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Une Souris et des Hommes
irlande
27 mai 2007

Irlande/Leinster - Excursion au promontoire de Howth

Après deux semaines de silence, me revoilà! Hier, première petite randonnée autour du village de Howth. Le temps était très venteux, mais quel plaisir de marcher au sommet de falaises. Grande première, j'ai vu des phoques dans le port de pèche du village. Bref, je n'en dis pas plus et vous laisser apprécier les photos.

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Ce petit port de pêche possède les vestiges d'une abbaye connue à travers toute l'Europe pour l'érudition de ses moines.

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La traversée du village est très agréable. Notez les valérianes (fleurs), sur la photo en haut au centre. Puis, montée au sommet des falaises le long de la cote, et balade d'une heure sur le sentier aménagé. Voila quelques photos des paysages appréciés.

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Une balade à Howth peut vraiment être un moment très agréable...alliez le beau temps, la visite du village, dépaysant et directement relié à Dublin, les phoques, mais aussi le jardin de Rhododendrons et la montée de la petite coline à travers les bruyères: Une excursion d'une journée envisageable et que je recommande à tout expat' désireux de s'aérer le week-end.

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12 mai 2007

Irlande/Leinster - L'Irish Coffee

 

La semaine dernière a eu lieu un évènement dans ma jeune vie irlandaise, à savoir la dégustation de mon premier "Irish coffee"...  Bien que je ne sois pas amateur de Whisky, je l'ai trouvé très agréable, et puis, au fond d'un pub dublinois et accompagné de chouettes nouvelles têtes, que demander de plus? Cette boisson aurait été créée par Joseph Sheridan à la fin des années 30, à Foynes, en Irlande. Mais savez vous seulement quelle est la recette de cette boisson? Non ? Alors la voila, juste pour vous:

  • 5 cl de whiskey (whisky irlandais)

  • du sucre (plus pratique : 2 cuillères à café de sirop de canne)

  • du café assez fort et bien chaud

  • de la crème chantilly

  • un peu de cacao non sucré pour la décoration

Trois astuces avant de commencer :

  • le whiskey sucré et le café doivent être à la même température, c'est à dire très chaud.

  • Les verres doivent être chauffés. Une astuce consiste à les chauffer avec de l'eau bouillante, puis les rincer et les essuyer.

  • La deuxième astuce consiste à sacrifier une petite cuillère, en la pliant en "L" de façon à former un angle droit.

Dans un grand verre à pied résistant à la chaleur, versez le whiskey et le sucre de canne bien chaud. Utilisez ensuite la cuillère pliée : il faut la placer dans le verre, à la surface du mélange. Versez ensuite le café chaud dans la cuillère en la remontant au fur et a mesure. Cela permet au café de ne pas plonger dans le whiskey, donc de rester au dessus et former une deuxième couche. Ajoutez ensuite la chantilly, qui va former la troisième couche. Éventuellement, saupoudrez de cacao non sucre. Le résultat est le suivant.

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Notons que malgré certaines rumeurs, un Irish Coffee n'est pas censé avoir les trois étages distincts, comme c'est le cas sur celui de droite, car pour ce faire il faut que le Whiskey soit plus dense, donc plus sucré...donc trop sucré. Bonne dégustation !

8 mai 2007

Irlande/Leinster - Glendalough, la " Vallée des deux lacs"

Lundi 7 mai. Excursion dans la magnifique vallée des deux lacs, là aussi dans le comté de Wicklow. Le voyage en bus m'a dévoilé de très beaux paysages irlandais, et la balade dans cette superbe vallée, où le temps à alterné entre le grand soleil et la pluie, a constitué le point fort de ces trois premières semaines, sans aucuns doutes possibles. D'une beauté romantique et paisible, cette vallée oscille dans des variations de couleurs très prononcées. Ainsi, il y a les monts Wicklow, dont les sommets sont d'un marron sec et vierge de toute végétation arborée. Le monastère, fondé par Saint Kévin (un ermite)au 6ième siècle, a été construit dans des pierres foncées, comme beaucoup de châteaux irlandais, et est splendide. Devenu l'abbé du monastère de Glendalough en 570, Kévin mourut en 617. Pendant 6 siècles, l'endroit continua à rayonner dans toute l'Irlande. Mais les raids vikings, l'invasion des troupes anglo-normandes au 12ième siècle, puis celle des armées anglaises précipitèrent le déclin de ce haut-lieu du christianisme celtique. A partir du 15ième siècle, la lumière de Glendalough était déjà éteinte, laissant à leur solitude ces formidables pierres sculptées et ces croix si énigmatiques. Le monastère se compose des restes de la cathédrale, de la tour encore très préservée et des différentes tombes dont l'unique source d'existence consiste en leur croix celtique, sortant de terre de manière anarchique...dépaysement paysager assuré. 

 

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La forêt offre une importante palette de verts.

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Quand aux lacs, ils sont d'une couleur très sombre, un gris noir certainement du aux sols tourbeux de la région. Superbe Glendalough...

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Et au milieu coule une rivière...

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7 mai 2007

Irlande/Leinster - Excursion à Bray

C'est dans la bonne humeur qu'en ce samedi 5 mai je m'en suis allé - avec les étudiants de l'école d'anglais - à Bray, station balnéaire du sud de Dublin et véritable Brighton irlandais. cette petite ville n'est pas particulièrement belle, mais du haut de la colline qui la surplombe, le paysage, bien que ne valant pas la vue exceptionnel depuis le "mon" Salève (!) était très agréable à l'œil. Le temps était très humide, cela ressort bien sur les photos. Sympathique, ni plus, ni moins.

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Parmi les anecdotes intéressantes que j'ai pu déniché sur le Net, notons qu'elle est liée à la construction de la première ligne de chemin de fer en Irlande en 1834. Elle fut reliée à Dublin en 1855, et devient rapidement la principale station balnéaire de la côte est de l'Irlande. La ville est une des destinations favorites dans les années 1950 des Irlandais du Nord, des Anglais et des Écossais. A partir des année 1960, l'intérêt pour cette station balnéaire décroît lentement. Le principal attrait touristique reste historiquement sa plage, longue de 1.6 km et bordée par une large esplanade des promenades dominicales des dublinois.

 

3 mai 2007

Irlande/Leinster - Visite guidée de Dublin (1)

Dublin, capitale de l'Irlande et plus grande ville du pays, est une ville plus que vivante. Tout le monde vous le dira, et c'est bien pour cela que je voulais venir dans cette ville plus qu'une autre. Il fait bon  y vivre. Le nom de la ville provient du gaélique Dubh Linn (l'étang noir), qui correspond au nom d'une rivière souterraine, affluent de la Liffey, rivière coupant la ville en deux. Diverses photos des quais de la rivière sont présentées ci-dessous : elles ont été prises au crépuscule ou en pleine nuit. Je vous laisse apprécier la couleur du ciel, qui je dois l'avouer, est particulièrement due à un de mes réglages possibles de l'appareil photo. Les photos ci-dessous sont prises depuis le O'Connell Bridge, un pont ayant la particularité d' être plus large que long.

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Dublin est séparée en une partie au Nord de la Liffey (Northside), et une partie au Sud de la Liffey (Southside). Le Northside est globalement plus pauvre et ouvrier, tandis que le Southside est considéré comme plus aisé, occupé par les classes moyennes et supérieures. Cette division se retrouve dans les codes postaux attribués aux quartiers, le Nord ayant les numéros impaires et le Sud les numéros paires. Cependant, cette division est loin d'être si claire et nette qu'elle y parait. Imaginez vous sur O'Connell Bridge. Remontez vers le Nord. Vous arrivez alors sur les Champs-Elysées dublinois, à savoir O'Connell Street. Cette avenue possède, malgré son nombre impressionnant de fast-food, certains  intéressants. Tout d'abord, un petit "monument" nouvellement construit (inauguré en 2003), appelé le Spire, et sacrément utile comme point de repère et de rendez-vous dans le centre ville.

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Avec un peu d'imagination, on peut voir sur la photo du centre une route nous emmenant tout droit dans les nuages, voire sur la lune! O'Connell Street est également le lieu d'un bâtiment important de l'Histoire irlandaise, le bâtiment de la poste G.P.O. Il s'agit en effet du site de la proclamation de la République d'Irlande en 1916 pendant le soulèvement de Pâques. (voir l'article consacré à l'histoire de l'Irlande). Bien sur, Dublin  ne serait pas Dublin sans ses nombreux bus, une véritable institution dans la ville...En tout cas, les bus deux étages sont plutôt intéressants pour observer avec plaisir le paysage.

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Au sud de la Liffey se dresse l'un des symboles de Dublin et de l'Irlande: Trinity Collège, la première université d'Irlande. Lorsque je suis allé le visiter, il y a quelques jours, j'ai eu un flashback surprenant et inoubliable: j'y étais allé il y a dix ans! Les images sont revenues dans ma conscience. Sensation émouvante assurée... Cette université fut fondée en 1592 par Elisabeth 1iere et représenta un symbole de la culture anglo-protestante jusqu'en 1873, date à laquelle les catholiques y furent admis. Elle y a vu étudier quelques personnes connues, telles que notamment Edmund Burke, Oscar Wilde, Bram Stroker (auteur de Dracula). La plupart des monuments que vous voyez ci-dessus datent des 18ième et 19ième siècles.

 

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Au Sud de la Liffey  également, le château de Dublin (Dublin Castle). Ce monument gouvernemental n'est, à mon gout, pas extraordinaire. Ce n'est pas un château habituel. il ne subsiste pas grand chose de l'édifice médiéval, si ce n'est une tour (sur quatre initialement, voir photo ci-dessous) et un pan de mur (Au moyen age, un mur encerclait l'intérieur de la ville, occupée par les anglo-normands, de l'extérieur, occupée par les irlandais, voir photo du plan ci-dessous). Tout le reste du château date du 18ième siècle.

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D'ailleurs, cela ne ressemble pas vraiment à un château ! Par exemple, la chapelle royale, aujourd'hui rendue au culte catholique, est connue sous le nom d'église de la Sainte-Trinité. C'est dans ce château qu'est investi chaque nouveau président de la république, tous les 7 ans, dans la salle (photo de gauche). Même si je ne suis pas  particulièrement fan des châteaux, la visite intérieure vaut plutôt la peine, certaines salles sont magnifiques. Voila quelques images de ce que l'on peut y voir. A la fin de la visite, nous accédons, au sous-sol et donc aux fondations vikings et normandes.

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Ce premier message sur ma ville hôte n'est qu'une petite introduction à cette ville attrayante. D'autres messages suivront, dans l'optique de vous présenter en détail ce petit monde que je cotoierai pour quelques mois.

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2 mai 2007

Irlande/Leinster - Les parcs de Dublin: St Anne's Park

Ce parc, situé à quelques dizaines de mètres de mon habitat actuel, constitue un bel endroit de détente, de marche et de photographie. Entre terrains de sports nombreux, jonquilles et narcisses décorant les allées, familles d'écureuils nord-américains s'approchant du promeneur en guise de nourriture, couples irlandais courant, c'est un bel endroit de détente qui s'offre à moi à tout moment de la soirée. 

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29 avril 2007

Irlande/Leinster - Excursion aux Powerscourt gardens

Samedi 28 avril, j'ai participé à une excursion organisée par l'école, aux Powerscourt gardens, à une vingtaine de kilomètres de Dublin, à proximité du pittoresque village d'Enniskerry, aux pieds des monts Wicklow. L'arrivée au château nécessite de longer une petite allée ayant vue sur les Wicklow. Une de mes premières sorties dans la campagne irlandaise! 

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Le château est anglo-normand, comme beaucoup de châteaux irlandais (tous?), et on ne peut pas le visiter. Daniel Robertson conçut les célèbres jardins, mais il mourut avant l'achèvement de la terrasse supérieure.   

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Voici quelques photos du jardin japonais.

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Une belle journée et un choix à faire pour tout touriste amoureux de l'architecture du paysage. Certaines vues sont splendides, que ce soit en direction des Wicklow Mountains ou en direction du château. D'autres photos sont consultables dans l'album "Leinster"...Et puis, à quelques kilomêtres se situe, au travers de quelques paysages bucoliques splendides, la plus grande cascade d'Irlande....avis aux amateurs.

22 avril 2007

Irlande/Leinster - Howth, première sortie en dehors de la ville

A Howth, qui se trouve au nord est de Dublin, il y a trois choses à voir principalement : le village, le château (Howth Castle) avec son parc de rhododendrons, qui commencent à être en fleurs, et la vue sur Dublin. Un château du 13ième, propriété d'une famille anglo-normande, non visitable. Les couleurs sont bien sur très différentes de ce qu'on peut voir en France ou en Suisse, et j espère que ça pourra vous donner un petit gout de l' Irlande...

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Ce château possède un magnifique parc de Rhododendrons, encore loin d'être tous en fleur. les plantations ont été effectuées en 1850 par lady  Emily St. Laurence, qui fit monter de la terre en haut de cette colline abrupte pour y faire pousser une espèce de Rhododendrons. Aujourd'hui, il y a plusieurs espèces aux coloris variés, de blanc a violet epassant par le rose. La plupart des espèces ne sont pas encore fleuries, et vous pourrez donc admirer de nouvelles photos d ici quelques semaines (mi mai)...

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J'escalade ensuite la colline à travers le parc de rhododendrons, puis à travers une végétation de type bruyère, soit  plus irlandaise.. Une des variétés de plantes était en fleur, c'est ce qui donne ce coloris jaunes aux photos prises ci-dessous. Je ne connais pas son nom, mais c'est une essence très commune en Irlande. Cette première ballade dans la nature irlandaise m'a permis de voir une très petit échantillon des paysages qui m'attendent dans les mois à venir.  

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Le sommet offre une vue intéressante sur la baie de Dublin et sur les surfaces de cette bruyère en fleur. Malgré le temps gris, certaines photos agréables peuvent être réalisées. 

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21 avril 2007

Irlande/Leinster - Premières présentations

Ça y est ! Me voilà en Irlande, et les premières impressions sont très bonnes. Mardi 17 avril au soir, quelques compagnons de cours et moi-mêmes sommes allés à Temple Bar, le quartier branché de la ville. J'ai une très forte image en moi de ma première vision de Temple bar de nuit, qui je pense restera longtemps dans ma mémoire: De nombreux pub, tous plus colorés les uns que les autres, sous une lumière tamisée jaunâtre, des ruelles pavées et réellement un genre de petit village animé et constamment en fête dans la ville même. Bref, je vous enverrai des photos essayant de représenter cela, quand je les aurais faites :). Bien sur, l'Irlande ne serait que l'ombre d'elle même sans ça: 

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Guinness, Temple bar, le bonheur.

Je vous présenterai les particularités de la Guinness, à l'occasion. Mais revenons à nos moutons. Durant cette première soirée dans Temple Bar, nous étions quatre... De gauche à droite, Mattia, un italien avec qui je vais certainement rester pas mal de temps, étant donné qu'il est la pour un moment, puis Jonathan, qui n'est la que pour deux semaines, et enfin Gaëlle, une française qui comme moi, compte rester quelques mois voire une année en Irlande.

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Vendredi 20 avril au soir, nous sommes allés dans un autre pub, avec ma classe. Il y avait Pedro, l'espagnol passionné de littérature (à droite sur la première photo), et Aude, prof de français dans un lycée technique à Paris. Les voila dans les deux photos ci-dessous. Bref, je ne vais pas vous présenter tout le temps mes compagnons, car je crois qu'ils vont être nombreux...mais vous l'avez compris, passer par une école de langues pour s'intégrer dans un pays est probablement l'un des meilleurs moyens qu'il existe: rencontres diverses et instantanées, découverte de la culture facilitée, progrès dans la langue du pays...et une ambiance décontractée géniale.

11 mars 2007

Irlande - Histoire de l'Irlande

Je prépare sérieusement mon départ en république d'Irlande qui aura lieu le 15 avril pour une durée de quelques mois. Intéressons nous à l'histoire de l'île. L'Irlande a vécu des périodes très difficiles, telles que les très grandes répressions envers les catholiques (un véritable apartheid) sous les lois pénales, ou encore la Grande Famine qui a entraîné l'émigration de plusieurs millions d'irlandais.(milieu du 19ième siècle). Petits récapitulatifs des grandes périodes de l'Histoire irlandaise.

L'arrivée des Celtes: au VI ème siècle av.JC, des population celtes venues d'Europe occidentale envahissent l'île. Parmi elles,  les Gaël s'imposent et imposent leur langue.

La christianisation: Saint Patrick est, à partir de 432, le véritable évangélisateur de l'Irlande. Le pays est à cette époque divisé en 4 provinces: Leinster, Munster, Connaught et Ulster.

L'âge d'or: L'évangélisation s'accompagne d'un essor de la littérature et de l'épanouissement des arts, principalement au 7ième et 8ième siècles. Le Book of Kells, manuscrit enluminé de l'an 800, est un beau représentant de cette période.

 

Les raids vikings: ils débutent à partir de 795. Les vikings conduisirent de véritables expéditions guerrières, pillèrent les monastères et commencèrent à s'installer à partir de la moitié du 9ième siècle. Dublin, Cork, Waterford sont fondées. Il faut attendre la bataille de Clontard, en 1014, pour mettre définitivement fin à la présence Viking en Irlande.

L'arrivée des colons anglais: suite à la bataille de Hastings en 1066, les Normands s'installent en Bretagne. Les anglo-normands arrivent à partir de 1170, suite à l'appel du roi du Leinster, Dermot MacMurrought, pour reconquérir son royaume. Ils s'installent alors sur l'île, par la force, construisent des châteaux forts (les nombreux châteaux anglo-normands de l'île), mais finissent, après trois siècles, par plier face au Gaëls. Le Pale, qui marquait la limite de leur territoire, ne devint bientôt qu'une mince bande côtière de Dublin à Dundalk. Mais le pas était franchis: l'Angleterre était sur place.

Répressions et Rébellions: Dîmes, confiscation des terres, exil...Henri VIII d'Angleterre, proclamé roi d'Irlande en 1541, prit une série de mesures répressives à l'encontre des catholiques irlandais, par peur que le catholicisme ne se répande en Angleterre. La fin du 16ième siècle vit le soulèvement de toute l'Irlande et de ses comtes à la bataille de Kinsale (1601)...les comtes furent battus. Suite à l'exil des comtes d'Ulster sur le continent (fuite des comtes, 1609), la politique de plantation du Nord de l'Irlande s'intensifia. les protestants, d'origine écossaise et anglaise, s'installèrent, prirent les terres. Derry devint Londonderry. Trinity college, l'université de Dublin, était interdite aux catholiques. Hégémonie culturelle de l'Angleterre.

L'impitoyable Cromwell:  Pour parer aux tentatives de rebéllion des catholiques irlandais, l'anglais puritain Oliver Cromwell est envoyé sur l'île en 1649 et engage deux années de répression féroce: massacre des rebelles, expropriation des terres catholiques, envoie des propriétaires dans le Connaught ("to Hell or to Connaught"). Les anglais s'installent alors sur leurs terres fertiles de l'Est et des midlands.

Les lois pénales: après un siècle de colonisation britannique et autant de révoltes irlandaises, l'administration anglaise donne un cadre juridique au pays, à travers les lois pénales, une forme inégalée d'oppression contre une minorité dans un État de droit. Les catholiques n'étaient ni éligibles ni électeurs, exclus de l'armée, des services publics, de la magistrature et de toutes les professions libérales. La messe catholique devint pratiquement hors-la-loi. Alors naquit pour les catholiques l'Irlande secrète. Celle des messes clandestines et des écoles de haies et des buissons: l'enseignement du gaélique se dispensait dans le bocage.

Les United Irishmen: A l'époque de la révolution française, un jeune avocat protestant, T.Wolf Tone, créa à Belfast le mouvement des United Irishmen qui se fixait comme objectif l'établissement d'une législation en Irlande garantissant les libertés politique et religieuse pour tous. Les protestants conservateurs créèrent en réaction une organisation pour assurer leur domination: l'ordre d'orange. La répression continua. En 1800, le premier ministre anglais William Pitt se convainquit que la seule façon de préserver la suprématie spirituelle des protestants était de rétablir l'Union Act avec l'Angleterre. Ce fut fait en 1801, le parlement de Dublin fut supprimé et le pays passa totalement sous la juridiction de l'Angleterre. Le Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande était né. Les conditions de vie des catholiques devinrent encore plus difficile, et l'émigration reprit de plus belle.

L'émancipation des catholiques
: Daniel O'Connell, avocat formé après l'abrogation des lois pénales, se révéla. Nationaliste convaincu mais opposé à la violence, il s'attacha à la création d'un mouvement de masse puissant pour obtenir l'abrogation de l'Union. En 1829, Londres accorda le Catholic Emancipation Act autorisant les catholiques à participer aux élections. Il se battu toute sa vie pour l'émancipation des catholiques.

La grande famine: de 1845 à 1850, le mildiou, maladie de la pomme de terre, ravagea la plupart des cultures. La famine ne tarda pas à frapper violemment. Les gens mourraient par dizaines de milliers. Pendant ce temps, le commerce avec l'Angleterre continuait tranquillement, Londres ayant refusé d'arrêter l'exportation de vivres malgré les circonstances. Ainsi, lorsqu'un navire arrivait plein de victuailles pour les affamés, six bateaux lourdement chargés de blé ou de bétail quittaient les ports irlandais pour l'Angleterre. Pour permettre aux ouvriers agricoles au chômage et aux paysans ruinés de survivre, le gouvernement anglais organisa aussi des travaux d'utilité consistant à dégager les pierres de champs et à monter des murets. C'est l'origine des paysages de l'ouest. Mais pour beaucoup de personnes, une seule possibilité: l'émigration. Des centaines de milliers de personnes s'entassèrent comme "fret de retour" sur des bateaux pour l'Amérique, vite surnommés les coffin boats à cause de l'énorme taux de mortalité à bord. Les conséquences économiques et humaines de la famine et de l'émigration furent désastreuses: en 10 ans, la population passa de 9 millions à 6 millions d'habitants, puis 4 millions au début du 20ième siècle. En décimant les populations rurales, la Grande Famine fit plus pour la destruction de la langue gaélique que cinq siècles d'occupations anglaise.

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Les Fenians: une autre conséquence de la Grande Famine fut la création de l'Irish Républican Brotherhood (le mouvement Fenian), organisation d'irlandais d'Amérique qui tentèrent plusieurs insurrections. Sans succès.

La lutte pour le Home Rule et la réforme agraire: Dans une conjoncture difficile pour les paysans irlandais, le fenian Michael Davitt fonda la ligue agraire en 1879 (land league), afin de restituer aux irlandais leur droit ancestral à la terre. Auparavant, en 1870, s'était crée le Home Rule Party (parti pour l'autonomie), qui remporta plus de la moitié des sièges irlandais au Parlement britannique, dont le protestant au cœur irlandais Charles Parnell devint le représentant. Face à l'agitation populaire, Londres se résolut en 1881 à entamer une vraie réforme agraire, et autorisa les petits paysans à récupérer leurs terres. Ainsi, alors qu'on comptait 5% de propriétaires irlandais en 1878, on en comptait 70% avant la première guerre mondiale.

Le renouveau de la culture gaélique et la création du Sinn Féin: un nouveau parti politique est crée en 1905: le Sinn Féin, auquel se joignirent de nombreux irlandais, notamment les Fenians. La signature du décret d'application du Home Rule en 1914 par Londres, diffusant sa mise en œuvre à la fin du conflit mondial généra la déception des nationalistes. Mais la situation de guerre extérieures prit le pas sur les risques de guerre civile: si les protestants soutenaient sans réserve l'effort de guerre de la Grande Bretagne, les républicains étaient partagés. En 1916, une insurrection - dite insurrection de Pâques - éclata à Dublin. La Grande Poste fut occupée par les républicains. James Connoly et Patrick Pearse proclamèrent la république dans une célèbre déclaration: "Nous proclamons ici la république d'Irlande, État indépendant et souverain, et nous engageons nos vies et celles de nos camarades d'armes dans la cause qui mènera à sa liberté, sa prospérité et son accession au rang des nations". La résistance à l'armée britannique dura une semaine, puis les rebelles durent se rendre. Tous les chefs républicains furent fusillés, sauf Eamon De Valera (nationalité américaine). James Conolly, blessé, fut fusillé assis sur sa chaise. L'opinion publique, en état de choc, bascula du coté de l'insurection.

La guerre d'indépendance: De Valera s'évada avec l'aide de Michael Collins, chef des services secrets de l'IRA. S'ensuivirent deux ans de guérilla contre l'armée et la police anglaise. Pour faire face à de lourdes pertes, Londres envoya des régiments de mercenaires, les Black and Tan. Finalement, en juin 1921, les deux parties furent contraintes de négocier un cessez-le-feu. Le 6 décembre 1921, les négociateurs républicains (dont Michael Collins) signèrent un traité relativement hypocrite. Les anglais reconnaissaient la souveraineté de l'État libre sur toute l'île, mais exigeaient la création dans le Nord d'un mini Etat de six comtés à majorité protestante, à qui serait donné le droit de choisir de rester ou non membre du Royaume Uni. En 1922, ce droit fut utilisé, et ainsi naquit l'Irlande du Nord. Plusieurs milliers de catholiques en Ulster devinrent otages.

La guerre civile: une guerre civile éclata entre pro- et anti- traité. Elle dura deux ans, finit par opposé De Valera et Collins, et fit plus de victimes que la guerre d'indépendance. Les anglais pourvurent largement an armes les troupes de l'État libre contre les rebelles anti-traité. Répression brutale. En avril 1923, De Valera appela à déposer les armes et à lutter par d'autres moyens.

Une adolescence difficile: c'est à cette période que naquirent deux partis politiques aujourd'hui majeurs: le Fine Gael, favorable à la partition, et le Fianna Fail, visant à stabiliser le jeune État libre tout en maintenant l'idée de la réunification de l'île à long terme. De Valera, du Fianna Fail, arriva au pouvoir aux élections de 1932 et mena ensuite  une longue guerre économique contre le Royaume-Uni. En 1949, l'Irlande du Sud devint officiellement une république, l'EIRE, et quitta le Commonwealth. L'Ira, quant à elle, ne renonçait pas à la libération totale de l'île. Elle s'était une nouvelle fois lancée dans l'action dès 1939, lors de la bombing campaign, visant des villes britanniques.

Vers l'âge adulte: depuis 1951, le Fianna Fail revient au pouvoir pour de longues périodes à l'issue desquelles il cède la place à une coalition de partis d'opposition. En Irlande du Nord, les "Troubles" commencent dans les années 60 entre catholiques et protestants. Dans le Sud, l'adhésion à la CEE en 1973 prépare de grandes métamorphoses, illustrées par le septennat de Mary Robinson (de 1990 à 1997), militante de longue date pour le droit à la contraception, au divorce, à l'homosexualité, à l'égalité des sexes et à l'avortement. Son septennat à vu la transformation sociale la plus profonde que l'Irlande ait jamais connue.

Le Tigre celtique: dopée par les crédits européens, stimulée par l'appartenance à l'Union, l'Irlande a reconstruit son identité. Sur le plan économique, les années 1990-2008 furent phénoménales, et l'Irlande devint un des pays au PIB le plus élevé d'Europe. Sur le plan de l'Histoire, l'Irlande signa en 1993 une déclaration historique. D'une, les Britanniques admettaient de respecter le vœu de la majorité des habitants d'Irlande du Nord, si un jour ceux-ci se prononçaient en faveur d'un rattachement au Sud. De deux, l'Irlande acceptait de ne pas rechercher la réunification de l'île sans le libre consentement de la majorité de la population du Nord. De trois, elle confirmait, en cas de réunification, la nécessité de changements en profondeur dans sa constitution pour tenir compte de la nouvelle minorité. Depuis, après plus de trente ans de haine et de déceptions, protestants et catholiques sont invités à enterrer la hache de guerre. Quand à la diaspora irlandaise, elle s'élèverait à 40 millions, principalement aux USA et en Australie.      

 

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