fait, ce sont les brésiliens qui viennent se livrer", indique-t-elle. Ce qu'un gendarme confirme: la plupart viennent d'eux mêmes car ils ont faim. On ne court pas après. Dans le bourg, une poignée de Brésiliens (à priori moins d'une vingtaine) restée sur place, connaît la chanson: "Segunda feira, seixta feira!": "lundi et vendredi" sont les deux jours de reconduites à partir de Saint-Elie. On les ramène en camion sur Petit Saut puis en pirogue", explique un gendarme. "Je suis venu me rendre", nous a indiqué, dimanche 28 juin, un Brésilien qui cueillait des oranges en attendant le lendemain. Selon les informations recueillies sur place, bon nombre d'illégaux se sont spontanément livrés pour repartir gratuitement au Brésil. (...)

P1010473

Lac artificiel de Petit Saut. Nombre de sites d'orpaillage sont en amont.

Echange entre Frédéric Farine, journaliste, et une femme garimpero. "En forêt, nous avons tous le palu, à tour de rôle. J'ai eu encore une crise, il y a huit jours. Il ne nous reste qu'une tablette d'Artecom au camp. A la prochaine crise de l'un d'entre nous, plus de tablette." explique t'elle un brin fataliste. J'interroge Latidinia sur cette propension des ressortissants brésiliens à choisir l'aventure en Guyane. "Il faut comprendre les difficultés des classes défavorisées au Brésil. Qu'est-ce qu'il est possible de faire au Brésil pour des hommes qui ne savent ni lire ni écrire? De la maçonnerie, des charpentes: des travaux très mal payés là-bas. C'est une amie d'Altamira, ma ville d'origine au Para, qui m'a parlé de la Guyane en 2004" raconte encore Latidinia. "Elle venait d'en être expulsée après y avoir passé 2 ou 3 ans. Elle y vendait des vêtements, de la nourriture pour les sites d'orpaillage. Cela a bien marché pour elle en Guyane".

P1010481 

Lac de Petit Saut - Forêt noyée lors de la mise en eau du barrage

N° 1337 du 8 au 14 août 2009. Entretien entre ce même journaliste et un orpailleur du village clandestin de Zohia (région de Saul), secteur illustré sous le nom de "guérilla". "La plupart des gendarmes sont très bien entraînés, très bien éduqués. Mais pour une minorité d'entre eux, ce n'est pas le cas. Enfin, c'est sûr, ils ne sont pas violents, ils n'ont jamais tués personne sur un site" reprend Janilton qui explique travailler dans le secteur de Guérilla "depuis 2006". Pour lui, Guérilla n'existe plus. Alors qu'un an en arrière "en comptant l'ensemble des sites de ce secteur, on pouvait produire 12 à 15 kilos d'or en une journée! C'est fini maintenant. Et tout est cher ici.(...) Sur le problème de la violence entre garimperos sur Guérilla, Janilton dément: "il n'y a pas de violence, pas de meurtres à Guérilla, les villes de Guyane sont plus violentes que les sites d'orpaillage." Une affirmation contredite par l'instruction judiciaire en cours sur les crimes de Guérilla. "On a retrouvé 6 à 7 cadavres, dont certains abattus de balles dans le dos en 2007 et 2008" souligne une source judiciaire. Tout au plus, Janilton admet-il "des accidents, nombreux, dans les galeries qui s'effondrent". La galerie la plus profonde creusée à Guérilla ? "32 mètres", indique t'il.  On apprend sur place comment les faire, puis on creuse à la pelle et à la pioche...Au Brésil, j'étais "motoboy" je faisais des courses en scooter pour une boutique à Manaus avant de venir en Guyane. Mais je refuse que mes frères viennent, c'est trop dur" poursuit-il. Sur la question écologique, Janilton a une parade: "Si on nous laissait faire, à notre départ, il n'y aurait ni trace de notre passage, ni de notre corotel (village d'orpailleurs)."(...) Sa présence en Guyane ? Il l'explique par le manque de perspective chez lui: "Au Brésil, il y a des terres avec de l'or mais le gouvernement n'autorise pas les garimperos à l'exploiter. J'ai étudié mais je n'ai pas eu l'opportunité d'avoir un bon travail dans mon pays" regrette-t-il.

 P1000667

Village sur le rivage brésilien de l'Oyapock. Un corotel ?

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité
Une Souris et des Hommes
Newsletter
Publicité