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Une Souris et des Hommes

7 octobre 2009

Suriname - Week-end à Paramaribo

Le Surinam(e). Pays d'Amérique latine. Certes. Ancienne Guyane hollandaise. OK. Mais après? Qu'en est il de ce pays généralement peu connu, peu touristique et souvent mal estimé? Un pays dont l'évocation génère des images floues pour beaucoup de français de métropole. C'était mon cas, avant mon arrivée en Guyane. Une envie bien normale en a découlé: allons y faire un tour! C'est donc le cœur joyeux de découvrir une première capitale sud-américaine que je m'en allais en ce mois de mai 09 avec quelques potes rencontrés grâce à ce beau projet nommé Couchsurfing. Première étape: l'obtention du visa pour le Suriname au consulat surinamais de Cayenne. Quelques difficultés pour accéder à cette petite structure mais visa délivré sous 48 heures: tout va bien. Deuxième étape: organiser le déplacement jusqu'à Paramaribo. Hé oui, il n'y a pas de pont sur le fleuve Maroni assurant la frontière entre les deux pays. La stratégie la plus commune? Après le passage en pirogue, prendre un taxi collectif à Albina, la petite commune frontière et foncer en direction de Paramaribo (Par'bo).

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Les taxis collectifs surinamais. Une crainte. des pointes à plus de 150 km/h parait-il, sur une route de mauvaise qualité. D'où notre idée de préparer cela en avance en payant quelqu'un organisant notre trajet de Saint-Laurent à Par'bo. Une bonne idée, et un trajet finalement tranquille, sous un bon son de reggae. Ouf! Au total: environ 6 heures de route depuis Cayenne. 6 heures...puis le pont: ouvrage d'art construit au début des années 2000, il surplombe Par'bo et nous offre une première vue de la capitale. Le pont, puis la banlieue et ses odeurs d'air pollué. La banlieue, puis le centre-ville et enfin l'auberge.

L'auberge donc. Petit hôtel sympa prêt du centre, et nous voilà plongés dans le pays à travers quelques jolis peintures de personnalités surinamaise. Citons par exemple Anton de Kom, combattant résistant anti-colonialiste.

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Balade en centre-ville. Une partie historique inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2002. Une architecture de qualité, alliant techniques de construction européennes et matériaux sud-américains, hormis quelques briques rouges arrivées en tant que lest des navires hollandais.

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Un centre-ville animé, agréable et en fête en ce week-end synonyme de paye. Animations, concerts, rues bruyantes et pleines de vie, bars aux terrasses pleines à craquer: Paramaribo vit !

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Monuments. Quelques monuments intéressants et quelques anecdotes qui méritent une petite photographie. Ainsi, Mosquée et Synagogue sont tout simplement voisines dans cette ville reconnue pour sa diversité ethnique! Étonnante photo probablement peu commune dans le monde ?

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Marchés. Des marchés variés, à l'image des différentes communautés vivant au Suriname: créoles, hindous, javanais, noirs marrons, amérindiens, chinois principalement. 3 marchés furent visités: le marché principal du centre-ville, le marché javanais et le marché chinois. Trois marchés de taille différente mais très sympa et qui nous permirent de goûter à des plats divers.

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Ainsi, découvrir Paramaribo, c'est découvrir son centre-ville splendide et authentique, ses marchés multiples, ses animations et son ambiance festive, mais aussi des bars où le jazz résonne dans les oreilles, ses casinos, ses shopping de fringues très colorés faisant le bonheur des voisins guyanais, ses grands hôtels pour touristes occidentaux et notamment hollandais, sa pollution, ses déchets. Découvrir Paramaribo, c'est découvrir une vraie capitale.

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Un jour de marché à Paramaribo... (photo de mes cops Dave et Ophélie)

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4 août 2009

France/Guyane - Hamsterminé en Amazonie !

Drôle de titre à connotation amicale et émotionnelle...mais en cette soirée étonnante  du 10 juillet 2009, bercée par la musique de la femme de ma vie musicale, Lila Downs, je décidai de  faire un petit break dans cette pause réelle à mon monde virtuel. Un peu de relecture, le temps qui file: l'article n'est publié qu' aujourd'hui mais a bien été écrit majoritairement à l'époque, en cette soirée dramatique.

10/07/09. Ce soir, je viens vous parler d'une histoire de rat mort. Actuellement, je sous-loue une maison pour l'été, et dois surtout nourrir les quelques  animaux du propriétaire: 4 cages avec des hamsters et souris, une tortue et trois chiens dont le seul but sur cette planète est d'aboyer en cas de présence. Quatre cages à surveiller...mettre de l'eau, regarder ces rongeurs se balader dans tous les sens, avoir les yeux pétillants de plaisir de vivre, car pour vivre heureux, vivons cagés. La vie d'un hamster est elle si simple dans la nature ? En cage, une vie paisible et sans problèmes. Et pourtant.

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Photo: la cage d'un hamster. Sans hamster.

Une des quatre cages  semble vide. J'ouvre la grille, je soulève les caches possibles, je soulève la paille:  ma main le frôle, je bondis légèrement en arrière. Et pourtant, j'aurais dû m'en douter. Le propriétaire m'avait prévenu: "il" viendrait peut être. "il" est là.

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Photo: "Il" est bien là.

Quelle utilité de titrer chaque photo ?? C'est simple ! Le titre exprime l'état émotionnel et cognitif par lequel je suis passé ! Alors à vos émotions. Seb Caillot, prépare les anxiolytiques.

L'enquête est donc très vite élucidé. Il est venu, et le hamster est mort. Le hamster est mort, vive le hamster! Il me permettra de dire à mes petits enfants, un jour peut être, qu'en ce 10 juillet 2009, je me suis retrouvé nez à nez avec un BOA ARC-EN-CIEL dans la cage du hamster que je devais nourrir. Un petit boa, cousin de celui qui deviendra l'un des plus grands serpents du monde, le constrictor, qui est venu se nourrir et nourrir en moi bons nombres d'émotions: sursaut de peur lorsqu'en soulevant la paille je suis tombé nez à nez avec lui, joie de voir celui qui était connu du propriétaire, joie de faire des photos marrantes, peur de son agilité, excitation à l'idée de le photographier en macro, bref, tout ça à la fois et dans le désordre.

Un boa arc-en-ciel est donc venu bouffer 1 hamster dans sa cage sur la terrasse de  ma maison.  Caillot, avale les anxiolytiques, voilà les photos.

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Photo 4 - Je l'avais dit: "IL" ÉTAIT LA

Je prends un objet de taille suffisante pour ne pas trop approcher mes mains, et enlève la paille autour de lui. A ce moment là, je ne sais pas du tout quel peut être la réaction de cette espèce, que je ne connais que par le nom. Vif ? Agressif ? Je sais seulement que c'est très probablement un boa, car j'avais discuté de ce petit délinquant récidiviste avec le propriétaire. Qui dit boa dit non venimeux, mais y a t'il des exceptions ?  La paille se dérobe, l'animal se dévoile à moi...il est tout petit pour un boa mais fait déjà une belle taille, a une joli petite bouille mais me fous quand-même sacrément la frousse.

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Photo 5 - Proverbe guyanais: "Un boa, c'est un peu comme une femme étouffante, on s'en débarrasse pas facilement."

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Photo 6 - Jusqu'où est ce que j'ose approcher mon appareil ?

Karine, il est pas trop chian ton mari en ce moment même ?

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Photo 7 - Repas du soir ? Boa sauce chien hamster avec patates et rhum

Après quelques minutes de photos sous haute surveillance, je me décide à renverser la cage pour photographier l'animal depuis d'autres points de vue.

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Photo 8 - Petit boa deviendra grand (1.20 mètres pour certains spécimens)

Seb, fous pas le feu à ta maison, le serpent, il n'est pas chez toi ! Touche pas à la colle, il n'est pas chez toi ce boa!!! Karine, fais lui une piqure de calmant. Résumé:

Étape 1: Cayenne, Guyane, juillet 2009: un hamster mange des graines, paisible

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Étape 2: Cayenne, Guyane, juillet 2009: une chaussette sale provoque le boa qui a avalé le hamster

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Étape 3: Bonneville, Haute-Savoie (à 8000 km), août 2009: un incendie d'origine humaine détruit une partie de la ville, sans faire de blessés: tous les habitants sont dans le sud.

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Cet effet papillon boa, je le dédicace à mon pote Seb Caillot, avec qui j'ai eu une bonne discussion à propos de sa frousse des serpents en compagnie de quelques autres potes, juste avant mon départ en Guyane !

19 avril 2009

France/Guyane - La conservation des tortues marines: luthons !

Ou comment allier plage et travail bénévole ponctuel. Hé oui, derrière cette liaison dangereuse se trouve une réelle possibilité d'actions utiles pour la protection d'une faune rare et menacée: les tortues marines. En effet, peut-être sais-tu, lecteur ou lectrice, que les plages de Guyane sont des sites de pontes de trois espèces de tortues marines: la tortue verte, la tortue olivâtre et la reine de tortues marines, la tortue luth.   

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Mon adhésion au GEPOG, association d'ornithologue, m'a en effet permis de prendre connaissance, par le biais des lettres d'informations, de l'association Kwata, une autre assoc' travaillant particulièrement sur la connaissance et la conservation des tortues marines de Guyane. Revenons sur ce week-end de découvertes étonnantes.

Samedi 18 avril 2009 après-midi - Balade sur la plage de Rémire-Montjoly

Les plages de Rémire-Montjoly, commune plutôt huppée de l'île de Cayenne. Des plages peu fréquentées et ainsi restées à l'état sauvage donc naturel, modelées par la force des vagues au fil des mois. Des plages ainsi préservées, une eau agitée, charriant les sédiments de l'Amazone et ainsi considérées comme désagréables et peu attrayantes pour le tourisme de masse.

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Une petite balade s'impose en cet bel après-midi et me permet de découvrir de nombreux œufs de tortues éclos dans les années précédentes...Ils ont été ressorties par l' arrivée des tortues de cette année, qui en préparant leur site de ponte creusent parfois pour enfouir leurs oeufs à 60-80 cm (tortues luth). J'avais cru dans un premier temps que des éclosions avaient déjà eu lieues, ou au contraire que les chiens errants étaient responsables de ces pertes. Sales bêtes.   

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Les aigrettes sont au rendez-vous, alors que des prises de vue originales sont possibles.

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Le retour à la voiture se fit tout de même en découvrant 3 serpents à quelques mètres d'intervalle, au milieu des flaques sous la végétation ci-dessus. 3, rien que ça !   les ados brésiliens qui suivaient n'ont pas semblé le craindre...

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Dimanche 19 avril matin - Formation au comptage des sites de pontes des tortues marines               

Dimanche 19 avril, 7h30. Le soleil est doux, le vent agréable, je suis sur la plage et vais apprendre à reconnaître et compter correctement les sites de pontes des trois espèces de tortues marines de Guyane. Un réel engouement. Je tenais à faire un brin de bénévolat avec une association locale, et ce sera donc avec Kwata. Dans un des lieux à la diversité biologique la plus riche de la planète, il serait dommage de passer à coté de ce genre d'occasions,et mettre en pratique quelques enseignements théoriques sur l'écologie! Je rencontre Eddy, un salarié de l'association qui a lâché son travail pour se lancer dans les programmes de conservation de Kwata à temps plein.

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Ponte d'une tortue verte, ponte d'une tortue luth. Deux styles différents, et donc reconnaissables. Après quelques généralités, on apprend à reconnaître les sites, et c'est parti pour un "scan" de l'ensemble de la plage. Sous la pluie, comme sous le beau-temps.

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Site de ponte d'une tortue luth - Notez les traces encore fraîches de sortie et retour  à l'eau

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Site de ponte d'une tortue verte - l'espèce s'enterre presque entièrement pour pondre

La saison des pontes est encore à son début, celle des tortues olivâtres n'a pas encore débuté. Cette première matinée de bénévolat me permet de découvrir quelques données sur les tortues marines, qui comptent seulement 7 espèces. Je découvre par exemple avec étonnement que les Luth traversent l'atlantique. Il arrive que certains spécimens "enregistrés" (à l'aide d'une puce) au Canada viennent pondre en Guyane ! Comme quoi on peut voyager écologique, il suffit de manger des méduses et d'éviter la pollution alimentaire par les sacs plastiques.

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Suite au contrôle de toutes les plages de Rémire-Montjoly, je m'approche d'un spécimen de tortue luth échoué mort la veille. Impressionnant. 400 kg à traîner sur le sable, pour parfois avoir peur des touristes flashant leur tête, être attaqué par des chiens errants - heureusement, la création récente d'un chenil à Cayenne va diminuer le nombre de sites dévastés par ceux-ci, environ 150 en 2008 - voire braconnés, tout simplement. En l'occurrence, ce spécimen sera surement enlevé (explosé ?) par les pompiers...à moins que les vautours "locaux", les urubus noirs, en fassent leur affaire...

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Pour conclure sur une note plus optimiste, il s'avère que les pontes de tortues luth en Guyane explosent depuis deux ans, et semblent bien parties pour suivre le rythme cette année. Alors qu' environ 400-500 pontes étaient répertoriées il y a dix ans, il y en a eu 5000 en 2007 et 6000 en 2008, selon les dires de notre formateur. Les raisons sont bien sur mal connues, politique de conservation, diminution des prédateurs (requins, orques) ou plus globalement modification de l'équilibre écologique global sont évoquées (cela en fera sourire certains...). Pourvu que ça dure! 

21 mars 2009

France/Guyane - "Les enfants du fleuve": éléments de réflexions (1)

"Les enfants du fleuve. Les enfants du fleuve en Guyane française: le parcours d'une psy" est un livre témoignage d'une psychologue scolaire, Élisabeth Godon,  qui a travaillé pendant 4 années sur la circonscription du fleuve Maroni (villages majoritairement bushinengés). De manière à présenter davantage la vie et la culture de ces populations, à travers celle des enfants, ainsi que les problématiques liées à l'Education Nationale en Guyane, je me permets de retranscrire quelques morceaux choisis. J'y joins quelques photos de ma première excursion sur le Maroni, en complément des photos précédemment publiées.

"Les enfants du fleuve" - Extrait 1: "A la rentrée 2008,  les écoles élémentaires de Grand-Santi accueilleront, du moins nous le souhaitons vivement, plusieurs classes d'enfants âgés de 6 à 7 ans, non scolarisés auparavant: il faut créer des postes, les pourvoir en enseignants après avoir trouvé les salles susceptibles d'accueillir tout ce petit monde. A Grand-Santi, la majorité de cet effectif se trouvait déjà sur liste d'attente. Les syndicats d'enseignants d'une part, l' Observatoire de la non-scolarisation, mis en place par le rectorat dans le souci de voir la loi appliquée partout et pour tous d'autre part, ont effectué plusieurs recensements concernant les enfants non scolarisés en Guyane. Selon les sources, le nombre oscille entre 1000 et 3000. Certains enfants sont inscrits dans plusieurs endroits du Maroni, rive droite comme rive gauche. Ils sont scolarisés d'une manière que je qualifierais volontiers de "nomade", ce qui rend difficile une comptabilité précise. A Providence, qui se trouve quelque part entre Apatou et Apaguy, la naissance de certains enfants n'aurait même jamais été déclarée, ni au Surinam, ni en France. Mais ils font partie des enfants qui, se trouvant sur le sol français, doivent être scolarisés."

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Une école du fleuve

"Les enfants du fleuve" - Extrait 2: "Souvent, les enseignants ne prennent pas en considération les éléments historiques et médicaux (non traités parce que non reconnus et non identifiés par leurs parents) de leurs élèves. Ils maintiennent alors malgré eux ceux-ci dans une position de "non-sujet": pour de multiples raisons, dont ceux-ci sont propres à leur culture, les enfants du bord du fleuve Maroni présentant des handicaps ne reçoivent pas les soins auxquels, en France, ils auraient droit: il ne sont pas élevés dans le but de réussir leurs études, et ne sont pas préparés, physiquement et moralement, à celui d'apprendre à lire et à écrire à l'école française. Une des raisons, simple, est que l'école y existe que depuis trente, au mieux quarante années. L'évolution est maintenant évidente, les enfants doivent aller à l'école. Et les enseignants doivent leur reconnaître le droit d'être malvoyants, malentendants ou dépressifs, d'être comme tous les enfants du monde. Ils doivent s'étonner de ne pas voir de paires de lunettes sur le nez de leurs élèves, de, parfois, ne jamais entendre le son de leur voix, ne pas accepter qu'ils dorment en classe, aient faim ou présentent des traces de coups, ils doivent s'inquiéter lorsqu'ils parlent de "leur coeur qui  leur donne de grands coups dans la poitrine". Ils doivent s'étonner et s'inquiéter car ils ont en face d'eux des enfants, pas "des enfants du fleuve" qui auraient cette spécificité de pouvoir se passer des soins dont tous les enfants du monde ont besoin uniquement parcequ'ils ne les reçoivent pas. Ils doivent s'inquiéter car sinon, ce déni de leur souffrance revient à dire qu'ils ne reçoivent pas de soins parce qu'ils n'en ont pas besoin: ils sont différents en tout des élèves "prévus", ce qui devient un déni de leur statut d'enfant et s'apparente à une forme de racisme. Ils ne sont plus alors ni des élèves, ni des enfants, et se trouvent dans une position d'élèves implacable."

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L'Ecole du fleuve: la même qu'à Cayenne ou qu'en métropole ?

"Les enfants du fleuve" - Extrait 3: "Le danger pour les équipes enseignantes, dont l'un des principaux combats est la lutte contre l'absentéisme et le respect des droits de tous les enfants, est que les parents gardent leurs enfants devenus grands, et non scolarisables dans les structures présentes, dans le village, chez eux. Chez eux, cela veut dire travailler dans l'abattis et à la maison. S'occuper des plus petits et du ménage, entre autre. Ne plus aller à l'école. Il faut donc ne jamais cesser la lutte. Il faut, pour chacun d'entre eux, de la petite section au CM2 en passant par les CLIS, chaque année, deux fois dans l'année si cela est possible, monter des dossiers, effectuer des équipes éducatives, inviter les parents à venir parler de leur enfant, parfois de ses progrès, parfois des soucis qu'il génère. Toujours dans l'optique de trouver une meilleure place pour lui. Dans les écoles du fleuve, à aucun moment l'école ne doit oublier que si elle ne tente pas tout, et sans cesse, pour que les dossiers arrivent, complets et en temps, sur des bureaux et dans des commissions qui doivent étudier les devenirs des élèves concernés, alors ces derniers seront oubliés. On peut parfois se demander si, justement, il n'y a pas une volonté politique de les oublier. Si l'on ne profite pas de certains aspects des cultures traditionnelles pour ne pas intervenir, pour ne pas aider ces élèves venus d'ailleurs, ces enfants de plus en plus nombreux, de plus en plus instruits, curieux, battants, énergiques à devenir des citoyens français comme les autres. Donc susceptibles d'occuper un emploi comme tout le monde en Guyane ou ailleurs. De revendiquer ce droit au travail. Ne pas se donner les moyens de traiter les handicaps des enfants du fleuve comme ceux des autres enfants de Guyane ou de Toulouse n'est pas envisageable dans la France d'aujourd'hui. Sauf s'il s'agit d'une volonté d'ignorer, de ne pas voir. Cette volonté peut se réfugier avec beaucoup de mauvaise foi derrière la grande négligence de beaucoup et un soi-disant respect des cultures assez peu crédible vu le manque apparent de connaissances, de la part des décideurs, de ces cultures et des fleuves en général."

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Le collège d'Apatou. Et après ?

20 mars 2009

France/Guyane - Une journée à Cacao

Cacao, un village étonnant de par son histoire, son environnement, et des personnes accueillantes. La route menant à cette petite bourgade de l'est guyanais s'avère, sur les 13 derniers kilomètres, être une piste plus ou moins abimée. La forêt est là, entourant l'ensemble de la route, les sentinelles (oiseaux) informent ses habitants de notre présence, et la magie opère, quand ce château, directement inspiré de l'univers de Tolkien, apparait, envahi petit à petit par une végétation aussi belle qu'imposante.

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Le panorama est par moment saisissant, laissant  une vue sur la forêt guyanaise splendide.

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Qui sont les habitants de Cacao? Des personnes qui se sont remarquablement bien débrouillées lors de leur arrivée à partir de 1977, du Laos. Cacao est un village Hmong.

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Une journée à Cacao: éléments d'histoire. Issus de la région tibétaine, le peuple Hmong s'est, en 2000 ans, installés dans différents pays d'Asie. 2 millions en Chine, 800 000 au Vietnam, 300 000 au Laos: ainsi étaient réparti le gros de la population Hmong avant 1975. Ils vivaient toujours dans les hauts-plateaux. Peuple de montagnards à l'origine donc, mais par la suite également pour des raisons de survie: pourchassés de tous temps en raison de leur différence culturelle par les autochtones de tous les pays ou ils ont cherché à s'installer, ils se sont toujours réfugiés sur les crêtes. Alliés des français pendant la guerre d'Indochine, puis des Américains pendant la guerre du Vietnam, ils furent après le départ des américains et l'arrivée du Pathet Lao (parti communiste qui a pris le contrôle du Laos en 1975)  prirent pour cible par le pouvoir en place. La plupart demandèrent à partir aux USA, mais mille se virent proposer une installation en Guyane, pour fonder un village à vocation agricole. Ils furent ainsi installés à Cacao, dans la commune de Roura, ainsi qu'à Javouhey, dans la commune de Mana. Cacao n'était alors qu'un ancien village du bagne, abandonné. Au prix de nombreux efforts, les Hmongs ont commencé à défriché, construire ce village et mettre en place de petites exploitations agricoles. Aujourd'hui, ils sont les plus importants producteurs de fruits et de légumes du département, comme on le peut le voir au marché de Cayenne.

Une journée à Cacao - acte 1: l'arrivée au village. Une heure de voiture environ, puis une piste menant à de somptueux panoramas sur la forêt guyanaise, comme ci-dessus. Des sentinelles (oiseaux) dans les arbres: nous sommes repérés, la  jungle le sait. Des bambous étonnamment grands, une piste parfois délicate, mieux vaut un 4*4, des cultures qui commencent à apparaitre. Et cet étonnant château. Le château "des choses dernières". Inspiré du seigneur des anneaux - oui oui, c'est vrai -, construit par un passionné de l'époque médiéval, il commence gentiment à se faire couvrir de plantes grimpantes aussi belles qu' imposantes. Puis, après ces péripéties maîtrisées par Hervé (copain du Rectorat), nous voilà arrivés au village.

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Une journée à Cacao - acte 2: la découverte du marché. Le marché de Cacao. Chaque dimanche matin. Étant arrivés à 9h30, nous avons pu profiter de moments authentiques, durant lesquels quasiment seuls les locaux étaient présents. La plupart des clients arrivent vers les 11h00. Le marché: des fruits, des produits alimentaires faits par les hmongs et délicieux, et des objets d'artisanat, notamment de la broderie. Splendides éléments. Un art maîtrisé. Visite du marché, puis dégustation d'une soupe hmong. Délicieuse, mais attention à ne pas mettre trop de piment...j'ai fait l'expérience en en mettant beaucoup trop, tout mon visage l'a ressenti pendant 30 minutes. Des larmes trop irritantes  pour ouvrir les yeux. Aie.

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Une journée à Cacao - acte 3: visite du musée le planeur bleu." "le planeur bleu". Étonnant nom pour cette association présentant une collection de spécimens vivants de mygales et autres beautés, mais aussi de papillons morts, d'insectes endémiques de la Guyane, ainsi que de richesses archéologiques de la Guyane. On y apprend, lors d'une présentation par un passionné de ces bébêtes, qu'il n'y a aucun risque mortel par une piqure de mygale en Guyane, ou encore que la dangerosité d'un scorpion est inversement proportionnelle à la taille de ses pinces, et qu'il existe selon cette règle un scorpion potentiellement mortel en Guyane. On y découvre aussi des scolopendres, dont, selon mes souvenirs, les piqures ne seraient pas mortelles non plus, en ce qui concerne les spécimens guyanais.

Parmi les papillons, citons les Brassolidés, papillons diurnes mais qui volent à l'aube et au crépuscule, ce qui les fait ressembler à des nocturnes (photo de gauche). Citons aussi les Caligos, ou "papillons-chouettes" en référence à leurs deux formes oculaires au "verso" ressemblant à des yeux de chouettes et effrayant leurs prédateurs, les oiseaux (au centre). Pourquoi ne pas citer également les Baeolus, surprenant par leur différence entre le recto (bleu ou orange) et le verso (blanc). Les morphos, emblèmes de la Guyane, sont aussi présentés, ainsi que certains  lycénides. Ce n'est bien sur qu'un petit éventail des nombreuses espèces de papillon d'Amazonie. La mouche cacahuète m'a quant à elle étonné!

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Mais au fait, d'où vient cette étonnante biodiversité des zones intertropicales ? Comment s'est elle formé au cours de l'évolution? Écoutant RFI le soir, j'ai en tête cette réponse d'un éminent biologiste ayant beaucoup travaillé en Amazonie. Il y a perte graduelle de biodiversité des tropiques vers les pôles et cela serait à la différence entre les facteurs qui influent cette biodiversité. Sous les tropiques, l'absence de facteurs physiques tels que le froid permet à des facteurs biologiques d'agir tout au long de l'année sur la faune. Par facteur biologique, il faut comprendre que les relations entre espèces sont sources d'évolution, c'est à dire de co-évolution. Un exemple connu est celui de la relation entre le papillon Heliconius et la passiflore...la passiflore va au fil des générations développé de nouvelles techniques de protection contre ce papillon, (imitation des œufs, développement d'une toxine etc) et cette évolution va inciter le papillon à évoluer à son tour. Or, ces facteurs biologiques, au lieu d'agir durant 12 mois, ne peuvent se développer que pendant l'été en zone tempéré telle qu'en Europe...d'où cette théorie des biologiques de l'évolution sur les causes de l'existence de gradients de biodiversité avec la latitude. 

Revenons à nos moutons scorpions en allant découvrir les espèces vivantes présentes dans ce musée. Celui-ci par exemple, ne vient pas de Guyane. Splendide, et relativement peu dangereux, à la vue de ses pinces.

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Le passionné qui nous présente son musée vivant n'a pas fini de nous surprendre en nous proposant de prendre dans nos mains cette étonnante araignée cavernicole d'Amérique centrale, que vous pouvez voir dans son élément en jetant un coup d'œil à cet article ami. Les mygales ne sont pas les seules reines en leur pays ! D'ailleurs, cette araignée cavernicole est la seule que l'on peut prendre en main dans un musée français: elle n'a aucun venin, à la différence d'une pourtant inoffensive matoutou.

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Voilà encore quelques espèces locales. Les phasmes sont particulièrement géniaux à observer dans la nature. Les mantes religieuses et autres sauterelles ne sont pas mal non plus!

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Cependant, la Guyane n'est pas seulement connue pour sa nature, mais aussi pour son passé...les bagnards étaient envoyés ici, et certains objets permettent de ne pas l'oublier.

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Une journée à Cacao - acte 4: la visite du village. Ce village étonnant. Lorsqu'on s'y balade, on n'ose imaginer le travail qui a été fourni pour en arriver là. Une balade très agréable. On s'y promène au milieu des ramboutans, arbres et fruits de la famille des litchis. C'est la saison, c'est bon et peu cher: de bonnes raisons pour en manger presque tous les jours! Et puis il y a cette église, ces maisons, cette station service...chaque rue offrant son brin de dépaysement.

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Cacao, un dimanche de mars 2009. Une belle journée.

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15 mars 2009

France/Guyane - Du côté de la nature: découvertes ornithologiques (2)

Le jardin des guyanais est la forêt amazonienne. Mais n'imaginez pas que c'est le seul paysage de ce DOM vert...hé oui, qui dit Guyane dit côte, et en cette belle journée du 5 mars, c'est dans un écosystème inédit pour moi - non pas en 5 mois de Guyane mais bien en 28 ans de vie - que j'ai réalisé ma première sortie à visée intégralement naturaliste, avec le GEPOG, association d'ornithologues. Quel est cet écosystème ?? En fait, il y en a deux. Le premier, qui sera le principal site d'observation, est une splendide vasière.         

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Le second est l'écosystème végétal qui pousse autour et évolue très rapidement: une mangrove.

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La côte guyanaise...découvrons là en citant ce très beau livre que je recommande à tout amoureux de la nature. 300 km, délimitée par deux estuaires (du Maroni et de l'Oyapock). Très influencé par le tout puissant Amazone, son littoral est particulièrement dynamique, évoluant sans cesse au gré de l'érosion, ou, au contraire, des dépôts de sédiments. Sauvage et difficile d'accès, le front de mer est le lieu de confrontation direct entre la mangrove et l'océan. Ce n'est qu'à de rares endroits qu'apparaissent des plages de sable...hé oui, la Guyane a de très belles plages, mais, je le découvre par cette lecture, elles sont loin d'être nombreuses. Surpris, maintenant je comprends enfin pourquoi les tortues viennent pondre seulement à quelques endroits du littoral...forcément! D'ailleurs, ça tombe bien, l'une de ses grandes plages est à 10 minutes en vélo de chez moi...Aussi, cette côte est avant tout l'occasion d'observer des concentrations importantes de limicoles...limicoles ? Du latin limicola, de limus, "vase, boue" et colere, "habiter"...et en cette belle fin de journée, c'est donc à marée basse que je vous emmène ausculter cette splendide vasière découverte par la mer. Comme quoi, la vase de mangrove ne sert pas seulement aux Natural Tribal !

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La vasière, interface physique périodique entre mangrove et océan

Cette belle vasière offre une nourriture abondante à nombre d'aigrettes. Ainsi, devant nous, observateurs du moment, se baladent et chassent, de manière caractéristique, de splendides aigrettes bleues. Habitante du nouveau monde, elles fréquentent en Guyane toute la zone côtière et semblent se limiter aux vasières du littoral, exception faite des rizières de la région de Mana. L'aigrette bleue, au même titre que tous les autres hérons de Guyane, est entièrement protégée en tout temps et en tout lieux.

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Sa "cousine" est l'aigrette tricolore. Elle se différencies de l'Aigrette bleue par son ventre entièrement blanc, et par son mode d'alimentation, une pêche à l'affut. Oiseau du Nouveau Monde, elle affectionne en Guyane les vasières, les mangroves et les criques soumises à l'influence des marées. Elle est également entièrement protégée.

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Une belle aigrette neigeuse chasse à la limite de la mangrove. Blanche de plumage, aux pattes et bec noirs, elle a aussi les pieds jaunes, tout comme une partie de peau nue à la base du bec.   

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Autre joli héron du littoral guyanais mais présent dans beaucoup de pays du monde, le Bihoreau violacé. Héron qui, lorsqu'il n'est pas persécuté, peut être très familier et nicher en pleine ville ou dans des parcs très fréquentés, comme à Georgetown au Guyana.

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Alors que je reste admiratif devant ces somptueuses aigrettes, mon regard se tourne vers la droite, à l'arrivée d'une population de mouettes...accompagnant, comme souvent, un pêcheur venu chercher son repas. Combien d'espèces peut on y voir ?? Petit jeu...la réponse est déjà citée. Alors ? Je suis sur que les écologues amateurs l'auront deviné...Une seule ! Hé oui, en écologie fondamentale, une population désigne l'ensemble des individus d'une même espèce qui occupent simultanément le même milieu. Et je suis certain de ma réponse: il n'y a qu'une seule espèce de mouette en Guyane, la mouette atricille. Fidèle compagne des pêcheurs guyanais, elle profite en particulier des très nombreux déchets rejetés par les crevettiers qui relâchent environ 90 kg de poissons morts pour seulement 10 kg de crevettes prélevées.   

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Mais revenons à nos limicoles. Voilà un petit oiseau fort sympathique à observer, le bécasseau semipalmé. Sans aucun doute, ce bécasseau est le limicole le plus abondant en Guyane, présent par centaines de milliers aux époques les plus favorables. Grand migrateur se reproduisant dans l'extrême nord de l'Amérique (Alaska), ses effectifs sont, selon l'ornithologue présent en cette soirée, en chute libre...problème de disparition de son habitat. Sa manière de sonder la vase avec son bec pour chasser est plutôt marrante à regarder.

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La parole est lancée: "regardez là-haut, en voilà". Je lève la tête, et les vois. Je prends une photo, que je recadre, puis je colle mes yeux à ma paire de jumelle. Majestueux. 4 ibis rouges en vol. L' ibis rouge, un des symboles de la Guyane. Splendides. Un plumage remarquable, un bec en courbe caractéristique. En Guyane, ils se rencontrent presque exclusivement sur les vasières et lagunes littorales, et dans la mangrove en front de mer, et les estuaires. Considéré comme un gibier jusqu'à 1984, très chassé, on en trouvait sur les marchés guyanais et dans de nombreux restaurants. Chassé en second lieu pour son plumage, il a ainsi failli disparaître de la Guyane. Aujourd'hui protégé par arrêté ministériel, le statut de l'espèce reste cependant précaire en Guyane (4500 couples en 1995). Voila d'autres infos.

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Les observations ne s'arrêtent pas là, mais toutes ne sont pas photographiées..grande aigrette, spatule, moucherolle pie, balbuzard pêcheur sont d'autres espèces observées en cette belle soirée de mars. Ce moment précieux, terminé par une averse, restera dans ma mémoire. Un moment simple et accessible à tous, qui rendra certains insensibles mais qui suffit à véhiculer en moi de belles d'émotions. Voir ce monde naturel évoluer dans son milieu, découvrir et ressentir cette nature si présente en Guyane, profiter de ce séjour pour vivre davantage l'ornithologie, observer des nouvelles espèces, rencontrer des passionnés locaux. Cela ne demande pas d'argent et suffit largement à embellir mon séjour. D'ailleurs, cette première excursion me décide à ne plus laisser passer de temps: j'adhère au GEPOG pour réaliser le plus possible d'excursions ornithologiques, et sans doute également à la SEPANGUY, une autre association qui organise plutôt des sorties plantes et insectes. De beaux moments en perspective...          

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Et la mangrove continue de se déplacer sur les bancs de vase...

6 mars 2009

France/Guyane - Carnaval 2009: Balade au coeur des Natural Tribal

La grande parade de Kourou est le grand défilé des groupes de l'année, mais cela n'empêche pas que Cayenne ait aussi le sien! Aussi, Dave, un pote rencontré via Couchsurfing, me proposa de me joindre à lui pour vivre le temps d'un week-end au sein d'un groupe étonnant de ce carnaval: les Natural Tribal. L'association du même nom a été crée par Tony Riga, artiste guyanais, qui, sensible au nombre de déchets jonchant les bas-côtés des routes guyanaises, décidait, il y a une dizaine d'année, de défiler au carnaval en créant des costumes à partir de tout déchet jonchant les routes, et tout objet naturel: bois, vase, déchets verts plus généralement. Un costume crée par défilé et à moindre frais. Aussi la thématique  de cette année était la création d'une armée de guerriers du futurs, pacifiques (sans armes) et écolos.   

La préparation du char, la finalisation des costumes par les participants et la mise en scène de la musique eut lieu en cet agréable samedi 21 février.

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Mais c'est bien dimanche 22 février que la parade eut lieu à Cayenne. Appréciez le char, étonnamment décoré et enduit de vase de mangrove: un style, sans aucun doute, et un vrai trône pour le roi de l'armée. 

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Tout est emmené à proximité du départ de la parade: char, objets et costumes. C'est à ce moment là que commence la dernière ligne droite, à savoir l'habillage de chaque participant...une des règle de la journée: tout le monde enduit de vase de mangrove. 100% naturel. Et hop, c'est parti !

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Puis chacun aide son voisin pour améliorer l'enduit, puis décorer avec patience et assiduité visages, cheveux et toute partie charnelle possiblement oubliée. Il n'y a pas grand-chose à ajouter, les photographies sont bien plus parlantes!

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Petit à petit, la préparation avance, et apparaissent d'étonnants déguisements...de belles décorations, de savantes inventions, de surprenantes idées. Difficile de trouver le bon qualitatif. De l'originalité, à n'en point douter. La créativité est peu enseignée dans l'éducation française, et je suis certain que peu de personnes développent leur potentiel artistique et créatif. Participer à ce genre d'évènements est une bonne solution pour développer son imagination.

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Tous les costumes ont leurs particularités. Tous sont beaux, certains sont splendides.

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Voilà encore quelques photos de cet étonnant groupe...Un vrai plaisir d'avoir pu les suivre tout un week-end. Je ne connais pas leur classement, mais ce groupe a le mérite de créer ses costumes pour chaque défilé, avec 0 achat. C'est moins le cas de la majorité des autres groupes. le Carnaval serait il devenu davantage commercial qu'auparavant? Ce serait le cas selon la discussion que j'ai eu avec un guyanais. Ce n'est pas pour ça que c'est pas bien et que ça ne vaut pas le coup! Hé puis ici, c'est un élément important de la culture guyanaise, non pas comme la fête d'halloween, purement commerciale en France, par exemple. Voilà encore quelques photos, d'autres seront rajoutées lors de la création de l'album. 

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Un beau week-end que ce défilé au sein même de ce groupe alternatif, qui m'a vraiment plu et fournit parmi les plus beaux costumes du carnaval. 100% écologique, économique, avec une grande originalité conceptuelle, une créativité artistique étonnante et une bonne ambiance. De belles rencontres !

26 février 2009

France/Guyane - Carnaval 2009: la grande parade du littoral de Kourou

Le Carnaval de Guyane....moment particulier qui réveille l'âme endormie des villes du département. Le Carnaval est à la Guyane ce que la Saint Patrick est à l'Irlande: une grande fête, une ambiance qui métamorphose les villes et ses habitants. Bien sûr, l'origine des deux fêtes n'est pas comparable. D'ailleurs, il est certain que Vaval était une fête antérieure au christianisme. Je vous emmène donc à la grande parade de Kourou, un moment clé du Carnaval, là où se rassemble l'ensemble des groupes - venus des Guyanes, du Brésil, des Caraïbes etc - pour défiler à travers la ville, embellis par de subtils costumes, sous des airs de musique...carnavalesques, où danseuses et musiciens enluminent le défilé.

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Le carnaval peut être expliqué à travers son histoire, ses acteurs, ses costumes et ses bals. Passons son histoire, que je connaitrai mieux dans un an. Ses acteurs ? Les défilés de groupe...ils se font notamment pendant les parades, telle que celle de Kourou, la plus grande parade carnavalesque dont voilà les premières photos. Près de 2000 personnes y participent. A l'issue de la grande parade, un jury composé de professionnels décerne des trophées aux groupes carnavalesques en fonction de critères bien précis: les costumes, les chants, la musique et la créativité. Une  cinquantaine de groupes ont défilés cette année. Ils proviennent du plateau des Guyanes (Guyane, Suriname, Guyana), des Caraïbes (Antilles françaises, Haiti , Trinidad-et-Tobago etc), du Brésil, de métropole et d'autres pays.

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Aussi les costumes peuvent être variés: parfois masqués, souvent colorés, ils sont moins qu'avant confectionnés, pour chaque parade, mais de plus en plus loués. Toutefois, cela n'empêche pas que les costumes soient résussis et photogéniques.

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La grande parade de Kourou fête ses dix ans. Dix ans d'existence, dix ans de progrès, pour atteindre l'excellence. Cette année, ce n'est pas moins de 50 à 60 groupes qui étaient attendus, dont 45 groupes officiels plus les groupes de dernières minutes. Quasiment toutes les communes du littoral étaient représentées, dont 23 groupes de Kourou. L'animateur qui présentait les groupes était particulièrement bien déguisé (photo de droite). 

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Le carnaval n'est pas composé uniquement de défilés mais aussi des "universités du samedi soir", lieux tel que Polina et Nana à Cayenne ou se retrouvent danseurs et Touloulous. Les Touloulous ? Des personnages à priori féminins, mystiques et garants de la tradition carnavalesque. Entièrement déguisées, elles invitent à danser un homme de la salle. Une règle sacrée veulent qu'elles restent anonymes...

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Je ne suis pas allé aux soirées Touloulou mais en revanche ai été au sein d'un groupe original aux costumes à bas prix et très réussis, les Natural Tribal. Un moment très enrichissant...mais avant cela, voilà encore quelques photos de la parade, rien que pour vos yeux. D'autres seront ajoutées dans les albums photos consacrés à la Guyane.

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25 février 2009

France/Guyane - Excursion sur l'Oyapock: Trois Sauts

Départ de Vila Brazil le lendemain matin et c'est parti pour 9 heures de pirogue afin d' arriver à Trois Sauts, village le plus reculé de la Guyane. 9 heures: un trajet Camopi-Trois Sauts ou un vol Paris-Cayenne moins cher que le trajet en pirogue. Étonnante comparaison. 9 heures d'aventures, tant dans ma pensée que sur le terrain...oui,9 heures durant lesquelles je m'aventure à imaginer - et espérer - voir un anaconda sur une rive, découvrir et continuer à voir ces oiseaux multicolorés et de genres variés, penser à cette Guyane envoutante, à finaliser mon projet guyanais, à profiter, tout simplement. Au final, 9 heures, un léger mal de fesses, un décor somme toute peu variable mais qui me plait, et une faible quantité d'espèces observées: quelques tortues et une dizaine d'espèces d'oiseaux. 9 heures de joie, malgré la pluie équatoriale qui s'abat sur nous en fin de parcours, malgré notre obligation de tous sauter dans l'eau - à hauteur des cuisses - pour pousser la pirogue au niveau d'un saut. En Guyane, le terrain, c'est ça.

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La Guyane offre plus d'aventures que le dernier Indiana Jones dans le vol Paris-Cayenne!

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Arrivée à la tombée de la nuit, trempé...tout le village vient vers nous...l'arrivée de tant de personnes , dont le maire, est particulièrement rare à Trois Sauts, "loin de tout" et protégé par arrêté préfectoral.   

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L'équipe s'installe dans le carbet du village, je pose le hamac, et après un repas frugal, une nuit réparatrice s'offre à moi.

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Le lendemain, passage à l'action avec notamment une réunion qui restera dans ma mémoire probablement à vie. Une première grosse réunion durant laquelle je représentais mon service, et durant laquelle je dus m'exprimer devant une quarantaine de personnes, dont 20 amérindiens du village qui écoutaient et traduisaient avec attention mes paroles. Pfiou, je ne m'attendais pas à cela ! Et comme me l'a dit un habitant du village, j'étais blanc, puis rouge, puis blanc :). Un moment mémorable...La journée fut consacrée au travail. Certaines discussions furent très intéressantes, et certaines rencontres étonnantes, tant avec les amérindiens qu'avec le personnel enseignant. Voilà un aperçu du lieu de vie. Une famille nous a offert une cassave, à savoir une galette cuite de manioc. L'abattis (culture sur brûlis familiale)  photographié est justement planté de manioc.

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Une petite recherche internet m'apprend que le manioc, cet arbuste vivace, est originaire d'Amérique du Sud et en particulier du plateau des Guyanes. Il est toutefois largement cultivé et récolté comme plante annuelle dans les régions tropicales et subtropicales. On consomme généralement ses racines tubérifiées riches en amidon, mais aussi ses feuilles en Afrique, Asie et dans le nord du Brésil. Le couac, que j'avais découvert sur le Maroni, est une forme de farine - ressemblant plutôt à  une semoule sèche plus ou moins grossière de couleur allant du jaune vif au gris en passant par le blanc - et tient une place culturelle importante ici, en Guyane. Une visite des différents sites du village nous permet ensuite d'arriver au niveau des sauts qui lui donnent son nom. Une petite plage féérique permet à tout le monde de profiter de l'eau, qui plus est non polluée: la région de Trois Sauts n'est pas aurifère. Vous pouvez voir la tenue vestimentaire des amérindiens de Guyane, le kalimbe. L'enseignant au premier plan l'a adopté. 

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La journée s'achève et un petite diagnostic animalier du carbet peut être fait. Mis à part les chauves-souris, qui posent un réel problème d'hygiène dans les habitations (le guano engendre des problèmes de santé), mis à part les nombreux serpents que craignent toute la population - il y a une fréquence d'une morsure tous les trois mois au sein du village - quels sont les animaux observables au sein même du carbet ? Tout d'abord, cette espèce d'araignée qui peut faire mal, mais qui n'est pas à priori pas dangereuse...précision importante, vu le nombre relativement présent dans le carbet.

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Puis une copine des guyanais, la Matoutou, une grosse araignée mais petite mygale assez commune autour des habitations, y compris sur le littoral, et qui est inoffensive...le bout de ses pattes est d'un joli orange. D'un autre point de vue, signalons aussi les nombreuses volailles qui se rencontrent sur tout le village et sont un aliment de base des locaux. Je gouterai un morceau de poulet fumé et boucané sur le chemin du retour: un vrai délice.   

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Et gardons le meilleur pour la fin avec ce beau scorpion à la piqure douloureuse mais non mortelle d'après une discussion que j'ai eue. La rencontre la plus dangereuse de la semaine, surtout pour lui...

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Cette journée étonnante, je la prolonge pendant une bonne partie de la nuit en restant immobile dans mon hamac, guettant les sons et humant les odeurs d'une Amazonie en pleine action, profitant de ce moment fort. Le lendemain, réveil en douceur et retour sur Camopi, avec un peu de pluie. Petit arrêt autour d'un carbet, pour manger et prélever les nombreux piments de quelques arbustes. Ananas , bananes rouges et noix de cajou sont aussi au rendez-vous.

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La descente vers Camopi continue. Arrêt soudain. Un iguane est repéré par le piroguier et maire. Un potentiel repas que seul lui et son compère amérindien descelleront, au milieu des lianes...demi-tour et tentative de le tirer. Échec du tir. De l'autre côté de la rive, dans la canopée, les perroquets, des aras peut-être, crient leur inquiétude au son de l'arme. Impressions amazoniennes. L'iguane se laisse emporter par la gravité et plonge dans l'eau, sain et sauf. Les perroquets, sentinelles improvisées, nous voient partir. Au revoir l'Oyapock.  

20 février 2009

France/Guyane - Excursion sur l'Oyapock: Camopi

"Après cela, tu pourras dire que tu es allé au fin fond de la Guyane !" C'est en ces mots que mon chef résumait cette mission de 5 jours sur le fleuve Oyapock, de Saint-Georges à Trois Sauts en passant par Camopi et son opposée, Vila Brasil.

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Bien sur, mes tâches étaient nombreuses et je n'étais pas là pour faire du tourisme! Mais il est vrai qu'en ce lundi 2 février, c'est le cœur joyeux que je rejoins une équipe de la circonscription académique et m'en vais pour une excursion qui s'avérera mémorable. Le trajet de Cayenne à Saint-Georges peut paraître long et monotone...mais des divertissements existent. Typiquement: compter le nombre de voitures abandonnées aux mains des garimpeiros, ces clandestins brésiliens à la recherche d'or dans la jungle amazonienne, et particulièrement en Guyane...Cette route, relativement dangereuse la nuit en terme de sécurité, a vu l'installation d'un poste de contrôle de manière à baisser le nombre de braquages. Lors de mon aller-retour au Brésil pour le nouvel an, j'avais comptabilisé 52 voitures...les éclats de balle sur l'express du milieu font froid dans le dos, peut-être ont ils été tirés après-coup ?

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Arrivée à Saint-Georges, petite commune que j'apprécie particulièrement pour son ambiance calme et latine. Je n'y vivrais probablement pas, mais c'est une commune à voir en Guyane. Comme à Cayenne ou Kourou, quelques chiens errants, ici ou là. Un cas de rage avait été diagnostiqué ces dernières années. Petit problème dans la gestion des déchets ici, semble t'il ?

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J'arrive avec l'équipe au point de départ de l'excursion, saut maripa, considéré par certains comme le plus beau des sauts (rapides) de Guyane. C'est parti pour plusieurs heures de pirogue. L'Oyapock est le deuxième fleuve de Guyane par son importance et fait 370 km de longueur. Beaucoup moins habitées que celles du Maroni, les rives restent ainsi davantage sauvages...Quelques petits villages, souvent dépendant de l'orpaillage, existent tout de même sur la rive brésilienne.

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Après quelques heures de trajet, arrivée en début de soirée à Camopi, découverte du village, réunion de travail et départ pour l'autre rive, Vila-Brasil, un village ou réside une cinquantaine de résidents permanents. Ce site explique que "tout n'y est que commerce: bars-dancings, épiceries, menuiseries, restaurants...il a dans un premier temps été construit pour alimenter les sites d'orpaillages en matériel, carburant et nourriture", et il profite maintenant de l'argent dépensé par les amérindiens (RMI et allocations familiales). Ainsi, ici, on paye en reis, en euros, ou en or. L'orpaillage clandestin, sujet que je traiterai dans ce blog, n'est pas une mince affaire...En tout cas, belle maison d'hôte et accueil très sympa du couple de brésiliens qui le tient. Quant à la vue, no comment !  

 

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Averse au cœur de l'Amazonie guyanaise

Que dire de Camopi ? Ce village isolé, ou les conditions de vie ne sont pas faciles pour les personnes du littoral ou de métropole, ne laisse pas indifférent. Certaines personnes, comme ce directeur d'école (la photo n'est pas celle du directeur) au sacré parcours, y sont depuis plusieurs années, et se battent remarquablement pour faire avancer l'école. Des personnes amérindiennes envers lesquels la politique sociale française a, d'après certaines études, artificiellement développé des besoins et intensifié la situation de "dépendance", avec comme conséquences possibles un alcoolisme croissant et des taux de suicides importants, même si d'autres facteurs sont probablement en cause. En effet, l'Etat a introduit le RMI et les allocations familiales dans la vie des personnes de ces villages. Une discussion intéressante avec le directeur guadeloupéen de l'école du village de Trois Sauts, explique l'évolution qu'il perçoit au sein du village. Il y a encore dix ans, les habitants ne cherchaient à descendre à Saint Georges qu'une fois par an...avec l'arrivée des aides sociales, il est devenu fréquent qu'ils descendent l'Oyapock une fois tous les deux mois, notamment pour utiliser cet argent dans l'achat de produits de consommation. Bien sur, je ne me permettrais pas de donner un avis sur ces politiques sociales de l'Etat. Mais vous imaginez les questions de fonds que cela pose, par exemple dans le cas de l'Education Nationale. Plus de 2000 enfants ne sont pas scolarisés en Guyane, (d'après le quotidien France-Guyane d'aujourd'hui) certains viennent de ces communes. Ces personnes amérindiennes sont eux aussi confrontés à cette globalisation de l'économie. Imaginez aussi qu'Internet arrive au sein des villages amérindiens. Quel sera l'effet sur la vie quotidienne des habitants de ces villages ? Je vous invite à lire cet article, écrit par un enseignant de Camopi, qui y explique son rôle, et la vie de tout les jours, avec  en bonus quelques photos. Nous sommes en zone protégée du tourisme, et l'accès à Camopi et Trois Sauts nécessite une autorisation préfectorale. Photos de personnes interdites !

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