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Une Souris et des Hommes
mobilite internationale
1 novembre 2015

France/Midi-Pyrénées/Gers - Une journée à Castelnau-d'Auzan

Des raisins et du lien. Octobre 2015. Il fait beau à Castelnau-d'Auzan. Je rencontre Thierry, et quelques-uns de ses compères. Ils se connaissent depuis 50 ans. Car la vingtaine juste entâmée, ils avaient été volontaires sur un chantier, travaillant sur une propriété viticole du coin, pour les vendanges.

Octobre 1965. Au Suriname, Louis Autar fait une pause annuelle dans le suivi des pontes de tortues marines sur quelques plages du pays. En Guyane, le premier coup de pioche de la "Cité de chantier" à Kourou est donné, pour aboutir, 900 jours plus tard, au premier lancement d'une fusée depuis le nouveau Centre Spatial Guyanais. Dans une autre partie du Monde, il y a une guerre au Viet Nâm. Forcément, une période sans guerre, ce serait trop beau. Au petit village de Castelnau-d'Auzan, dans le Gers, se retrouvent 22 jeunes Européens de France, Hollande, Allemagne et Angleterre.

50 ans plus tard, ils nous livrent quelques souvenirs.

Thierry décrit une soirée un peu arrosée...oui, ça peut arriver, de temps en temps : quand nous avons pris possession de la maison, il a bien fallu comprendre que nous ferions plus du camping que vivre dans un cinq étoiles. Mais nous étions jeunes et plein d'enthousiasme. Il fallait apprendre à ne pas passer à travers les lattes de parquet au risque de se retrouver rapidement au rez-de-chaussée. Mais le bon vin rend toujours la vie plus gaie...parfois un peu trop ! Je me souviens d'une soirée au clair de lune devant le tonneau de vin blanc apporté par monsieur Lacour. Martine, horrifiée par la descente en vitesse de schuss du tonneau m'a demandé de faire cesser cette beuverie, inquiète soit pour les finances du camp (pourra-t-on en avoir un deuxième ?) soit plutôt d'avoir à passer la toile à laver sur le trajet des grands amateurs de ce nectar des dieux et d'en supporter les effluves jusque dans les chambres. Devant le peu de coopération des buveurs, j'ai été obligé de cacher le tonneau, certes bien allégé et pas trop lourd à porter. Ce soir-là, je n'ai pas dû me faire que des amis. Et pourtant, ils sont restés mes amis pendant cinquante ans !

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Jean-Claude garde lui aussi quelques moments forts à l'esprit : notamment, " la découverte en pleine vendange que nous avions faît l'objet d'un article dans la Dépêche du Midi. Il s'intitulait, "la voilà la jolie vigne!" que nous fit lire un employé de la propriété. Stupéfaction, satisfaction...notre action n'était pas si anodine puisqu'elle intéressait les médias...ce melting pot en tout cas créait à tout moment de la journée une richesse de réaction, de blagues, d'humour dans toutes les langues. Nous, Français, demandions bien souvent la traduction, notre anglais n'était guère à la hauteur de nos compagnons Allemands ou Hollandais ! Seuls les Anglais nous ressemblaient, encore qu'Evelyn parlait déjà bien le français ! Notre chef, Walter, lorsqu'il annonçait un programme, une idée ou autre chose, l'exprimait en quatre langues: le français, l'anglais, l'allemand, puis le hollandais, sa langue maternelle ! Excusez-moi du peu ! A 25 ans, ce jeune homme volontaire, débordant d'humour, plein d'idées, chantant de vieilles chansons du folklore français en s'accompagnant à la guitare, avait une personnalité peu commune et nous laissait tous admiratif...il a maintenant ajouté l'espagnol à son répertoire ! Je crois que je vais m'arrêter là...mais je pense que je pourrais raconter encore...Nous sommes, Claudine et moi, l'histoire concrète de ce chantier puisque nous nous sommes connus en 1965, mariés en 1978 et nous écrivons nos mémoires en 2015. Quelle aventure ! Je crois qu'un projet commun, à but non lucratif, fédère les gens. Là, c'était les vandanges qui ont permis de développer la solidarité. Nous préparions l'Europe avant l'heure : elle est malheureusement loin d'avoir obtenu la même fraternité !

  Claudine

Annick se souvient d'un bal à Eauze : un samedi soir, nous sommes allés à un bal à Eauze (11 Km de Castelnau). Après avoir bien dansé, le retour s'est fait à pied par une magnifique nuit claire et étoilée. Mais Walter le dit : nous revînmes ! Nous étions fatigués et nous avions sommeil, et nous sommes fâtigués et nous avons encore sommeil ! Mais la flamme d'enthousiasme nous tient !

Harald donne quelques explications sur l'impact qu'à eu cette expérience sur ses choix de vie : "Le chantier international à Castelnau d'Auzan dans le Gers ne fût ni mon premier ni mon dernier. Mais il a contribué à une impulsion décisive pour mon avenir. Comme presque chaque homme allemand de l'époque, je faisais mon service militaire obligatoire. Je l'ai commencé le 1ier avril 1965. Pour de raisons liées à l'entente des peuples, j'avais le droit de partir pour un chantier international de jeunes déjà fin septembre, quelques semaines plus tôt que prévu par la loi. En plus, il était soutenu par l'Office franco-allemand pour la Jeunesse. Comment ces 2-3 semaines à Castelnau-d'Auzan ont-elles changé mon avenir ? Après mon service militaire j'avais l'intention de faire mes études d'anglais pour devenir professeur enseignant dans le cycle d'enseignement primaire long. A Castelnau cependant, j'avais constaté que ma connaissance de la langue française était trop bonne pour être négligée. Alors, et après maintes expériences agréables en France, je me suis décidé à faire mes études d'anglais et de français pour devenir professeur de collège unique. Pour finir, j'aimerais affirmer avec reconnaissance et admiration que notre engagement à Castelnau-d'Auzan a fondé une amitié pour la vie. Au fil du temps nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises : à Schevenhütte, en Hollande, Cancale, Bath, Bourges, Paris notamment. Il est quand même surprenant qu'après 50 ans une bande jadis bigarrée de gens de différents pays retourne à l'endroit de son camp d'activité originel pour y consacrer avec leurs partenaires une semaine de retrouvailles dans la joie et l'harmonie."

Une belle petite histoire, dans la grande Histoire de l'Europe des cinquante dernières années.

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3 octobre 2015

France/Aquitaine/Dordogne - Une journée à Mouleydier (2)

D'autres Terriens découvrent la douceur de vivre périgourdine, par une belle journée d'été 2015 à Mouleydier. Pourquoi les présenter en quelques lignes ? Peut-être car, bien avant les voyages et autres visites de sites touristiques, c'est bien la rencontre de Terriens de différents continents qui m'inspire le plus. Peut-être aussi car il existe un différentiel important entre ces fameuses relations internationales, officiées par nos chers hommes d'Etat et autres hauts fonctionnaires, et les rencontres internationales qui peuvent se dérouler au niveau de la population : ainsi, la Grande-Bretagne était l'autre Grand Satan de l'Iran, titrait un journal en 2011. Tellement triste : il n'y a qu'à voir le magnifique film "Les chats persans", sur la vie du Téhéran underground pour rappeler l'évidence : quand on aime faire des rencontres internationales sur son temps libre, on se sent souvent plus proche d'une partie des Terriens avec qui on échange qu'avec une partie de la population de son pays d'origine. Du moins au niveau idéologique. Alors entendre Zemmour rappeler aux téléphiles que la préférence nationale est importante pour lutter contre le suicide français, forcément, semble très éloigné d'une vision plus internationale de la citoyenneté. C'est tellement étrange d'évoquer les lignes de vie d'un peuple, pour citer un livre, tellement les valeurs entre deux voisins peuvent être éloignées. Avant de connaître un autre Terrien, faudrait-il déjà connaître son voisin de pallier ? Peut-être, peut-être pas. En tout cas, une chose est sûre, développer des relations amicales avec d'autres habitants de la planête permet de facilement dépasser quelques représentations, de lever quelque peurs, d'aiguiser quelque envies de découverte. Rencontrer Joy, par exemple : un copain chinois ! Avec Muyao, qu'il n'a connu que récemment, ils ont gagné un concours pour se faire financer leur participation à ce projet à Mouleydier. Sur la base de leurs notes, de leur niveau d'anglais, et de leur culture générale...puis, ils ont eu des cours leur permettant de mieux connaître la culture française. Les professionnels de la mobilité étudiante chinoise seraient-ils en train d'évaluer les dispositifs de volontariat existant en Europe ? La Chine est elle la future Corée-du-Sud du volontariat international ? En tout cas, pour Joy, c'est une première en Europe...alors la découverte du rayon fromage du supermarché du coin est une belle expérience ! Quant à Muyao, elle se présente en quelques lignes : mon nom est Muyao. Je suis de Pékin, Chine. j'ai 21 ans. J'étudie l'architecture et j'aime les bâtiments ici. La vie sur ce chantier, pour moi, est précieuse, et j'aime les personnes que je rencontre. J'ai expérimenté un choc culturel, différentes manières de vivre, et une soirée à danser à l'Européenne. Je suis profondément émue de l'enthousiasme des français locaux.

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Muyao, en haut, et Joy, en bas

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Maxime a particulièrement apprécié la jolie ville de Sarlat. Cet Amienois de 27 ans était sur le chantier international de Gex, en 2010, et c'est naturellement que je lui propose de participer à ce projet avec moi...histoire de le recroiser quelques années plus tard. Une bonne retrouvaille : le travail sur le chantier ici est agréable, il s'agit de faire de l'entretien paysager sur le site des écluses des Tuillières.

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Katérina est une amie d'enfance de Jacob: mon nom est Katérina, je viens de République tchèque. Je suis étudiante à l'université technique de Prague. J'ai 21 ans. Je suis contente d'être ici. C'est mon troisième chantier, donc je savais à quoi m'en tenir. Mais c'est un projet très spécial. Les habitants locaux prennent soin de nous. Merci pour cette opportunité. Nous pouvons rencontrer la population locale, visiter des lieux intéressants de la Dordogne. J'aime énormément cet endroit et espère que vous apprécierez le travail que nous faisons. J'espère revenir un jour pour voir comment vous continuez à entretenir le site des Tuillières !

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Olivier a grandi à Kinshasa, Congo, et vit en France depuis 1 an et demi. Mon objectif : apporter une aide aux habitants de Mouleydier; Acquérir de nouvelles connaissances; Profiter, échanger sur la culture de chacun et améliorer la manière de vivre au quotidien.

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Citons ensuite Nuria, catalane ; Albi, d'Albanie; Minori, du Japon; Jiwon, de Corée du Sud...sans oublier Reyhan, animatrice turque. 15 personnes, 12 nationalités. Magique. Jiwon est étudiante et souhaitait donner un peu de sens à son été : je suis venu à Mouleydier pour expérimenter la culture française. Durant 3 semaines, j'ai pu apprendre sur les différentes cultures et modes de vie locaux. Bien qu'on soit tous de différents pays, on essaie de se respecter et de se comprendre. J'ai parfois été tellement surprise de voir à quel point nous pouvions être familiers entre nous. Nos cultures, langues et backgrounds sont tous différents mais en coopérant entre nous, nous ne faisons qu'un. Bien que n'ayons pas été en mesure faire l'entretien paysager intégral des écluses, je suis très curieuse de revenir ici et de voir comment celui-ci a été prolongé.

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Minori, du Japon et Jiwon, de Corée-du-Sud

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Nuria, Catalane, (en vert), Albi d'Albanie, Reyhan de Turquie

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Le chantier : entretien paysager des murs bordant les écluses

Des excursions de quelques après-midi permettent à tous de découvrir quelques éléments touristiques des alentours et d'imagier un peu mieux comment vivent les personnes dans ce beau département...à Montbazillac, par exemple, pour déguster un peu de vin ; à Sarlat, pour découvrir quelques produits typiques de la région...mais la visite d'une ferme de production de lait et fromage de chèvre est aussi à souligner. 

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Ces années de jeune adulte (18-30 ans) ne sont pas toujours évidentes à vivre : se lancer dans la vie adulte, suivre des études et autres formations génèrant des évaluations répétées, trouver sa voie ne se fait pas automatiquement. Alors même s'il s'agit d'une goutte d'eau, laissons-nous croire qu'un chantier international peut permettre aux jeunes de cette tranche d'âge de trouver quelques bonnes directions à prendre pour la suite. Et puis en ce 21ième siècle, garder contact via les réseaux sociaux est chose aisée...alors faisons-le, buvons un thé avec Muyao, sur Skype. Et regardons ensemble le soleil : elle, à l'Ouest, se coucher; et moi, à l'Est, se lever.

21 septembre 2015

France/Aquitaine/Dordogne - Une journée à Mouleydier (1)

Des cigales dans les arbres. Non, nous ne sommes pas au bord de la Méditérannée, mais à 10 km de Bergerac. A Mouleydier exactement, petit bourg paisible au bord de la Dordogne, douce rivière du sud-ouest français. Durant une de ces belles journées d'août 2015, le site des écluses des Tuilières, un des plus bel équipement hydraulique de ce type en France, paraît-il, est occupée par un magnifique groupe de volontaires internationaux apportant une goutte d'eau à l'entretien de ce patrimoine.

Une douce rivière. Dordogne, douce rivière, proche de ta cousine Ain, quoique plus sombre et peut-être plus eutrophe. Une rivière longée de ces magnifiques écluses; des canaux aux promenades bucoliques sous un chaud soleil. Une rivière qu'il fait bon photographier. Comme en cette matinée, à Couze, une commune voisine, où un autre chantier international fait doucettement grandir quelques identités. Car qu'on se le dise, avec les échanges interculturels, accessibles à tous, par tous, pour tous, nos identités grandissent sans cesse.

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Une atmosphère magique, un doux matin d'août 2015, à Couze, Dordogne

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Des écluses et des canaux. Et qui dit rivière, dit habitants. Qui dit habitants, dit territoire. Et qui dit territoire, dit aménagement. Et le long de la Dordogne, un barrage, des écluses, des canaux. Et des reflets magnifiques.

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Des Terriens. D'ici ou d'ailleurs. Car rappelons-le, un chantier international doit permettre de se faire rencontrer des Français et des internationaux pour partager un peu d'humanité dans ce monde difficile. Emanciper quelques résistances, ouvrir de nouvelles perspectives par la rencontre internationale...mais alors, qui sont-ils, ces jeunes adultes de la planête Terre qui ont envie de faire une petite action utile. Car souvent, une action simple est déjà une grande action. Petites présentations, par eux-mêmes.

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Jacob a entendu parler du service volontaire international via sa copine Katérina...le bouche à oreille, principal moteur de l'inscription de jeunes terriens sur les chantiers : salut ! Mon nom est Jacob. Je suis de République tchèque, à Prague. J'ai 22 ans et étudie la chimie. C'est mon premier chantier, alors je ne savais pas trop à quoi m'attendre. J'ai été surpris en bien par cette expérience. J'ai rencontré de nombreuses nouvelles personnes, que ce soit les volontaires de différents pays ou les habitants accueillants de Mouleydier.

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Chen est la première habitante de Taïwan avec qui j'échange. C'est une chouette personne, très expressive, et elle nous livre une petite présentation de son ressenti : bonjour ! Je suis Chen. Je viens de Taïwan et ai 21 ans. Je suis étudiante à l'université, en littérature chinoise. Je devrais être diplômé l'année prochaine. Ensuite, j'aimerais être journaliste. J'aime le voyage et le contact avec d'autres personnes dans le Monde, et ce chantier international me donne l'opportunité de voyager et vivre dans un endroit où je ne suis jamais allé. Dans ce projet, je vis et travaille avec 14 autres personnes (plus les 10 autres personnes de Couze), et la plupart du temps j'ai l'impression que je n'ai besoin que de parler, rire, manger...avec tout le monde. La vie ici est simple, mais abondante Je pense que je vais chérir ces souvenirs à propos de ces journées. Par exemple, regarder les étoiles dans le ciel; travailler avec d'autres personnes; visiter des petits villages; cuisiner, faire la vaisselle; nager dans la rivière; faire du vélo dans la forêt; apprendre des nouveaux mots dans des langues étrangères; j'apprends beaucoup !

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Giyeong-Jin, elle, vient de Corée du Sud. A 19 ans, elle est une jeune étudiante en première année d'une école formant à l'administration policière: mon premier objectif était de voyager en Europe...puis, celui-ci a évolué, du fait que j'aime rencontrer d'autres personnes et apprendre sur d'autres cultures. Ce chantier international est une expérience très très spéciale pour moi, et très mémorable. Nous sommes 15 personnes ensemble, vivant ce projet. Le travail est parfois fatiguant, mais j'apprends beaucoup des autres cultures et me fais des amis de plus en plus proches. En premier lieu, je croyais que les personnes asiatiques et européennes étaient différentes. Par exemple, dans leur manière de penser et d'agir...mais cette représentation a évolué. Nous sommes pareils. Comme résultat, je dois dire que ce chantier international à Mouleydier et très important, c'est une grande expérience !

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Giyeong-Jin, Chen et Jacob avec Mad, Guinéen rencontré à Laurenan

Giyeong-Jin est probablement venue sur ce projet via la principale structure du Service Volontaire International en République de Corée : International Workcamps Organisation, (IWO). Et si on allait faire un petit tour sur son site web ? Il s'agit d'une ONG qui propose des chantiers en Corée et envoie les volontaires coréens sur les projets des partenaires mondiaux. Date de création : 1999 ! Frais de participation pour les volontaires coréens, sur les projets en Corée : aucun. Son principal objectif :  la Glocalization, à savoir amener le Monde en Corée du Sud et faire en sorte que la Corée du Sud soit ouverte au Monde. Ses activités principales se résument en deux mots : Global Education. G: Growing and Training Youth and Volunteers. L : Leading a new paradigm in the field of non-formal education. O: organizing International Voluntary Services. B : Building Intercultural Programs. A: Arranging international conferences and seminars. L : Learning and understanding diverse cultures. Une association ayant 15 ans d'âge, et qui envoie environ 1800 Coréens sur les projets européens. Cela reste une goutte d'eau dans l'océan. Mais elle est belle.

17 juillet 2015

France/Auvergne/Puy-de-Dôme - Une journée à Pont-du-chateau

Jamais. Et pourtant, si. Animer un projet avec des lycéens. 17 ans après être devenu majeur. A un âge qui, dans une série statistique sur l'âge des jeunes de France, s'approche terriblement d'une valeur aberrante à éliminer. Franchement, quand on est un teen, participer à un échange de jeunes, dispostif Erasmus+ qui a pour objectif de faire débattre des jeunes de quelques nationalités sur une thématique donnée, c'est bien. Mais participer à un échange de jeunes avec un animateur de deux fois son âge...hummm...c'est qui lui ? Pourquoi pas, mais peut-être pas, quand même. Faut dire, l'animation en général est un métier qui s'exerce plutôt dans la tranche d'âge 18-35, un métier de jeunes, quoi...et ceux qui y font carrière cherchent après à évoluer dans les structures d'animation et autres centres sociaux. Enfin, ce n'est pas moi qui le dit, hein, je ne fais qu'écrire quelque chose que j'ai lu récemment dans un livre. Bien sûr, à toute bonne règle des exceptions, et il n'y a qu'à prendre l'exemple d'animateurs techniques de tout âge qui apportent, le temps d'un chantier international, une compétence technique, à défaut de savoir vraiment animer. Forcément, quand on voit la grande variété des actions collectives, bénévoles et volontaires d'intérêt général sur le territoire national via le site d'Observo, on imagine bien qu'il existe des personnes s'engageant à tout âge dans ces démarches là. Mais quand même, on apprend une chose, quand on baigne dans une grosse asso comme Concordia sur son temps libre, c'est que jamais, il ne faut jamais le dire. Alors voilà. Je me retrouve comme devant animer un projet sur le thème des enjeux liés à l'eau pendant dix jours avec des lycéens de France et d'Italie. Arf, fichus djeuns ! C'est bien connu, les jeunes, les ados, c'est dangereux pour la société : "lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leur élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie." N'est-ce pas là un magnifique tableau de notre jeunesse contemporaine, que rien ne semble pouvoir arrêter dans son manque de respect et son absence de valeurs ? C'est effectivement ce qu'en pensait Platon, auteur de cette citation, au IVième siècle avant J.-C !

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Insécurité accrue sur l'Allier : attention, un jeune !

Des lycéens de 15-17 ans donc, de France et d'Italie. Dans un camping, au sein de la commune de Pont-du-Chateau, vers Clermont-Ferrand. C'est marrant de se retrouver à vivre dans un camping avec des lycéens, alors que depuis le bac, je n'avais jamais été en contact avec un groupe du lycée...ni pion, ni prof, notamment. La ligne directrice de la thématique : le projet Fleuves du Monde, produit une association quebecoise. Une invitation au voyage et à l'aventure par la découverte de 8 grands fleuves du Monde. La possibilité de se mettre dans la peau d'un chef politique d'un village d'un affluent du Niger qui doit travailler avec les habitants et une ONG de développement sur un projet de construction d'un micro-barrage d'irrigation. Un peu trop scolaire au goût de certains...mais un échange de jeunes est aussi source de visites: le centre d'information de Volvic, à défaut de l'usine d'embouteillage. une descente en canoë sur l'Allier, dans le cadre du marathon du saumon, activité ludique organisée notamment par une association qui oeuvre à la protection du saumon atlantique dans la Loire-Allier. Une station d'épuration ? Manque de temps, malheureusement. Des débats mouvants, par exemple sur l'affirmation : "boire l'eau directement à la source est meilleure pour la santé que boire l'eau du robinet".

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Et puis, bien sûr, certaines visites en dehors de la thématique: le Puy-de-Dôme par exemple ! Histoire de voir enfin cette chaîne des Puy, d'apprécier le paysage local du département.

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Mais dans tous ces dispositifs destinés (surtout) aux 15-30 ans, et qui malheureusement ne touchent que 2% des jeunes nés dans la même année, il y a aussi toute l'éducation informelle naturelle au jour le jour. Les échanges divers et variés sur la vie de chacun dans les territoires d'origine des jeunes, sur les petites nuances culturelles observables...nuances culturelles dont le jeu du Barnga est une belle métaphore! Voilà. A bientôt 35 balais, toutes les statistiques ne nous considérent plus comme des jeunes...Mais alors, ces jeunes adultes en devenir, aux t-shirts de Gun's n roses, aux sacs eastpak tâchés par des déclarations d'amour typiquement adolescentes au Tipex, sont-ils très différents d'il y a 15-20 ans ? Bien sûr, non ! Une nuance quand même: les échanges sur la cocaïne (je ne parle pas de sa consommation !) m'ont semblé plus importants et naturels que dans les années 90. Mais sinon, c'est fou, il y a 17 ans, on était comme eux ! Et c'est tant mieux.

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6 juin 2015

Irlande/Guyane - 5 ans plus tard, qu'en est-il ?

5 ans après, et si on faisait un petit bilan ? D'un côté, partir une année en Irlande et une année en Guyane, puis baigner dans une magnifique association proposant des échanges interculturels via divers dispositifs de mobilité et volontariat facilite d'éventuels futurs départs plus conséquents, si le souhait s'en fait sentir, et permet bien évidemment d'entretenir et développer cette ouverture sur le monde et les échanges interculturels. D'un autre côté, la mobilité hexagonale offre déjà des challenges d'intégration parfois relevés, tels que celui de s'installer et s'intégrer, notamment socialement, dans un territoire rural. Cette mobilité spatiale prend diverses formes dans l'historique de ce blog: d'Annemasse à Dublin, pour apprendre une langue et vivre dans une capitale européenne. Pour faire germer les graines de l'ouverture sur le monde, semées dès l'enfance, ne serait-ce que par la configuration internationale du bassin lémanique. De Dublin à Madrid, du fait d'une lègère tendance à l'héliotropisme. D'Annemasse à Cayenne, pour travailler dans un territoire ultra-marin et découvrir un coin d'Amazonie. De Suzini à Baduel, pour prendre le bus m'emmenant au travail, en bord de forêt : souvenirs, quand tu nous tiens ! Et aujourd'hui, il est un fait que ces expériences de mobilité m'offrent une réelle aptitude et un goût au changement. Une installation temporaire à Clermont-Ferrand n'aura fait que confirmer ce plaisir à la découverte de nouveaux territoires. Quelques jours et de suite, un sentiment d'être chez soi. Ce sentiment d'adaptation facile à de nouvelles aires n'est pas quelque chose d'automatique, mais bien un acquis, au moins pour l'hexagone et l'Europe continentale, à entretenir certes, mais fruit des expériences relatées dans ce blog. Alors tant mieux ! Attention, je ne me lance pas des fleurs, il y a de nombreuses personnes qui sont très épanouies dans leur territoire d'enfance, et c'est très bien ainsi. Mais alors que le premier départ à l'étranger, un an par exemple, semble difficile pour beaucoup avant de le départ, de nombreuses personnes en redemandent après l'expérience.

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Un avion passe-t-il au dessus du plan d'eau de Longeville, dans l'Ain ?

Mais continuons à réfléchir sur les règles d'une mobilité hexagonale ou internationale pour éventuellement mieux repartir. Sur ce thème, il existe des écrits, dont un livre d'Aymeric Bouthéon, que je recopie un peu, particulièrement intéressant. L'une des règles est donc celle de l'ouverture d'esprit. Cette ouverture dont parle cette candidate italienne au SVE, Laura, dans l'article précédent. Bien sûr, les graines bien semées par l'éducation reçue, les lectures, le contexte socio-culturel dans lequel une personnes grandit, facilite le développement de cette ouverture sur l'international. Chacun de nous a son passé, ses références, ses habitudes...et lorsqu'on déménage dans un nouveau territoire, que ce soit au sein de l'hexagone, dans un département ultra-marin ou à l'international, chacun d'entre nous a une part de lui-même qui résiste, qui se raccroche à ce qui est connu, à ses références. C'est un phénomène naturel. Une fois connue cette tendance, il est important de savoir la maîtriser, de savoir prendre sur soi pour ne pas se recroqueviller sur ces repères. Un élément qui ressort et est particulièrement important, il me semble, quand on déménage, est le respect du territoire d'accueil et de ses habitants : je pars en Irlande, il y a des choses qui me plaisent, d'autres moins, c'est comme cela. Ce n'est pas forcément moins bien ou mieux, il y a juste quelques nuances dans la vie de tous les jours, mais il est important de les respecter. De toute façon, on parle bien de nuances, rien de plus....ne l'oublions pas : partout dans ce monde, il y a des voix qui résonnent, et ces voix peuvent parfois bien s'entendre, qu'elles soient du Tibet ou de Haute-Savoie ! Petite allusion à une soirée récente passée à discuter avec un Tibetain très chouette, à Annemasse ! A Dublin, il m'est arrivé de ressentir des résistances. A Cayenne aussi. Rien d'anormal, hein. Alors utiliser le modèle de Benett, pourquoi pas, pour se situer quand on a un ressenti négatif par rapport à un nouveau territoire d'accueil.

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Alors que j'écoutais l'interview d'un coopérant suisse long-terme en Haïti dans le cadre d'un reportage radio sur la politique d'aide au développement de la Confédération Helvétique dans ce pays, celui-ci, dont les parents avaient aussi été expatriés, expliquait : " les enfants qui vivent en Suisse n'ont pas cette conscience là d'être différents. Mes expériences dans l'enfance avec mes parents m'ont permis de dépasser ce "cap du Blanc": car c'est aussi un moule dans lequel on se glisse rapidement, et il faut faire des efforts pour sortir de là. Et mes parents m'ont appris à ne pas rester dans cette vie paisible d'expatriés qui ne cotoient que des expatriés, et d'aller plutôt aussi vers d'autres personnalités, d'autres gens. Avec mes expériences expatriées quand j'étais enfant, j'ai eu une phase de rejets des expatriés et j'ai vu qu'on pouvait passer à travers cela, et malgré tout, créer des liens assez forts. Et je pense que cela, c'est très important." Cet extrait est particulièrement intéressant pour mettre en valeur un autre critère très important que je tire de mes mini-expériences à Dublin et Cayenne, sans oublier quelques années en Suisse : il existe bien entendu des prédispositions à la mobilité internationale et nous n'avons pas toutes les mêmes, nous ne disposons pas tous des mêmes aptitudes à la base : son éducation et son habitude d'avoir vu, enfant, des personnes en situation de mobilité internationale : par exemple grandir avec un frère ou une soeur à l'étranger, les croiser pendant les vacances, permet d'incarner la mobilité internationale, lui donner une représentation. Plus difficilement, on note également le cas de la mobilité intégrée dans la culture : il existe en effet des zones géographiques où les contraintes économiques font, durant des décénnies, que les personnes partent loin pour trouver un travail. N'était-ce pas le cas de l'Irlande, qui devint, lors de la période du tigre celtique, pour la première fois de son histoire un pays d'émigration.

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Quelle que soit son histoire de vie, la mobilité internationale doit se préparer. ne serait-ce qu'administrativement : vaccins, passeports etc...mais elle se prépare aussi et surtout dans la façon de voir le monde, d'appréhender les nuances culturelles qu'on va rencontrer. Et même si au jour d'aujourd'hui, dans les métropoles européennes du moins, il est possible d'affirmer qu'on baigne dans un environnement globalisé et que l'international devient une dimension tellement prégnante que chacun est automatiquement préparé à la mobilité, attention ! Ce n'est pas automatique, et par exemple, un échange erasmus est très différent d'un poste professionnel ! Aussi, ce serait pur orgueil que de penser ne pouvoir s'appuyer que sur ses propres qualités. Et l'humilité est précisément l'une des attitudes vivement conseillées pour réussir la mobilité internationale : humilité devant la culture et le mode de vie qu'on rencontre...Mais bien sûr, dans une expérience à l'étranger, il n'y a pas que des pièges à éviter. Il y a aussi une multitude de choses à savourer. Tout d'abord, en ne restant pas chez soi, mais en prenant son agenda et en calant les sorties, visites, activités permettant de savourer la période...oh, ces samedi et dimanche à Dublin, souvenirs ! Ne serait-ce aussi qu'en allant faire les courses dans les marchés et supermarchés. Le contenu et l'agencement des étalages et des rayons sont un voyage à proprement parler. De la même façon, un simple voyage en véhicule, en transport en commun, peut constituer une découverte...Dublin, janvier 2008, à un arrêt de bus, attendant durant une heure un bus précis pour récupérer un objet perdu: Oh, le bus N°8, ce n'est pas lui. 10 secondes plus tard : tiens, un deuxième bus N°8. Encore 10 secondes plus tard : tiens, un troisième bus N°8. Marrant ! Et puis il y a toutes ces choses typiques que vous ne pourrez faire ou voir qu'ici et qu'il ne faut pas rater : un dimanche matin à Cacao par exemple.

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Ayumi (Japon) jouant au jeu de palets bretons - Laurenan 2014

L'une des pépites de l'expatriation, c'est de tisser des amitiés belles, sincères et uniques avec des personnes d'autres horizons. Oui, en situation d'expatriation, les amitiés se lient plus vite, on partage des moments forts, on partage directement l'essentiel, on ne dispose plus de ses repères donc on s'ouvre plus facilement. C'est de nouveau une aptitude qui se travaille, et je pense alors à Sylvia, une mexicaine rencontrée à Lyon dans une soirée polyglotte, qui après six mois dans la capitale des Gones n'avait pas encore rencontré de Français ! C'est souvent comme ça, les autochtones ne sont pas les plus simples à rencontrer ! Ainsi, quelque soit la situation, il est important de saisir chaque opportunité de contact et d'échange, comme Sylvia à cette soirée. Avec les locaux comme avec d'autres expatriés. Si l'échange culturel n'est pas simple, il suffit de la simplifier, en se rapprochant des personnes qui nous y aideront, et en évitant par exemple l'expatrié étroit d'esprit qui passe son temps à critiquer. Et puis parfois, l'expatriation participe aussi à un changement dans le regard du voyageur sur la vie et sur le monde. Beaucoup reconnaissent qu'ils apprennent une certaine sagesse, qu'ils prennent un certain recul. L'expérience internationale peut aider à relativiser...Bref, ami lecteur qui tombe sur cet article, tu peux le voir : si tu as l'occasion de partir vivre hors de tes cadres, fonce !

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10 avril 2015

Une souris et...Laura, Esra et Elvira : partout dans ce monde...

Partout dans ce monde, il y a des voix qui résonnent. On peut s'en apercevoir lorsqu'on participe à l'étude des motivations de candidats à un volontariat SVE pour être actif quelques mois au sein du service jeunesse d'une communauté de communes auvergnate. Analyser ces candidatures pour en sélectionner une permet de découvrir quelques personnes avec qui sont partagées quelques valeurs. Sélectionner une candidature, certes. Mais pas seulement sur des savoirs-faire et un diplôme. Dans la philosophie du SVE prime aussi et surtout la vision personnelle du volontariat, ses dimensions citoyenne ou interculturelle. Extraits.

Laura - 25 ans - Italienne de Mirano (Vénétie) : as-tu déjà été engagé dans des actions de volontariat/bénévolat ? Oui, j'ai eu des expériences de bénévolat et volontariat assez hétérogènes. D'abord, des courtes expériences dans le domaine humanitaire, dans les kiosques de "Telefono Azzuro", l'association italienne qui s'occupe de lutter contre les différentes formes de violence sur les enfants; l'activité consistait à la sensibilisation du public envers l'association. En milieu culturel, j'ai été bénévole pendant quelques années dans un festival international de littérature, où les étudiants s'occupaient de la gestion du public et de l'accompagnement des écrivains. Mais mon expérience la plus importante a été en août 2012, lorsque j'ai adhéré à un chantier international de deux semaines organisées par Lunaria, mon association. Le chantier s'est déroulé en Allemagne du Nord, et j'ai collaboré avec une dizaine d'autres jeunes provenant du monde entier pour la restauration d'un navire ancré au port de Stralsund. Décris tes motivations et attentes pour ce volontariat ? L'idée de participer à un SVE aiguillonne mon imagination depuis très longtemps. J'avais envie de me trouver dans un contexte international, d'apprendre ce que voulait dire entrer en contact avec des personnes très différentes de celles qui peuplaient mon village, mon université, mes espaces. La même idée m'a poussée à partir à l'étranger lorsque j'en ai eu l'occasion. J'avais la même idée que j'ai aujourd'hui, qui est devenue de plus en plus claire pour moi : nous avons la chance d'être des jeunes dans un monde en mouvement et non seulement nous pouvonr en profiter, mais il s'agit aussi d'une sorte de responsabilité. "L'ouverture d'esprit n'est pas une fracture de crâne", j'ai lu sur un mur à Lille. Il est fondamental de changer de point de vue, de renoncer aux points de référence, même pour un instant, pour comprendre l'autre. Et je crois que ça devrait être l'objectif le plus important dans notre monde kaléidoscopique. Ce projet au sein du service jeunesse de la communauté de communes me semble une idée parfaite pour développer cette idée. C'est un point de départ idéal pour diffuser et faire circuler les principes de l'interculturalité, et en particulier pour crééer une éducation à la citoyenneté du monde. Je crois que je pourrais apporter mon expertise dans des situations communicatives et relationnelles très variées, pour stimuler la rencontre libre et ouverte.

Fracture du crane 

Esra - 22 ans - Turque de Besni (Anatolie du Sud-Est). As-tu déjà été engagé dans des actions de volontariat/bénévolat ? Ma première expérience bénévole date de 2013 avec l'associatioon YASOM, qui signifie "association d'éducation informelle", ou, littéralement, "apprendre par le centre de la vie". C'est une organisation de jeunesse qui a été fondée par des étudiants. Ce que nous essayons de faire est d'augmenter la conscience de l'apprentissage par la vie. C'est une plateforme ouverte où les jeunes peuvent créer, apprendre, partager et enseigner sur les besoins des jeunes et leurs intérêts. Nous croyons aux effets de l'éducation informelle, donc nous supportons des workshops et activités avec les outils de l'éducation informelle. Nous avons des clubs pour parler les langues étrangères, des projets de responsabilité sociale etc. As-tu déjà participé à un projet international/européen de jeunes ? Oui, en 2013, j'ai participé à un séminaire européen du CCIVS: "inclusion sociale et participation active des jeunes." Durant 10 jours, nous avons discuté de la citoyenneté active, des opportunités pour les jeunes, de l'inclusion et l'exclusion sociale". Décris tes motivations et attentes pour ce volontariat ? Culture, structure sociale, politique, géographie : chacun compose ses besoins sociaux de différentes manières dans la société. J'ai toujours pensé que la manière la plus efficace d'apprendre est l'apprentissage par l'action et l'observation. Ainsi, des places multiculturelles sont parfaites pour l'apprentissage interculturel, qui lui-même permet d'intensifier la tolérance entre les personnes.

Elvira - 23 ans - Russe de Kemerovo (Sibérie). Décris tes motivations et attentes pour ce volontariat ? Je pense être une personne très ouverte, curieuse à propos de tout. J'ai eu l'habitude de travailler dans un contexte multiculturel et j'ai vraiment apprécié. Je crois en ma capacité de contribuer aux activités concernant des thèmes tels que la mobilité internationale, l'interculturalité. Je suis aussi très excitée à l'idée d'être animatrice de chantier international. En effet, tous mes anciens chantiers internationaux ont été de très belles expériences, en partie grâce aux animateurs. Aussi je voudrais faire du volontariat la même expérience pour d'autres personnes, afin aussi de promouvoir une idée de citoyenneté active auprès des jeunes de la communauté de communes.

No facism.

26 janvier 2015

Une souris et...Giselle : une Ts'Italienne à Lyon

Eté 1994. Chez mes grands-parents, je supporte l'étonnante équipe de Suède et son attaquant Kenett Andersson atteignant les demi-finales de la coupe du Monde de football, remportée finalement par l'équipe du Brésil. C'était aux Etats-Unis, sous un soleil caniculaire, et cette coupe du Monde constitue la première que je suivais un peu. C'était il y a 20 ans, et étrangement, aujourd'hui, le souvenir le plus clair qu'il me reste de cette année est le suivi de ce Mondial...mais d'autres souvenirs rejaillissent doucement, plus flous certainement, mais réels. Il faut dire qu'à cette époque-là, on apprenait notamment l'histoire du 20ième siècle en faisant les pitres dans les classes de 4ième et 3ième d'histoire-géographie...des bons souvenirs, mais je me rappelle encore des propos de mon professeur de l'époque, Mr Whurlin : "ayez conscience qu'à deux heures d'avion de Genève, certains pays sont en guerre". A deux heures, ou un peu plus loin. Au Rwanda par exemple. Autre pays, autre actualité. Celle d'un génocide...quelques images des infos, mais sinon ? Pas grand-chose. Il faut dire qu'à 14 ans, on est à peine adolescent. Peut-être une forme de déni ? Une réalité difficile à intégrer alors que la sienne, dans le bassin annemassien, est globalement douce. Je ne sais pas. 20 Septembre 1995. Dans un camp du Zaïre naît une Rwandaise de parents réfugiés de la guerre : Giselle.

CONCORDIA 2015

Septembre 2014. Giselle a 19 ans. Elle a passé son baccalauréat dans la ville de Padoue, en Italie, et décide de partir faire un service volonaire européen (SVE) au sein des locaux de l'association Concordia. Son objectif: affiner sa conscience européenne, améliorer son français, voyager. En Italie, ses parents travaillent dans le champ de l'action sociale, et dans son petit village, ils représentent une famille de Blacks au milieu des Blancs. En cette soirée de janvier 2015, nous évoquons la période du génocide Rwandais. Ses parents qui sont partis dans les camps de réfugiés au Zaïre, aujoud'hui République démocratique du Congo. Elle qui est arrivée en Italie à l'âge de 5 mois. Et qui aujourd'hui, réalise un volontariat européen. Une belle expérience avant le monde étudiant. Quant au génocide, elle dit ne pas s'y identifier, elle qui ne l'a pas vécu. Mais toutefois, Giselle, Tutsi ou Hutu ? Généalogiquement, un peu des deux. Mais aujourd'hui : "Italienne, évidemment" !

6 décembre 2014

Grèce/Macédoine centrale - Une journée à Thessalonique

En ce beau mois de septembre 2014, je me retrouve pour un week-end de travail à Théssalonique, Grèce, dans le cadre d'un engagement bénévole que j'ai pris au sein du groupe de travail "environnement" de l'Alliance des organisations européennes du service volontaire, réseau permettant d'organiser les échanges internationaux comme celui de Laurenan.

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En effet, chaque année est financé un week-end permettant aux différents membres des groupes de travail de se retrouver et travailler physiquement ensemble, alors que le reste de l'année les échanges se font seulement par conférence skype et mails. Cette année, c'est l'association Citizens In Action, qui propose à ses adhérents les dispositifs types du programme européen Erasmus+ (Service Volontaire Européen, échanges de jeunes, formations) et l'accès aux chantiers internationaux en Grèce ou à l'étranger, qui organise le week-end de travail. Théssalonique (520 km au Nord d'Athènes) est la deuxième plus grande ville de Grèce, construite le long du front de mer. La ville est composée de personnes de cultures variées, mais malgré son histoire multiculturelle, les dernières décénnies sont caractérisées par son profil xénophobe et conservateur. Toutefois, ce profil s'adoucirait depuis 5 ans. Depuis le début de la crise économique en 2008, la ville a montré une grande augmentation d'initiatives citoyennes, dont certaines nous sont présentées dans le cadre de visites de terrain organisées en matinées. C'est ainsi qu'une matinée est consacrée à la visite du premier jardin communal auto-géré de Macédoine centrale. Ce jardin a été créé par le groupe PERKA. Celui-ci a été formé au début de l'année 2011 par des habitants de Théssalonique dont le but était la culture communale, saisonnière, des légumes, fruits, fleurs et herbes, dans les champs dans ou à proximité de Théssalonique. Avec le soutien du Club Cultural local, le groupe a commencé à cultiver une petite partie de l'étendue des 68.9 hectares de l'ancien camp militaire Karatasou. La culture n'est pas destiné au profit, mais couvre une partie des besoins des membres de PERKA et est basée sur les principes de l'agriculture biologique ou biodynamique.

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 Plantations dans le 1er jardin communal auto-géré de Macédoine centrale

Bien sûr, chacun d'entre nous a une sensibilité plus ou moins forte à ce genre d'actions citoyennes, et plus généralement aux démarches d'actions sociales au sein d'un territoire ou d'un pays, fonction de son background socio-culturel et de ses valeurs. Mais la réappropriation d'un espace public en voie d'abandon par des groupes d'habitants est un acte particulièrement intéressant à souligner. La deuxième matinée, nous visitons notamment une société de design graphique, qui est construite selon le modèle économique de la société coopérative, un des quatre modèles de ce qu'on appelle en France l'économie sociale et solidaire (avec les associations, mutuelles et fondations), secteur économique important et bien plus vaste que celui de l'action sociale au sens strict du terme.

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 Société de design graphique organisée selon le modèle de coopérative

Et puis après les après-midi de travail, il est alors possible de découvrir la magnifique vieille ville de Théssalonique. De quoi s'imprégner un peu de cette atmosphère méditérannéenne agréable et qui donne envie d'en savoir plus sur cette ville et ses habitants.

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20 novembre 2014

France/Bretagne/Côtes d'Armor - Une journée à Laurenan

Un samedi matin à Laurenan, Eva, Vénitienne de 18 ans, prend Monica, Barcelonaise de 20 ans, dans ses bras, pour un au-revoir chaleureux. Deux semaines plus tôt. En ce vendredi 15 août 2014, la petite commune de Merdrignac est d'un calme étonnant. Dans un des rares bus circulant en ce jour ferié, 9 Terriens. Le bus stoppe, ils descendent et retrouvent 2 compères, formant ainsi un groupe aussi puissant que temporaire : un groupe de volontaires participant à un chantier international. Pour les accueillir, les 2 animateurs du groupe, Madame le Maire de Laurenan, Valérie, et Bernard, 1er adjoint : "Good evening everybody. Here we are, here you are" ! la phrase est lancée...le chantier suit.

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"Terriens 2014" découvrant le résultat du travail volontaire du groupe de 2013

Premier repas très calme. un bon café, quelques échanges et la nuit s'installe doucement...il fait froid, le ciel est étoilé et les pieds...gelés. Samedi, jeux de présentation, échanges, rires...la dynamique du groupe est lancée. L'après-midi, balade dans le village et découverte des résultats des précédents chantiers réalisés par d'autres volontaires, d'ici où là : le mur de l'école ; le lavoir ; le four à pain. Le dimanche, rallye-patate au sein du village, pour permettre les premiers échanges entre habitants et volontaires. Ici est le premier objectif de ce chantier: faire découvrir le travail volontaire aux habitants, leur permettre d'échanger avec des personnes de différents pays. D'une patate, échange après échange, se forge la suite: rencontres, implication des habitants, venue à la porte ouverte du lundi soir. Une porte ouverte où chaque volontaire se présente, dans sa langue d'origine, en anglais, avec traduction en français. S'ensuit une première semaine de travaux pour valoriser le chemin de l'Etrat, une ancienne voie romaine, sur une distance de 300 mètres au sein de la forêt. Davantage d'informations sur le site web du chantier, ici. Première semaine ponctuée par des animations, la découverte de danses bretonnes, la participation aux jeux inter-villages etc.

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 La deuxième semaine, l'aventure continue : dimanche à la plage d'Erquy ; visite d'une ferme laitière ; atelier de fabrication d'un pain biologique ; découverte du centre-ville de Rennes.

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Pour les animateurs, ça fait du bien, un chantier qui roule comme ça. Où tout le monde est globalement content. Faut dire, quand on baigne, sur son temps libre, dans le monde de l'éducation populaire et des mouvements de jeunesse, on se rend compte qu'on peut en proposer, des choses, lorsqu'on anime un chantier de bénévoles internationaux. Pour discuter, par exemple. Un outil, le débat mouvant. L'idée : trouver une affirmation clivante, une phrase simple résumant une position sur un sujet dont on suppose qu'elle divisera le groupe en "pour" et "contre". Puis proposer l'affirmation et enjoindre les participants à choisir leur camp par rapport à une ligne au sol laissant l'espace en 2 parties. Chaque camp a alors alternativement la parole pour exposer un argument ; les personnes convaincues peuvent alors changer de camp, d'où le nom de cet outil d'animation. L'affirmation débattue à Laurenan : "il est plus important de s'investir sur des activités/projets d'où l'on est, plutôt qu'à une autre échelle, typiquement internationale". De quoi débattre, dans cette logique qu'est celle du travail volontaire, avec Ayumi par exemple, 19 ans, qui sortait du Japon pour la première fois pour aller donner un coup de main à cette communauté bretonne.

photo Erquy

Et voilà le départ. Deux semaines, c'est rapide. Mais intense. Et forcément, on est un peu triste de se séparer. Même si on le sait, il sera possible de se recroiser. Un jour. Peut-être. C'est entre nos mains. Espérons-le, du moins. Finalement, mûrissant ma connaissance sur le thème de l'animation, je concluerai ce petit article par une citation issu de l'ouvrage "Equiper et animer la vie sociale" de 1966 : "Animer, c'est susciter ou activer un dynamisme qui est à la fois biologique et spirituel, individuel et social : c'est engendrer un mouvement qui passe par l'interieur des êtres, et donc par l'intérieur de leur liberté. De l'extérieur, on peut contraindre et diriger, mais sans communication par le dedans, on ne peut animer. C'est dire du même coup que l'animateur n'est jamais neutre, car le dedans des hommes n'est jamais atteint lorsqu'on ne veut pas sa préoccuper des valeurs auxquelles ils tiennent profondément."

23 octobre 2014

Suriname - Paramaribo, mobilités multiculturelles

Paramaribo. Une ville particulièrement méconnue en France métropolitaine, mais dont l'atmosphère m'aura quelque peu interpellée lors des trois petites journées passées en son centre en 2009. Il faut dire que le Suriname n'est pas une destination très touristique. Mais continuant à lire sur cette belle région du Monde qu'est le plateau des Guyanes, je dois dire que capitaliser sur cette micro-expérience touristique de mai 2009 est un petit bonheur que la toile permet d'alimenter. Par exemple par la lecture du site d'information anglophone sur le Suriname, Devsur : our story, by us. Et puis en plus des médias traditionnels, sites d'information ou livres, se cachent des publications et études plus techniques mais pas moins inintéressantes. Notamment, un article consacré à la ville, rédigé par H.J.L.M (Hebe) Verrest, une géographe néerlandaise spécialiste des villes de la région carribéenne. Mixant quelques éléments de son travail à des articles lus ici ou là, cet article présente quelques traits de cette ville atypique d'Amérique du Sud.

La capitale surinamaise, principal pôle économique, social, politique et administratif du pays, ressemble, malgré sa position en Amérique du Sud, davantage à une ville carribéenne qu'une ville sud-américaine. Le Suriname est localisé sur la côte nord du continent sud-américain, et la grande majorité de ses habitants (environ 500 000) sont localisés sur les côtes. De 1667 à 1975 le Suriname était une colonie hollandaise. Durant le 20ième siècle, la production de bauxite remplaça rapidement l'agriculture comme principale ressource économique. Le Suriname intensifia son autonomie à partir de 1954 et devient indépendant en 1975. La croissance et composition de Paramaribo reflète son histoire turbulente. Des habitants d'origine ethnique, sociales, géographiques et éducatives variées peuplent la capitale surinamaise. L'arrivée de groupe variés a ainsi changé la structure ethnique de la population de la capitale. Alors que les personnes créoles formaient 80% de la population surinamaise, cette proportion n'a cessé de diminuée jusqu'au recensement de 2004, comme le met en évidence la figure ci-dessous. Ce métissage croissant des habitants surinamais est un processus en cours, changeant régulièrement le profil de la ville.

Population Suriname

Xie Da, lui, est d'origine chinoise. Son histoire est raconté dans l'avant-dernier numéro d' Une saison en Guyane. "En 2002, à 32 ans, Xie Da a quitté son foyer dans la province chinoise du Fujian pour rejoindre le Suriname. Un ami lui avait parlé de bonnes affaires à saisir dans ce pays néerlandophone. Au début, ce fut très difficile de trouver un emploi, et les postes proposés étaient très mal payés. Xie a débuté dans un supermarché. Xie Da est ensuite intérrogé: "au début, j'ai travaillé très dur, ne gagnant que 80 dollars américains par mois, juste de quoi m'en tirer et payer mes appels téléphoniques en Chine. Rêvant d'une vie meilleure, Xie ne s'en est pas laissé abattre pour autant, il a alors quitté son emploi, et tenu tour à tour trois petits restaurants, ne connaissant le succès qu'avec le dernier. Puis il a lancé son propre supermarché. Persuadé que la vie au Suriname lui sourirait un jour ou l'autre ainsi qu'à sa famille, Xie n'a jamais cessé de prendre des risques. "Partout dans le monde, les migrants chinois ont d'abord recours au commerce de produits chinois bon marché comme moyen de survie, et finissent par accompagner la filière, tout en abandonnant les marché saturés et en évitant d'entrer en concurrence avec d'autres migrants chinois, selon le sinologue Tjon Sie Fat. Au fil des années, les magasins bon marché ont fait place à des établissements, restaurants, hôtels et casinos de grande envergure. "Avec le temps, ces migrants chinois finiront par s'éloigner de l'emplacement de leur première installation, essaimant d'abord autour de la périphérie de Paramaribo, puis vers les régions voisines fragiles sur le plan institutionnel et offrant les meilleures perspectives de marché : de la périphérie surinamaise à la Guyana, et à un degré moindre vers la Guyane française. La migration en chaîne est un modèle d'immigration selon lequel un migrant déjà installé recrute quelqu'un d'autre de sa région natale, habituellement un proche, pour venir travailler dans son entreprise. Sur place le nouveau migrant apprend les ficelles du métier tout en payant sa dette de parrainage, et éventuellement lance sa propre entreprise, recrutant à son tour de nouveaux migrants comme travailleurs. Selon Tjon Sie Fat, l'intrégration a opéré dans les deux sens. Depuis plus d'une décénnie maintenant, un marché chinois fonctionne dans la capitale Paramaribo, les nouveaux migrants ont amené de leurs nombreuses régions une grande variété de légumes, produits alimentaires et autres en-cas. "Prenez le marché chinois du dimanche, qui a été adopté par la population locale, la tolérance conduit à l'intégration, et dans ce cas, l'intégration conduit à la tolérance, créant un cercle vertueux".

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Marché chinois du dimanche, Paramaribo, mai 2009

Louis Autar n'est plus. Vous racontant ses quelques aventures dans un article précédent, je me demandais alors si j'étais capable de rentrer en contact avec lui via la toile...et c'est pourtant dans un vieux numéro de National Geographic de juin 2000 que j' en découvrais un peu plus sur ce feu spécialiste surinamien des tortues marines ! " Ainsi, la mère de Louis Autar a été amené "par contrat" depuis Java quand elle avait 15 ans. Récemment décédé, Louis était un spécialiste reconnu des tortues de mer géantes du Surinam. Il était né dans une plantation au bord de la rivière Commewijne appelée Het Vertrouywen (La confiance). Malgré ce nom prometteur, la vie des paysans n'avait rien de plaisant. Lors d'une visite chez lui, dans les faubourgs de Paramaribo, Louis m'a raconté sa jeunesse. Nous étions installé dehors, sur des chaises en plastique, et sirotions un soda à l'orange. Il parlait tantôt en hollandais, en anglais, tantôt en sranan tongo, une langue créole autant utilisée que le hollandais. " En 1917, après huit ans, ma mère a décidé de rester au Surinam et d'acheter trois lopins de terre. Elle avait réussi à économiser assez sur son salaire journalier d'un peu moins de 3 francs. Bien évidemment, ce n'était pas drôle tous les jours. On n'avait pas d'éléctricité et on ne buvait que l'eau de pluie. Je suis né à la saison sèche ; ma mère était obligé de me laver les dents à l'eau de mer." Louis était bon élève, mais ses parents n'avaient pas les moyens de l'envoyer au lycée. A 14 ans, il part s'installer sur la côte et s'improvise braconnier ; il dérobe les oeufs des tortues luths pour les revendre aux Javanais de Paramaribo, qui en sont très friands. Des années plus tard, il se fait prendre par les Hollandais. le jour même de son arrestation, les autorités lui proposent de travailler au Service des forêts, un des meilleurs, en ce temps-là, d'Amérique du Sud. Ils n'en revenaient pas que je connaisse si bien les tortues de mer, se rappellet-il. Protéger ces oeufs était largement plus lucratif que de les revendre illégalement. le Service m'a donné de l'argent pour construire un vivier. En tout, j'ai remis 16000 de ces tortues à la mer. Après l'indépendance, quand les militaires ont pris le pouvoir, on m'a coupé les fonds. Avec la montée de la mer, mon vivier n'est plus qu'un remblais de boue."

Un élément est également expliqué par Hebe Verrest: Paramaribo se compose de différents quartiers ou mixités sociale et ethnique sont fortes, sans réelles zones de non-droit et autres aires à totalement éviter. Même pour les touristes ?

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