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Une Souris et des Hommes
5 novembre 2014

Une souris et...Lery Laura, mi-muse, mi-poète

Lery Laura est une amie. Une "amie du Monde", comme il est facile d'en avoir de nos jours. Je la contacte en été 2013 après être quelque peu tombé par hasard sur son profil linkedin: "Lery Laura es periodista, egresada de la Escuela de Comunicación Social de la Universidad Catolica Santo Domingo. Sus intereses están vinculados a la investigación periodistica, el arte, la comunicación social y las ciencias sociales en general. Trouvant que discuter avec elle pourrait être chouette, nos premiers échanges sont dans un spanglish moderne : "Hi I am seeing you are periodista (in linkedin) and I would really be pleased of speaking with you about life, work, etc...would you be interested ? Kind regards, Emmanuel from France." C'est alors qu'elle me répond : "Hola, sí, soy periodista. Trabajo en una revista dominicana, escribo artículos de economía y sociedad. Mi trayectoria no ha sido extenso, pero algo tengo para compartir. Empiezo contándote que me cuesta mucho escribir en inglés, pero you can translate this with google. Gracias por interesarte."

lery laura 4

Lery Laura, par Manu

Depuis ce jour, nous échangeons régulièrement sur la vie, le travail, la République Dominicaine, La France, les Alpes, les grenouilles, les fleurs...et quelle chance, Lery Laura et moi avons quelques centres d'intérêt en commun : la nature, la photo, l' écriture par exemple. Il est peu habituel d'entendre parler de cette île des Caraïbes dans les médias français, en dehors du tourisme. Alors pourquoi ne pas dépasser un peu les clichés et affiner sa connaissance du pays via cet échange interculturel ?

lery laura

Plage de Cabrera, République Dominicaine...et si on dépassait les clichés ?

Mais après cette brève introduction, je dois vous dire quelque chose...Lery Laura est aussi un peu poète. Mais ne le dites pas, hein, c'est un secret ! Et dans nos échanges, elle m'envoie notamment un de ses poèmes, XXX. Extrait choisi :

"...Y hablo de tristeza

No por estar triste - Lo juro.

sino porque es una palabra bellisima :

Tristeza, 

la tristeza,

Tristeza.

Es un cristal creciendo

en estos ojos cerrados

y temerosos de las sombras

y otros ojos que son apenas posibles."

Mais comme le dit José Marmol, poète dominicain né en 1960, au jour d'aujourd'hui, on ne vit pas de la poésie en République Dominicaine. Alors Lery Laura, pour palier à cet idéal, écrit sur la société dominicaine, dans le cadre de son travail...travail qui ponctuellement peut l'emmêner dans l'autre partie de l'île Hispaniola, en Haïti, comme à ce moment là.

Lery Laura 7

 Excursion professionnelle de Lery Laura en Haïti

Ces échanges interculturels entre une Dominicaine lambda et un Français lambda sont particulièrement variés, et permettent à chacun d'affiner un peu sa conscience internationale. Récemment, une des rares actualités de l'île commentée dans les médias français a été lié à la décision du gouvernement dominicain de dénationaliser une partie de sa population d'origine haïtienne. Historiquement, les relations entre les deux Etats de l'île sont tumultueuses, au niveau des politiques d'Etats en tout cas. En est-il de même au niveau de la population...Humm peut être, mais dans une moindre mesure sans doute. En tout cas, on pouvait lire quelques articles il y a un an dans les médias français. "En 1937, le dictateur dominicain Rafael Trujillo ordonna le massacre de plus de 15 000 migrants haïtiens noirs pour « blanchir la race ». L'année suivante, pour se faire pardonner par la communauté internationale, le tyran sanguinaire ouvrit les portes de son pays aux juifs allemands, blancs, persécutés par Hitler. Soixante-quinze ans plus tard, la décision du plus haut tribunal dominicain de retirer la nationalité dominicaine aux descendants d'Haïtiens provoque à nouveau la préoccupation de la communauté internationale et l'indignation des défenseurs des droits humains. Fin septembre, le Tribunal constitutionnel a jugé, de manière rétroactive, que les descendants des migrants « en transit », nés depuis 1929, ne pouvaient prétendre à la nationalité dominicaine." Concrètement, cette décision retire la nationalité dominicaine pour plus de 250 000 hommes et femmes d'origine étrangère [haïtienne]. Du discours de Grenoble...en République Dominicaine. Lery Laura, mon amie, m'a évoqué cette situation il y a un an. Bien sûr, elle n'est pas spécialiste de cela, mais en tant que citoyenne dominicaine, elle peut se sentir directement concernée par cette décision. Et on peut voir cette photo sur sa page facebook.

Lery Laura 6

Et puis parfois nous parlons aussi voyages. Lery Laura est notamment allé au Guatemala, et a passé plusieurs jours dans un village indigène du pays. Nous avons échangés sur ce thème, et elle m'a envoyé quelques textes décrivant cette expérience. Extraits choisis : "27 de noviembre de 2009. Estoy en un pueblo indígena y para mí todavía resulta muy impresionante el encuentro con esta cultura. Es gente muy silenciosa y tranquila. Los hombres y las mujeres mayores siempre caminan como quien va meditando. Desde niñaslas mujeres usan el huipil, un corte muy colorido que debe decir mucho sobre sus creencias pero que yo no entiendo muy bien todavía. La mayoría lleva muy largo el pelo, aunque en algunas jóvenes se puede notar una tendencia a abandonar esta costumbre. Las más viejas sí lucen con orgullo el pelo canoso que cae sobre sus espaldas. Se ven hermosas y no sé por qué encuentro que hay tanto sosiego en las arrugas formadas sobre sus rostros. Yo pocas veces miro la vejez como algo natural, como algo justo o con lo que yo estaría conforme, pero aquí con frecuencia le encuentro algo de encanto. Supongo que es igual de triste aquí que allá, y que mi encantamiento se debe a que de todos modos estoy más distante de este pueblo y todavía soy incapaz de verlos como algo más que un patrimonio cultural. No sé si digo lo que quiero decir. Me refiero a que sé la miseria que hay detrás de los rostros arrugados que se suben a la guagua en que voy del trabajo a mi casa, allá en Santo Domingo, o al menos eso creo. Conozco a mi gente y sus penas, pero de aquí casi no conozco nada. Sé que esta gente padece de muchas cosas, pero no soy capaz de ver esos dolores en sus rostros, como hago cuando veo a un dominicano. En fin…Ya dije que son gente muy reservada, pero un saludo no falta nunca cuando una se cruza con ellos por la calle o algún camino. Se limitan a decir buenos días o buenas tardes, pero lo dicen con una voz muy alegre, sobre todo las mujeres y niñas."

Enfin, nos discussions ne sont pas non plus trop politiques, et il est parfois tout aussi sympathique de comparer les formes et couleurs naturelles !

Lery 9

Dans un jardin de Saint Domingue...(photos de Lery Laura)

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