Une souris et...Philippe, Terrien transatlantique
Ce blog, dans son historique, présente deux expériences de mobilité internationale et ultramarine : une année à Dublin et une année à Cayenne. Alors que cela représente deux grandes expériences pour un habitant de France métropolitaine lambda, il serait dommage d'oublier que pour de nombreuses personnes croisées au coin de la rue, cette expérience est habituelle, voire naturelle. Je pense typiquement à mon ami Philippe.
Dublin, septembre 2007. La porte de ma colocation s'ouvre. Philippe entre. Il vient s'installer à Dublin, pour une période indéterminée, depuis la Martinique. Car comme de nombreux autres habitants d'un des trois départements français d'Amérique (DFA), son espace de vie se situe de part et d'autre de l'océan Atlantique.
Le rapport de l'observatoire de la jeunesse 2014, "parcours des jeunes et territoires", fournit une analyse intéressante de cet espace de vie transatlantique chez les 18-30 ans. Depuis les années 50, le bassin des Caraïbes a été le théatre d'une forte émigration vers les métropoles européennes. Au fur et à mesure que les individus se sont installés ou réinstallés de part et d'autre de l'Atlantique, se sont formés des espaces de liens sociaux, familiaux etc. Les individus vivant de chaque côté sont plus ou moins connectés à ces espaces, selon leur expérience familiale de migration ou leur propre vécu de circulation transatlantique. En parallèle aux migrations se déroulent un va-et-vient de personnes au sein de cet espace de vie transatlantique. Une enquête Trajectoires et Origines (TeO), mené par l'Institut national d'études démographiques (INED) et l'INSEE, fournies quelques analyses sociologiques sur cet espace de vie transatlantique et les pratiques autonomes des 18-30 ans.
Ce qui peut être vécu comme une grande expérience pour un métro lambda,
n'est que normalité pour de nombreux habitants des DFA
En France métropolitaine, 1 habitant des DFA sur 2 déclare avoir été victime de discrimination dans les cinq ans précédant l'enquête. Ces moments de "renvoie aux origines" sont fréquents au travail, à l'école, dans la rue et même si l"on s'y attend", ils participent à la construction identitaire de ces jeunes. D'ailleurs, il y a une reconnaissance du fait qu'en France métropolitaine, on peut être renvoyé à ses origines tandis que dans d'autres lieux, on peut être plutôt identifié comme "Français". Cette identification "imposée" est d'autant plus mal vécue que certains jeunes ressentent à l'égard des territoires des DFA et de l'"identité antillaise" une ambivalence, qui peut être le résultat d'un moindre ancrage familial sinon d'expériences négatives lors de séjours dans les DFA. On retrouve de la déception exprimée face aux moqueries, aux réactions de jalousie, de méfiance, voire de rejets. Alors qu'ils se reconnaissent une identité antillaise, on leur refuse la reconnaissance de cette identité. Par ailleurs, pour les jeunes élevés majoritairement dans les grandes villes, il y a une difficulté à s'adapter à des sociétés où "tout se sait". En effet, l'interconnaissance est forte dans les îles et la surveillance sociale particulièrement marquée et contraignante. Faits et gestes sont observés et rapportés. Cette dimension est particulièrement difficile à supporter pour des personnes ayant été socialisées dans une société plus anonyme. Enfin, de plus en plus de jeunes se projettent au-delà des confins de l'espace transatlantique métropole-Antilles-Guyane. Si les perspectives de mobilité ont longtemps été ancrées dans cet espace bipolaire, les temps changent. Ainsi, grâce à l'image idéalisée d'une société multiculturelle, berceau du mouvement des drois civiques, les Etats-Unis sont parfois évoqués comme destination de préférence. Maintenant, même avec un niveau d'anglais simplement scolaire, vivre sur le continent américain, en Angleterre ou en Australie apparaît comme une option pour des jeunes qui envisagent parfois leur avenir professionnel et familial ailleurs qu'en France, hexagonale ou ultramarine.
Taux de Domiens pour 10 000 habitants (2008)
Je propose à Philippe de commenter cet article : "cette vision de la mobilité de la jeunesse antillaise est assez juste. Le manque de débouchés professionnels et les possibilités limitées d'y effectuer des études supérieures poussent chaque année une fraction de la jeunesse vers d'autres horizons. Horizons des plus classiques comme Paris et sa région, Toulouse, Bordeaux...mais il devient de plus en plus fréquent d'aller voir "plus loin", je pense notamment à l'Angleterre ou au Canada. A mon avis, il y a également un autre facteur à prendre en compte : quand on a passé les 18 ou 20 premières années de sa vie dans un espace de 1128 km2, l'énergie et la fougue de la jeunesse poussent tout naturellement à aller voir ailleurs ce qui s'y passe. D'un point de vue personnel, cette envie d'aller voir ailleurs m'a pris très tôt. C'est d'ailleurs sans doute pour cela que je me suis très tôt intéressé aux langues étrangères, et notamment à l'anglais. Je me rappelle encore de cette anecdote : je venais d'avoir 10 ans et mes parents venaient d'emménager dans une nouvelle maison. A cette époque, il n'y avait ni internet, ni câble ni box...juste trois chaînes locales diffusant parfois quelques émissions de métropole. Cependant, en bidouillant un peu le poste de télévision, je me suis rendu compte que j'avais accès à la chaîne américaine HBO ! C'était en fait grâce à un voisin qui avait chez lui une immense parabole, et magie de la science aidant, je pouvais capter son signal. Je ne m'étendrai pas sur les heures passées devant cette chaîne à regarder film après film en V.O., un pur régal ! C'est aussi à cette époque que j'ai commencé à m'intéresser aux langues qui me semblaient "exotiques", c'est-à-dire les langues de pays dont le mode de vie me semblait suffisamment éloigné du mien. J'avais par la suite opté pour l'allemand au lycée et le russe pendant les quatre années passées à l'armée après mon bac. C'est d'ailleurs durant cette période militaire que j'ai pu me rendre en Ukraine pour une mission de traduction très intéressante. Entrer à l'armée était également un projet que j'avais eu très tôt car il conjuguait pour moi prise d'indépendance et aventure, mais bien que je n'aie pas été trop déçu sur ce plan, il faut bien admettre que je n'avais pas la vocation militaire. En 2004, j'ai donc quitté l'armée en repassant par la case départ en Martinique, mais toujours avec la certitude de repartir, à l'étranger si possible. C'est un projet que j'ai préparé pendant trois ans: économies, choix de la destination, prospection préalable des entreprises susceptibles de m'embaucher, préparation du CV. Sans oublier de profiter de toutes les occasions d'améliorer mon anglais. Mon travail en location de voitures au contact des touristes étrangers m'a beaucoup aidé à l'époque pour l'expression orale. J'ai également passé beaucoup d'heures à écouter des livres audio en anglais. Et en septembre 2007, ce fut le grand saut ! Aller simple pour Dublin avec les premières nuits réservées en auberge de jeunesse sur Aungier Street ! Pour ensuite m'établir à Phibsboro, que tu connais bien, pas vrai coloc ?! Depuis cette date, j'ai bougé au gré des opportunités professionnelles qui m'ont amené tantôt à Londres, tantôt à Paris...et depuis août 2015, me voici de retour en Irlande ! Pourvu que ça dure ! Mais il faut quand même savoir que dans la tête de beaucoup d'Antillais expatriés aux quatre coins du monde existe un secret espoir de rentrer un jour "à la maison" pour y profiter des derniers instants et y finir sa vie..."
Philippe, ami martiniquais très attiré par...le froid scandinave !
Suisse/France/Irlande/Guyane - Scènes de racisme ordinaire
Tolérance. Citoyenneté. Paix. Voilà les trois termes composant la couverture de la brochure 2015 de Concordia, dans laquelle je m'investis sur mon temps libre depuis 5 ans et qui me permet notamment de me faire des bons copains d'un peu partout en France. Une association dont le projet d'éducation populaire permet notamment, à son échelle, de lutter contre le racisme. Mais alors que je me balladais dans une librairie de Clermont-Ferrand, je tombe sur un livre : "Moi, raciste ? Jamais !" de Rokhaya Diallo et Virginie Sassoon. Celui-ci présente des scènes de racisme ordinaire dans la société française, issus du site internet de FranceTV "Racisme Ordinaire" lancé après les attentats contre Charlie Hebdo. Et je dois dire que mûrir mes connaissances sur le racisme m'intéresse particulièrement. Comme beaucoup de monde, il peut sans doute m'arriver de manquer de tact dans des échanges, sans pour autant être raciste. Il faut dire qu'alors que je n'avais pas beaucoup voyagé avant mon départ en Irlande, j'ai toutefois baigné dans des situations "interculturelles" au sein du bassin franco-valdo-genevois, ne serait-ce que dans les échanges entre français et suisses. La Suisse est à elle-seule un pays composé d'une vingtaine de mini-Etats et, alors qu'un Vaudois "n'est pas" un Valaisan, un Suisse romand "n'est pas" un Suisse allemand. Alors forcément, s'expatrier, partir dans l'outre-mer, baigner dans une association permettant à ses usagers d'utiliser les dispositifs de mobilité internationale permet de mûrir sa compétence interculturelle, d'assouplir son identité et de prendre du recul par rapport à toute forme de guerre de clocher si courante un peu partout dans le monde.
Ce racisme ordinaire s'exprime dans toutes ces petites phrases et attitudes empreintes de préjugés, que l'on entend ou observe de manière quotidienne. Elles ne sont pas attaquables sur le plan légal, mais constituent néanmoins des micro-agressions. Dans la répétition, elles installent chez l'individu qui les reçoivent un sentiment d'insécurité identitaire. Si, considérées individuellement, ces phrases ne semblent pas problématiques, elles constituent pourtant une atmosphère et un climat de remise en question, voire de rejet. Ayant vécu à Annemasse, Lausanne, Dublin, Cayenne, Ambérieu-en-Bugey, Lyon, j'ai eu des opportunités d'expérimenter ces petites phrases de racisme ordinaire, en les recevant, en les observant, mais parfois aussi en les exprimant, sans méchanceté pour autant.
Manu, Cayenne 2009: à une Française sympa qui m'avait appris à danser le zouk un samedi soir. SMS : "j'aimerais bien rencontrer une personne Hmong. On reste en contact ?". Pas de réponse. Forcément. Car on retrouve dans cette affirmation la question si courante : d'où viens-tu ? Cette question, que beaucoup posent systématiquement aux personnes dont on considère qu'elles n'ont pas "l'air" tout à fait françaises ne révèle pas toujours une véritable curiosité pour l'endroit d'où elles viennent véritablement, mais présuppose surtout une provenance étrangère. Lorsqu'on se voit confronté à cette question de manière récurrente, cela peut en revanche semer le doute, et conduire à s'interroger : "ma présence ici n'est-elle pas légitime ?" Ce qui est "marrant" dans cette interrogation, c'est qu'elle peut nous traverser l'esprit quand on rencontre une nouvelle personne dans la vie adulte, mais que bien sûr, elle nous paraît débile quand elle est posée à des copains avec qui on a grandit. Trois amis d'enfance français, 2 frères adoptés de Corée-du-Sud et un Franco-Marocain arrivé à l'école primaire en France, sont largement autant français que moi. Alors quel drôle de moment que d'assister à cette question qui leur est posée...et pourtant. Cet habituel rattachement d'une personne française, née en France et parfaitement intégrée à la société française, j'ai pu la constater l'an passé, sur mon chantier de Laurenan, durant lequel une personne, bossant dans une ONG, rappelait à un volontaire français que les femmes en Algérie n'avaient pas la même liberté que les femmes en France. Et lors de nos présentations, ce volontaire n'avait pu cacher un légèr agacement à cette fameuse question. Dans le même style, le livre présente quelques anecdotes:
Elle : "Et toi, tu viens d'où ?"
Lui : "De Lille"
Elle: "Quelle île ?"
Et une autre internaute de préciser, sur le site internet de France TV : "le racisme ordinaire a tellement accompagné mon enfance que je peux prédire la bonne ou la mauvaise rencontre. Oui, le racisme fait le tri. Aujourd'hui adulte, j'en ai plus que marre d'entendre des conneries dès la première rencontre. La question rituelle de l'origine - D'où viens-tu ? - et autres dérivés mois élégants pour toucher la "basanité". S'ensuivent des échanges plus ou moins polis, sur la bienséance de la question, sur l'identité du questionneur (métis lui-même ? ancien combattant des guerres d'indépendance ? juste un curieux innocent à moitié conquis par notre minois/accent étranger ?) et, last but not least, notre capacité mutuelle à la tolérance."
D'autres exemples de racisme ordinaire vécus en Guyane : du collègue créole qui, un peu ennervé, me demande de rentrer chez moi, à cet homme blanc, rencontré à Kourou, qui m'avait dessiné tous les clichés du raciste d'extrème-droite regréttant l'empire colonial. Je pense encore à quelques échanges auxquels je n'ai pas directement assisté, mais dont j'ai entendu parlé : entre le "vous êtes un Bushinengé, je ne pense pas qu'on pourra vous faire jouer" affirmé par une femme créole d'une administration; Sans oublier le "je ne cotoie pas ces gens-là", dixit un habitant de Guyane parlant des Brésiliens, où encore la question en amphithéatre d'une jeune femme cayennaise sur l'intelligence des Amérindiens. Bref, on le voit, ça part dans tous les sens ! Ce n'est pas forcément grave, mais ce n'est pas agréable à écouter ! Dans le livre, un exemple est : dans un magasin de pêche, un homme arrive et demande à l'employé avec qui je discutais déjà de lui servir un produit précis. Je suppose que l'employé le connaissait et donc lui réponds qu'il n'en reste qu'un seul type. Et le monsieur commence à crier la phrase suivante : "tout ce qui est made in China, c'est de la merde. Et j'ai pas peur de le dire pour le monsieur qui est là", en parlant de moi. Or, je suis d'origine chinoise et je suis né et j'ai vécu en Guyane française comme le monsieur. Pourtant mon origine justifie apparemment que je sois affilié à tous les produits fabriqués en Chine. Enfin un autre exemple de racisme ordinaire que sans doute beaucoup de nos compatriotes ultramarins vivent en France métropolitaine : "je suis étudiante en troisième année de communication, originaire de la Guyane française. Dès mon arrivée en France métropolitaine, j'ai subi les stéréotypes de base : "tu as eu un bac cocotier !", "Dans votre île vous marchez pieds nus ?", "Vous ne devez écouter que du Francky Vincent en Guyane !", "Ton mec, c'est sûr que c'est un Noir !" En Bref, j'ai l'impression d'être née sur une autre planète, et ça fait mal..."
Et puis bien sûr, ces petits éléments de racisme ordinaire se retrouvent à toutes les échelles. En Suisse, les Français sont souvent les "Frouze". En France, il m'est arrivé dans mon adolescence de critiquer les Suisses. Bref, rien de grave, mais ce n'est toutefois pas très agréable. Le livre cite : "Ma mère est allemande, mon père est breton, je suis née et ai grandi en France, j'ai la nationalité française, aucun papier ni existence en Allemagne. Pourtant, en France, je reste l'Allemande, la Boche, la Schleue. A l'école, on me demandait d'arrêter de parler allemand avec ma mère : c'est injuste parce qu'on comprend rien !" On voulait m'apprendre la culture française à grands coups de : " Tu vois, en France, on..."(Merci, je suis française aussi, rappelle-toi !) Ado, un ami de mon premier amour m'a aussi sorti la fameuse phrase : " je n'aime pas les Allemands, ce sont tous des nazis, mais toi c'est pas pareil, tu as du français dans le sang." (Et pas que dans le sang, mon vieux). Je me sens bien depuis que je vis en Autriche, ici on me prend pour une étrangère et j'en suis réellement une, on me dit : "c'est merveilleurx, tu es allemande et française ! Tu as deux cultures, tu es ouverte au monde, tu peux vivre partout." Quelle ironie. N'oublions pas non plus cette pratique courante : "Diplômée en gestion et cadre dans une entreprise, lors de tous les repas d'affaires avec les clients j'ai droit à un discours sur l'intégration, les jeunes immigrés qui réussissent, à des avis sur le voile et l'islam, aux comparaisons avec d'autres salariés d'origine maghrébine. Je suis juste une Française, qui a toujours vécu en France et qui aimerait bien qu'on lui parle d'autre chose, même pourquoi pas de la pluie et du bon temps ?!"
Et puis les fameux échanges avec les Italiens : blanche d'origine italienne, les blagues sur mes origines ne se renouvellent pas. Amis, profs, surveillants, ils ne se rendent pas compte que leurs mots peuvent me blesser. "Tu manges des pâtes ? Normal, il n'y a que ça dans ton pays...ah, si, il y a la pizza aussi." "Ta famille, c'est une mafia?". Et toutes ces blagues sur mon nom et mon prénom, qu'on tente de prononcer à l'italienne sans grand succès. Arrêtez, franchement !" Forcément, lors de l'échange de jeunes à Pont-du-Chateau, certains échanges ont portés sur les stéréotypes concernant la France et l'Italie, qui sont parfois volontairement mais inconsciemment reproduits lors d'une rencontre interculturelle : typiquement, un volontaire français nous aura préparé des cuisses de grenouille...repas si inhabituel en France...ce même volontaire qui, lors d'une soirée dans une créperie à Clermont-Ferrand, aura eu droit à la remarque "vous, vous avez envie de rentrer au pays" de la part de la serveuse, lorsqu'il commandait une crèpe à base d'ingrédients tropicaux.
On le voit, ce racisme ordinaire peut se vivre partout, dans toute société et même, parfois, au sein de la micro-société que représente le chantier international. Et comme le conclue Virginie Sassoon, "la décolonisation des imaginaires, la déconstruction des préjugés, le déconditionnement de certains réflexes, constituent un effort quotidien, qui ne va pas de soi et qui est plus que jamais une nécéssité pour vivre vraiment ensemble."
Irlande/Guyane - 5 ans plus tard, qu'en est-il ?
5 ans après, et si on faisait un petit bilan ? D'un côté, partir une année en Irlande et une année en Guyane, puis baigner dans une magnifique association proposant des échanges interculturels via divers dispositifs de mobilité et volontariat facilite d'éventuels futurs départs plus conséquents, si le souhait s'en fait sentir, et permet bien évidemment d'entretenir et développer cette ouverture sur le monde et les échanges interculturels. D'un autre côté, la mobilité hexagonale offre déjà des challenges d'intégration parfois relevés, tels que celui de s'installer et s'intégrer, notamment socialement, dans un territoire rural. Cette mobilité spatiale prend diverses formes dans l'historique de ce blog: d'Annemasse à Dublin, pour apprendre une langue et vivre dans une capitale européenne. Pour faire germer les graines de l'ouverture sur le monde, semées dès l'enfance, ne serait-ce que par la configuration internationale du bassin lémanique. De Dublin à Madrid, du fait d'une lègère tendance à l'héliotropisme. D'Annemasse à Cayenne, pour travailler dans un territoire ultra-marin et découvrir un coin d'Amazonie. De Suzini à Baduel, pour prendre le bus m'emmenant au travail, en bord de forêt : souvenirs, quand tu nous tiens ! Et aujourd'hui, il est un fait que ces expériences de mobilité m'offrent une réelle aptitude et un goût au changement. Une installation temporaire à Clermont-Ferrand n'aura fait que confirmer ce plaisir à la découverte de nouveaux territoires. Quelques jours et de suite, un sentiment d'être chez soi. Ce sentiment d'adaptation facile à de nouvelles aires n'est pas quelque chose d'automatique, mais bien un acquis, au moins pour l'hexagone et l'Europe continentale, à entretenir certes, mais fruit des expériences relatées dans ce blog. Alors tant mieux ! Attention, je ne me lance pas des fleurs, il y a de nombreuses personnes qui sont très épanouies dans leur territoire d'enfance, et c'est très bien ainsi. Mais alors que le premier départ à l'étranger, un an par exemple, semble difficile pour beaucoup avant de le départ, de nombreuses personnes en redemandent après l'expérience.
Un avion passe-t-il au dessus du plan d'eau de Longeville, dans l'Ain ?
Mais continuons à réfléchir sur les règles d'une mobilité hexagonale ou internationale pour éventuellement mieux repartir. Sur ce thème, il existe des écrits, dont un livre d'Aymeric Bouthéon, que je recopie un peu, particulièrement intéressant. L'une des règles est donc celle de l'ouverture d'esprit. Cette ouverture dont parle cette candidate italienne au SVE, Laura, dans l'article précédent. Bien sûr, les graines bien semées par l'éducation reçue, les lectures, le contexte socio-culturel dans lequel une personnes grandit, facilite le développement de cette ouverture sur l'international. Chacun de nous a son passé, ses références, ses habitudes...et lorsqu'on déménage dans un nouveau territoire, que ce soit au sein de l'hexagone, dans un département ultra-marin ou à l'international, chacun d'entre nous a une part de lui-même qui résiste, qui se raccroche à ce qui est connu, à ses références. C'est un phénomène naturel. Une fois connue cette tendance, il est important de savoir la maîtriser, de savoir prendre sur soi pour ne pas se recroqueviller sur ces repères. Un élément qui ressort et est particulièrement important, il me semble, quand on déménage, est le respect du territoire d'accueil et de ses habitants : je pars en Irlande, il y a des choses qui me plaisent, d'autres moins, c'est comme cela. Ce n'est pas forcément moins bien ou mieux, il y a juste quelques nuances dans la vie de tous les jours, mais il est important de les respecter. De toute façon, on parle bien de nuances, rien de plus....ne l'oublions pas : partout dans ce monde, il y a des voix qui résonnent, et ces voix peuvent parfois bien s'entendre, qu'elles soient du Tibet ou de Haute-Savoie ! Petite allusion à une soirée récente passée à discuter avec un Tibetain très chouette, à Annemasse ! A Dublin, il m'est arrivé de ressentir des résistances. A Cayenne aussi. Rien d'anormal, hein. Alors utiliser le modèle de Benett, pourquoi pas, pour se situer quand on a un ressenti négatif par rapport à un nouveau territoire d'accueil.
Alors que j'écoutais l'interview d'un coopérant suisse long-terme en Haïti dans le cadre d'un reportage radio sur la politique d'aide au développement de la Confédération Helvétique dans ce pays, celui-ci, dont les parents avaient aussi été expatriés, expliquait : " les enfants qui vivent en Suisse n'ont pas cette conscience là d'être différents. Mes expériences dans l'enfance avec mes parents m'ont permis de dépasser ce "cap du Blanc": car c'est aussi un moule dans lequel on se glisse rapidement, et il faut faire des efforts pour sortir de là. Et mes parents m'ont appris à ne pas rester dans cette vie paisible d'expatriés qui ne cotoient que des expatriés, et d'aller plutôt aussi vers d'autres personnalités, d'autres gens. Avec mes expériences expatriées quand j'étais enfant, j'ai eu une phase de rejets des expatriés et j'ai vu qu'on pouvait passer à travers cela, et malgré tout, créer des liens assez forts. Et je pense que cela, c'est très important." Cet extrait est particulièrement intéressant pour mettre en valeur un autre critère très important que je tire de mes mini-expériences à Dublin et Cayenne, sans oublier quelques années en Suisse : il existe bien entendu des prédispositions à la mobilité internationale et nous n'avons pas toutes les mêmes, nous ne disposons pas tous des mêmes aptitudes à la base : son éducation et son habitude d'avoir vu, enfant, des personnes en situation de mobilité internationale : par exemple grandir avec un frère ou une soeur à l'étranger, les croiser pendant les vacances, permet d'incarner la mobilité internationale, lui donner une représentation. Plus difficilement, on note également le cas de la mobilité intégrée dans la culture : il existe en effet des zones géographiques où les contraintes économiques font, durant des décénnies, que les personnes partent loin pour trouver un travail. N'était-ce pas le cas de l'Irlande, qui devint, lors de la période du tigre celtique, pour la première fois de son histoire un pays d'émigration.
Quelle que soit son histoire de vie, la mobilité internationale doit se préparer. ne serait-ce qu'administrativement : vaccins, passeports etc...mais elle se prépare aussi et surtout dans la façon de voir le monde, d'appréhender les nuances culturelles qu'on va rencontrer. Et même si au jour d'aujourd'hui, dans les métropoles européennes du moins, il est possible d'affirmer qu'on baigne dans un environnement globalisé et que l'international devient une dimension tellement prégnante que chacun est automatiquement préparé à la mobilité, attention ! Ce n'est pas automatique, et par exemple, un échange erasmus est très différent d'un poste professionnel ! Aussi, ce serait pur orgueil que de penser ne pouvoir s'appuyer que sur ses propres qualités. Et l'humilité est précisément l'une des attitudes vivement conseillées pour réussir la mobilité internationale : humilité devant la culture et le mode de vie qu'on rencontre...Mais bien sûr, dans une expérience à l'étranger, il n'y a pas que des pièges à éviter. Il y a aussi une multitude de choses à savourer. Tout d'abord, en ne restant pas chez soi, mais en prenant son agenda et en calant les sorties, visites, activités permettant de savourer la période...oh, ces samedi et dimanche à Dublin, souvenirs ! Ne serait-ce aussi qu'en allant faire les courses dans les marchés et supermarchés. Le contenu et l'agencement des étalages et des rayons sont un voyage à proprement parler. De la même façon, un simple voyage en véhicule, en transport en commun, peut constituer une découverte...Dublin, janvier 2008, à un arrêt de bus, attendant durant une heure un bus précis pour récupérer un objet perdu: Oh, le bus N°8, ce n'est pas lui. 10 secondes plus tard : tiens, un deuxième bus N°8. Encore 10 secondes plus tard : tiens, un troisième bus N°8. Marrant ! Et puis il y a toutes ces choses typiques que vous ne pourrez faire ou voir qu'ici et qu'il ne faut pas rater : un dimanche matin à Cacao par exemple.
Ayumi (Japon) jouant au jeu de palets bretons - Laurenan 2014
L'une des pépites de l'expatriation, c'est de tisser des amitiés belles, sincères et uniques avec des personnes d'autres horizons. Oui, en situation d'expatriation, les amitiés se lient plus vite, on partage des moments forts, on partage directement l'essentiel, on ne dispose plus de ses repères donc on s'ouvre plus facilement. C'est de nouveau une aptitude qui se travaille, et je pense alors à Sylvia, une mexicaine rencontrée à Lyon dans une soirée polyglotte, qui après six mois dans la capitale des Gones n'avait pas encore rencontré de Français ! C'est souvent comme ça, les autochtones ne sont pas les plus simples à rencontrer ! Ainsi, quelque soit la situation, il est important de saisir chaque opportunité de contact et d'échange, comme Sylvia à cette soirée. Avec les locaux comme avec d'autres expatriés. Si l'échange culturel n'est pas simple, il suffit de la simplifier, en se rapprochant des personnes qui nous y aideront, et en évitant par exemple l'expatrié étroit d'esprit qui passe son temps à critiquer. Et puis parfois, l'expatriation participe aussi à un changement dans le regard du voyageur sur la vie et sur le monde. Beaucoup reconnaissent qu'ils apprennent une certaine sagesse, qu'ils prennent un certain recul. L'expérience internationale peut aider à relativiser...Bref, ami lecteur qui tombe sur cet article, tu peux le voir : si tu as l'occasion de partir vivre hors de tes cadres, fonce !
Irlande - Proposition de voyage
Pour mettre un terme à la thématique "Irlande" et rendre ce blog pratique pour des futurs voyageurs au pays du trèfle, voila ma proposition de visites et découvertes pour un voyage de 10 jours. Cette durée d'1.5 semaine me semble une bonne moyenne. Bien sur, je suis loin d'avoir tout vu en Irlande, mais je tiens compte de régions soi disant très intéressantes mais que je n'ai pas eu le temps de visiter. Je complète bien sur chaque journée par une série de photos. Tout d'abord, quelles sont les meilleures périodes pour visiter l'Irlande ? Tous les guides l'expriment bien, en général, la meilleure période pour ce pays est la période la plus ensoleillée, à savoir avril, mai, juin. En 2007, l'ensemble du mois d'avril a été très ensoleillé. Et clairement, juillet et aout n'étaient pas très beau, et particulièrement pluvieux, comme dans toute l'Europe du Nord. Ainsi, en prenant le cas d'un voyage normallement rythmé, avec une composante festive, culturelle, historique et naturelle, pour alterner nature et villes, voila l'itinéraire que je conseillerais au voyageur de passage.
Journées 1, 2, (3): Visite de Dublin, capitale de l'Eire.
La visite de la ville de Dublin est selon moi intéressante à plus d'un titre: tout d'abord, il s'agit d'une ville dont l'Histoire est assez représentative de l'histoire du pays, comme beaucoup de capitales. Ainsi, certains lieux sont très intéressants à visiter, pour mieux réaliser la difficile histoire irlandaise (Prison de Kilmanhaim, Dublinia). Ensuite, elle possède probablement les meilleurs musées d'Irlande, avec notamment le très intéressant musée archéologique. Enfin, Dublin est une capitale très jeune, très dynamique, qui a pleinement profité du boom économique (Tigre Celtique) et attirant comme un aimant l'ensemble des 20-30 ans européens, ainsi que beaucoup de coréens et asiatiques. L'ambiance dans les pubs est donc garantie et vaut la peine.
Jour 1: Centre-ville de Dublin: De O'Connell Street à Grafton Street ; le parc Georgien de St Stephen's Green; Trinity College. En soirée, tournée de pubs (pub crawl) du quartier de Temple Bar, en goutant une (des?) Guiness, Kilkenny ou Bulmers...
Jour 2: Dublin historique et religieux: Matin: visite de Dublinia et de Christ Church. L'après-midi: visite de Kilmanhaim goal, et eventuellement de St Patrick's church. Conseil: soyez sur de comprendre l'anglais pour la visite de la prison... Alternative possible: Dublin Castle, avec quelques belles salles, mais rien d'autre... Puis en soirée, le très beau Café en Seine.
Jour 3 (facultatif): Au choix Alternative 1: pour les amateurs de botanique, le jardin botanique de Dublin possède, selon l'avis même de connaissances botanistes, des plantes rares. Il est vrai qu'il est particulièrement intéressant. Alternative 2: pour les amateurs de brasseries, la Guiness factory et la distillerie Jameson...je ne les ai pas visité. Alternative 3: location de vélos et ballades du Phoenix park, avec son troupeau de daims qui réjouira les petits...Cependant, ce parc n'est pas spécialement très intéressant. Le Soir, pourquoi pas une course de lévriers ou les répétitions du spectacle de danse irlandaise Riverdance (Arlington hotel, le long de la Liffey)?
Jour 4: les Wicklow mountains: si vous avez une voiture, une matinée suffira pour visiter les Powerscout Gardens, et passez le reste de la journée à vous balader dans la vallée de Glendalough. Sans voiture, choisissez l'une des deux destinations, depuis Dublin, avec retour dans la capitale le soir. Si vous ne pouvez faire les deux, préférez Glendalough.
Jour 5: Kilkenny: Après avoir dormi à Dublin, partez en direction de Kilkenny, une charmante ville médiévale irlandaise. Il faut au moins 2 heures de route depuis Dublin. La visite de la ville se fait en une journée, le temps de bien profiter du château et de la très belle cathédrale Saint Canice, et le soir, l'un des nombreux pubs de la ville vous ouvrira probablement ses portes. En tout cas, Kilkenny est vraiment une petite ville qui vaut le détour.
Jour 6: Arrivée et visite de Galway: Après avoir dormi dans la région de Kilkenny, prenez la route direction Galway et la cote ouest de l'Irlande. Pourquoi pas visiter le probablement grandiose Rock of Cashel au passage ? La visite de Galway ne prend pas plus d'une demi-journée. Baladez vous dans ses rues animées et profitez de ses soirées très dynamiques et festives. Si vous aimez les auberges de jeunesse cosmopolites, bon enfant et festives, foncez au Salmon Weir Hostel ! J'ai passé perso de très bons moments la bas, et j'y ai même vu des français manger une tartiflette!
Jour 7: le Connemara : Les tourbières et paysages romantiques du Connemara valent le détour. N'hésitez pas à prendre une excursion depuis Galway, elles sont en général de bonnes qualités. Petite astuce: beaucoup d'excursions proposent comme point principal la visite de Kylemore Abbey. Personnellement, je trouve que ca ne vaut pas le coup. Une fois sur le parking, traversez plutôt la route pour faire une petite marche dans les tourbières, au milieu des moutons...C'est vraiment excellent !
Fin du séjour: Deux possibilités.
Jour 8 et Jour 9: Découverte d'Inishmore, îles d'Aran: Les deux jours de vélos passés sur Inishmore resteront parmi les plus beaux moments de mon séjour. Cette île n'est pas si belle que cela, mais c'est pourtant la bas que je me suis senti le plus profondément en Irlande: faire du vélo sous la pluie, regardez des oiseaux jamais vus auparavant, écouter les irlandais parler leur langue, le gaélique...Ici le temps semble arrêté. Comptez une nuit sur l'île, pour avoir le temps de la visiter entièrement.
Jour 8 et Jour 9: Départ pour Killarney (jour8) et visite du Ring of Kerry (jour9)
Le Ring of Kerry est le paysage que j'ai trouvé le plus grandiose. Le Killarney National Park est vraiment splendide. Je conseille de le visiter, même si par cet itinéraire, que j'ai moi même fait (en m'arrêtant deux jours à Dingle entre temps) nécessitera au moins une demi journée de trajet en bus. C'est à voir, peut être faut il mieux privilégier la région de Galway, visiter par exemple le Burren, et éviter ainsi ce long trajet.
Jour 10: Retour à Dublin, avec des images plein la tête...et retour au monde réel ! La aussi, le trajet Killarney Dublin vous prendra environ 6 heures, de mémoire...
Proposer ce petit séjour m'a fait revivre avec une certaine émotion mes ballades et découvertes. Bien sur, il y a de nombreuses autres possibilités, et 10 jours passent très vite...Je n'ai pas parlé du Burren par exemple, ni de certaines stations autour de Dublin. Quoiqu'il en soit, je ne pense vraiment pas qu'il faille rester plus de trois jours à Dublin. Enfin, si vous êtes très nature, ne restez que deux jours à Dublin, et compensez l'arrivée à Galway et la visite du Connemara en une journée. De toute façon, l'Irlande possède de nombreuses régions splendides. Ainsi, je tiens absolument à voir certaines régions: le Rock of Cashel, la péninsule de Dingle (je n'ai visité que le port en lui-même...le stop n'ayant pas marché le lendemain), Sligo, le Donegal, Derry en Irlande du Nord, et dans une moindre mesure, Cork et ses péninsules avoisinantes... Bref, je sais que je retournerai en Irlande. Peut être prochainement, peut être dans quelques années. Cette tranche de vie est maintenant close. Chère Irlande, à bientot, tu es dans mon coeur...
Irlande/Leinster - Dublin, il y a 23 ans
Parfois, il est utile de conserver de bons magazines. C'est ainsi qu'en ce week-end de Pâques, je suis allé jeté un oeuil à la collection de Géo de mes grands parents. Et c'est ainsi que j'ai trouvé un Géo consacré à l'Irlande, datant de juin 1985. Certains articles, notamment celui sur les îles d'Aran, sont superbes. Voila un article sur le Dublin des années 80, avant le boom économique donc, et de ses écrivains, écrit par Alain Hervé, grand journaliste français. Je le ponctue de nouvelles photos de la ville.
D'abord, vous entendrez dans le lointain une chanson: "Dans Dublin la belle ville, où les filles sont si jolies, j'ai rencontré Molly Malone. Elle vendait des poissons comme père et mère. Elle est morte d'une fièvre que nul n'a pu guérir et maintenant son fantôme pousse sa charrette..." Même si vous rencontrez ni Molly ni san fantôme à Dublin, la mélancolie sera toujours au rendez-vous avec la pluie. Ville aux murs noirs, usés par l'histoire, se reflétant dans les eaux noirs de jus de tourbe de la rivière Liffey. Six heures du soir dans Dame Street: des hommes et des femmes se sont abrités sous la marquise d'un ancien théâtre. Portrait de groupe avec manteaux humides, Heinrich Boll nous avait prévenus dans son "journal d'Irlande": "En Irlande, il pleut sur la pauvreté". Dix heures le lendemain matin: les bâtiments de Trinity College brillent au soleil neuf d'un ciel lavé à grande eau. Des centaines d'Américains en chapeau rose et en casquette verte attendent en une interminable file d'avoir accès à la bibliothèque. Venus du fin fond du Minnesota, ces O'Connell et ces O'Flaherty, ces Reagan et ces Kennedy, dont les pères sont partis, il y a longtemps, chercher et trouver fortune de l'autre côté de l'Atlantique, vont bientôt avoir accès, quelques secondes, aux fragiles souvenirs de leurs ancêtres. Les voilà. Le livre de Kells...le livre de Durrow.

Swift, lui, était anglais, mais vivait en Irlande, dont il embrassa la cause. Pour le rencontrer, allez à Saint Patrick, la cathédrale sans charme de Dublin, dont il fut le doyen, et où il fut enterré en 1745. Son épitaphe est toujours d'actualité: "Swift a fait voile vers son repos. Là, la sauvage indignation ne peut plus lacérer son coeur. Imitez-le si vous osez, voyageur désabusé. Il s'est battu pour la liberté." Bonne occasion pour relire "les voyages de Gulliver" ou la recette pour cuire les enfants d'Irlande et les empêcher d'être une charge pour leur pays. N'oubliez pas en sortant de la cathédrale de suivre le trottoir sur la gauche, jusqu'à la bibliothèque Marsh, la plus vieille bibliothèque publique d'Europe. La publicité touristique n'a pas tort: l'Irlande est un pays vert et charmant qui se visite avec un imperméable, mais, pour l'apprécier, il faut s'en remettre à l'humour féroce des irlandais. N'essayez pas de séparer l'Irlande des Irlandais. Il ne resterait rien. En vol vers Dublin, vous découvrirez dans la revue de la compagnie nationale ce slogan: "Les Irlandais sont à l'Irlande ce que le champagne est à la France".
Le temps passe, et Dublin a bien changé en 25 ans…
Irlande - Merci/Thanks/Gracias/Grazie
Dix mois passés en terre irlandaise. Que retenir de ce séjour? Le peuple irlandais est fidèle à sa réputation: chaleureux, accueillant et jovial. Un peuple irlandais très "friendly".Je sais que ce sont des généralités que tout le monde connait, mais tout de même, je tiens à le dire car je l'ai vraiment vécu (meme si bien su sur il s'agit d'une tendance et pas d'une généralité). Pour la première fois de son histoire, l'Irlande est un pays riche et donc d'immigration. Quel fierté pour les irlandais ! Espérons que cela continuera. Pour le moment, en tout cas, c'est un pays qui va plutôt bien. Mais n'oublions pas que la précarité est un peu plus importante qu'en France et que tout le monde n'a pas bénéficié du Tigre Celtique. La flexibilité, que ce soit au niveau du travail ou du logement par exemple, est plus importante qu'en France, c'est une certitude. Certains y voient des cotés négatifs, mais globalement, je trouve que c'est plutôt positif. Ensuite, les paysages sauvages de l'Irlande sont magnifiques. La côte Est est faite de paturages et de bocages. La côte ouest possède des régions variées, toutes différentes, mais toutes charmantes. Je retiendrais notamment le Kerry, au paysages de cartes postales. D'autres régions sont toutes aussi attrayantes. Le Burren, pour ses reliefs lunaire, les tourbières du Connemara, où la rudesse des Iles d'Aran sont également marquants. Sur la côte est, les Wicklow mountains offrent de tres bonnes possibilités de randonnée. La vallée de Glendalough est un petit bijou de romantisme. Enfin Dublin est une ville agréable à vivre. Bref, l'Irlande est un pays offrant des paysages variés et encore préservés. Enfin, n'allez pas en Irlande dans passer une soirée à faire un pub crawl, comprenez tournée des pub. Ambiance garantie !
Dimanche 09/03, je me promenais à St-Annes's Park et prenais les photos des jonquilles, symboles du printemps:
Un an plus tot, je photographiais ces même jonquilles, dans le même parc. Tout un symbole. La boucle irlandaise est bouclée, et mes objectifs sont atteints. Partir vivre dans un pays anglophone de l'Europe ne pose plus de difficultés majeures à l'heure de l'Union Européenne, et permet de faire de riches rencontres. Je tiens vraiment à remercier ma famille et mes amis de France qui m'ont suivi tout au long de cette année. Et bien sur, je tiens à faire une spéciale dédicace à tous mes copains d'irlande dans la suite de ce message. Thanks to:
My 25 flatmates...for all these good moments...with whom I shared all my life during six months. It was great !
My friends met from Valentia Parade... My last party was one of my best party !
My classmates in Alpha College...so good to have fun with you during those eight weeks...you' re the first guys I met!
My classmates in The English Academy...Hope to see you, in Spain or Italy !
My irish host family for their hospitality...
David's host family and friends for their friendship and their vodka shots...I discovered my new limits...
My shipmates and "one night" friends met around a pint, in Dublin, Galway, Dingle, Kilronan or Killarney...
My workmates at DCU and during my Nixer !
To my Irish friends: It was great to meet you and share some good experience in your presence. I know I'll go back to Ireland, because Ireland is in my heart now...Take it easy !
To my Italian friends: Che piacere aver scoperto un pó della vostra cultura ! Adesso conoces píu que gli spaghetti, il permigiano, e Carla Bruni ! Spero di rivedervi presto net vostro paese il prima possibile; E vive Italia !
To my Spanish friends: Sé que iré vivir un día en España en los años próximos. Me gusta muchomente España, y esto en parte gracias a vosotros. Gracias y Hasta luego, amigos.
To my French friends: On se reverra du coté de l'Alsace, du Sud-Ouest, de Paris ou de la Martinique ! Que de bonnes rencontres avec vous aussi. Merci à tous pour tous ces bons moments !
Rencontrer, échanger, travailler et vivre avec des personnes de nombreux pays est une expérience très constructive tant sur les plans personnels que professionnels. N'hésitez pas à la tenter, vous n'en reviendrez que plus riche intérieurement et expérimenté professionnellement!
Irlande/Leinster - Les parcs de Dublin: Les National Botanic Gardens
Je profite de mon retour en France pour parler un peu du jardin botanique de Dublin, que j'avais visité mi-juillet, avec Fanny, une copine de l'école d'anglais. Je n'ai qu'un critère de comparaison, le jardin botanique de Montpellier. Il est clair que celui de Dublin est beaucoup plus grand, peut-être le plus grand d'Irlande ?
En tout cas, il possède environ 20 000 plantes vivantes, des jardins extérieures, des serres intérieures de belle architecture victorienne, et une très belle collection d'Orchidée, dont j'ai quelques souvenirs en tête. La balade était vraiment agréable: soleil, ce qui était loin d'être habituel l'été dernier, température optimale pour n'avoir ni trop chaud ni trop froid.
Certaines essences étaient splendides, d' autres très rares, et donc surprotégées. On pouvait y voir de très nombreux écureuils, jeunes pies sortant du nid, et au milieu coulait une rivière.
Irlande - Cuisine et Take Away irlandais
En cette période calme en visites en tous genres, je vais vous présenter pour commencer une des spécialités culinaires les plus appréciées en Irlande: l'irish stew. Effectivement, il y a quelques semaines, tombant sur un take away en proposant, je décidai de gouter cela pour une deuxième fois, après une première fois dont je ne me souviens guère, en famille d'accueil en mai 2007. Le take away proposait donc un irish stew remplissant un morceau de pain frais, et de qualité.
Qu'est ce l'Irish stew ? Il s'agit simplement d'un ragout de mouton ou agneau, mélangé à des pommes de terre, oignons et persil. Voila la photo de l'irish stew avalé ce midi, et pour la recette, cliquez ici.
Honnêtement, j'ai été un peu déçu par mon repas. C'est bon, OK, mais c'est loin d'être exquis. D'ailleurs, vous le savez surement, la nourriture irlandaise, est tout comme la nourriture anglaise, loin d'être renommée. A ce qu'il parait, elle est tout de même en nette amélioration, et, autre chose à signaler, le développement économique a engendré l'arrivée massive de personnes de divers continents, et donc de restaurateurs et d'épiciers de nombreux pays. Les restaurants italiens, espagnols, français (dans une moindre mesure, il me semble), indiens, thaï etc ont donc fleuris à Dublin depuis quinze ans. C'est bien sur au plaisir de tout le monde ! Ainsi, dans mon quartier, Phibsboro, j'ai plus ou moins le choix, en terme de take away, à quelques fish and chips: Il s'agit, je le rappelle si besoin est, d'une association de poisson frais frit dans de la pâte ou des miettes avec des pommes de terre frites. Plat qui trouve son origine clairement à la Grande-Bretagne mais qui s'est répandu dans la grande majorité des pays anglophones (principal take away en Australie et en Nouvelle-Zélande), il est habituellement très consistant, même s'il faut noter qu' il est à ma connaissance moins calorifique que les traditionnels fast food américains: terribles sauces "McDo" non présentes et poisson, bien sur. A consommer avec modération, mais je dois reconnaitre que le poisson frit est délicieux. Le principal choix des consommateurs est le Cod, comprenez morue, même si on peut trouver régulièrement une dizaine de choix de poissons dans ces Take away, tels que de la raie, de mémoire. Quand aux Chips, il s'agit de frites beaucoup plus épaisses que les Frites du Mc Do, généralement meilleures compte tenu de leur cuisson interne et de l'ajout fréquent de vinaigre. Bref, le tout est souvent volumineux, et j'ai rarement fini ma portion en une fois.
Dans le quartier, j'ai récemment découvert un délicieux take away chinois et thaï. Pour un prix raisonnable, il offre de délicieux mets, bien plus "healthy" et aux saveurs autrement plus raffinées. Quoi qu'il en soit, le prix d'un repas dans ces take-away et fast food est généralement d'environ 7-8 euros, à Dublin. Les fast-food justement, parlons en ! Comme partout, le Mc Do est roi, mais son principalement concurrent aux states, le Burger King, est présent également sur O'Connell Street, les champs-Élysée dublinois. Le principal fast-food irlandais est le Supermacs, mais je n'ai jamais testé. De toute façon, il est clair que, comme mon actuelle professeur d'anglais nous le disait la semaine dernière, les jeunes irlandais ne connaissent quasiment, parfois même en famille, que la mal bouffe de type Hamburguers. De nombreux take away n'appartenant pas à une compagnie proposent ce type de restauration partout dans la ville...Le genre de bouffe à suivre, ou aucun légumes n'est proposé, ou l'odeur d'huile est présente dans tout le magasin et ou il faut éviter d'aller trop souvent. Tout comme le problème de l'alcoolisme, le problème de l'obésité me semble plus préoccupant encore qu'en France ou en Suisse...j'ai même récemment lu que l'Irlande a l'un des plus haut taux au monde d'obèses, et on peut le remarquer dans les rues.
Pourtant, toutes les familles irlandaises ne cuisinent pas forcément gras non plus. Si je prends l'exemple de la famille dans laquelle j'ai vécu durant 8 semaines en 2007, il est clair que la pomme de terre était très présente dans le repas, quasiment quotidiennement et sous toutes ses formes. Toutefois, la cuisine au beurre semble importante, même si les légumes sont très souvent cuits à l'eau. Quoi d'autres ? les irlandais apprécient le Garlic bread, les poivrons, mais il est intéressant de noter que, chose étonnante, les fruits de la mer et autres poissons sont peu consommées en Irlande. Les irlandais n'aiment pas vraiment cela, même si on peut noter la culture d'huitres dans la baie de Galway. Les fromages sont également très peu représentés en Irlande, pays ou pourtant les bovins et ovins sont présents en quantités non négligeables. Il existe quelques fromages du cru, que je n'ai pas encore gouté. Effectivement, il faut aller dans des magasins spécialisés pour les trouver. Dans les centres commerciaux, le principal fromage, ou plutôt tentative de fromage, est le fameux Cheddar, qui est en fait un fromage anglais, utilisé notamment comme fromage à râper. Voila une photo pour vous montrer à quoi il ressemble:
On est loin d'un Gruyère, non ? La palette de fromages irlandais est clairement assez limitée, ce qui pourrait paraitre étonnant compte tenu de la production bovine et ovine de quantité et de qualité intéressante (les pâturages irlandais sont considérés comme les meilleurs d'Europe). Mais c'est un fait, les produits fromagers sont comptables sur les doigts de la main, et j'ai noté que plusieurs personnes n'appréciaient que moyennement le lait irlandais, moi le premier. Le fromage Philadelphia, marque internationale mais pourtant introuvable en France, est le principal fromage à tartiner. Au niveau du pain, le plateau de choix est également limité. Des petites baguettes de Cuisine de France et surtout beaucoup de pain de mie ! Je ne suis pas trop regardant au niveau de ce que je mange, mais vraiment, la aussi, le choix est très limité. On rencontre aussi quelques plats d'origines française, comme ces choucroutes. Appétissant??
Voila pour finir un take away aussi typique que de plus en plus rare: une vendeuse de fruit ambulante. J'attends de mes compères passionnés de l'Irlande (Maeve, Larys, Estelle, voir les liens) qu'elles me disent s'il s'agit dune Molly Malone? Il me semble que oui, mais je n'en retrouve pas la preuve dans mon guide ou sur la toile. La "vraie" Molly Malone, représentée par une statue sur Grafton Street (voir message du 16/09/07) est un symbole de la ville. En tout cas, grâce à l'indication d'une copine, je suis allé dans un quartier que je ne connaissais guère, et suis bien tombé sur une de ces vendeuses.
Plutôt original, non? Du bon raisin pour 2 euros le sachet ! Pour en revenir à Molly Malone, je tiens juste à donner ces deux liens. Le message de Maeve, ici, avec la chanson de Sinnead O'Connor, et l'article de Wikipédia, là. Voila, je vous laisse maintenant, car "it's time for a Guinness".
Irlande/Leinster - Une journée à Dalkey
En ce dimanche 18 février 2008 et sous un soleil radieux, nous sommes allés, mon frère, mes colloc' alsaciennes et quelques autres compères, dans un petit village portuaire de la région dublinoise: Dalkey. La journée fut vraiment belle: température agréable malgré un petit vent frais, balade très relax, grand soleil (ce qui est plus courant que je l'imaginais durant cette période hivernale), et villas et paysages très charmants. Un vrai coup de cœur! Dalkey a pris pour certains le surnom du Beverly Hills dublinois, compte tenu du nombre de villas de personnes riches et célèbres. Tout de même selon moi moins cossu que Killiney ( voir article du 04/09/07), il s'agit d'un village aux grandes et belles villas. La première attraction que l'on découvre en ville est le "château".
Passé cette petite et simple attraction, nous descendons en direction de la mer, tout en prenant en photo d'agréables shops et autres maisons. Elles ne sont pas particulièrement différentes de ce que je connais, mais bon, la folie du numérique l'emporte toujours dans ce genre de cas !! AU passage, j'ai été le photographe d'une de mes colloc...le vol de mon Lumix il y a quelques semaines ne m'empêchera pas de continuer d'immortaliser mes belles découvertes !
Un peu plus bas, l'ambassade du royaume du Maroc, dans une sorte de petit château des temps moderne...
Le nom de la ville, Dalkey, provient de l'ile qui se situe à quelques centaines de mètres de la cote: Dalkey island. Nous arrivons au niveau de la mer et pouvons apercevoir cette petite ile agréable. Différents points de vue sont accessibles et c'est un vrai bonheur d'être ici, sous un soleil radieux et chaud, à la mi février !
Quelques vieilles barques, une petite plage de sables, des pêcheurs, l'odeur de la mer, le soleil, que demander de mieux !
Les petits cottage irlandais ont comme d'habitude beaucoup de charme.
Arrivés près de la plage, nous remarquons que les activités en ce beau dimanche sont multiples: pêche, bateau, kayak, wakeboard ou même natation !!
Vous le comprenez, tout le monde profite au maximum d'une telle journée. Ce n'est pas si commun en Irlande, surtout en février! De mon coté, je n'ai pas pu m'empêcher, avec mon appareil d'un jour, de réaliser quelques macros et autres souvenirs...
Enfin, la dernière étape de notre petite journée ensoleillée nous réservera une bonne surprise. Dans le port de Dalkey se trouve quelques phoques veau-marin (d'après mon guide). il n'y en a pas beaucoup, mais c'est marrant de les observer. L'un d'entre eux s'approche et nous regarde pendant quelques minutes, à quelques mètres de nous.
Cette journée s'achève donc par cette rencontre sympa et distrayante. C'est cool de voir ces animaux aussi prêt d'une grande ville. Est ce un signe que les eaux n'y sont pas trop polluées ? Quoiqu'il en soit, Dalkey a vraiment été une agréable surprise. Bien sur, les paysages ne sont pas grandioses, mais ce village reste charmant et selon moi bien plus agréable à visiter que Bray par exemple, même si les deux sont complémentaires et différents (Bray possède une grande plage de Galets et une colline d'où la vue panoramique est agréable, voir message du 7 mai 07).
Irlande/Leinster - Les courses de lévriers
En ce mardi 29 janvier, nous sommes allés, mon frère David (qui est en Irlande depuis 15 jours) et moi-même assister à une distraction appréciée d'une partie des irlandais: Les courses de lévriers. Je tiens à préciser que je ne suis pas du tout fan des courses hippiques de Cagnes-sur-mer ou n'importe quel autre hippodrome, mais étant la, à Dublin, pour découvrir à fond le peuple irlandais et sa culture, et ayant lu à plusieurs reprises la description du guide du Routard sur ses courses, je tenais absolument à voir ça. Et je n'ai pas été déçu. A Dublin, il y a deux stades consacrés aux courses de chien: Shelbourne Park and Harold's Cross. Nous sommes allés dans cette deuxième place, située dans le sud de la ville. Je vais maintenant vous compter le déroulement d'une course, qui, selon le Routard, a quelque chose de vraiment insolite.
Ainsi, nous entrons dans le stade. L'entrée est payante, 10 euros. Tout de suite, de nombreux irlandais sont la, observant les résultats des premières courses, réfléchissant à leur paris. Le stade est composé, au rez-de-chaussée, d'estrades extérieures. La, c'est cheveux (ou plutôt béret) au vent et cigarette à la bouche que les bons vieux Dublinois viennent parier auprès des bookmakers, criant d'une voix de Stentor un incompréhensible "Viens parier ici, tête de nœud" (Interprétation personnelle, car je n'ai rien compris). Le Routard les décrit bien, en parlant de leur concentration envers la foule en délire (j'exagère un peu). La, on se sent en Irlande, dans la bonne vieille Dublin, et on imagine ces courses avec des estrades pleines (c'était loin d'être le cas aujourd'hui), sous le vent et la pluie, et pour tenir le coup une bonne Guinness pour tout le monde.
Après avoir assisté à deux courses en bas, nous décidons de quitter les hommes-berret pour aller voir l'étage supérieur. Cette fois-ci, ca change. Famille avec plusieurs générations représentées, dégustant vin et bon repas, et suivant les courses sur petit-écran, encore plus passionnément, et en tout cas mettant plus d'ambiance. Bref, un public clairement différent. Des dames d'un certain age nous conseillent même sur les paris. Finalement, nous sommes la, alors parions et concentrons nous sur la course...
Ainsi, à chaque entrée, il nous est distribué un petit cahier avec les détails de chaque course. C'est la dessus que tentent de se référer une bonne partie des parieurs non chevronnés. Tout est décrit. L'animal et ses caractéristiques (nom, poids, age), les courses précédentes (dates, positions au départ, temps, classement) etc. Après avoir plus ou moins compris le truc, nous décidons de miser deux euros pour une course...Et c'est parti, et je peux vous dire que ca rend les courses nettement plus attrayantes! Les paris ouverts jusqu'à la dernière seconde, sont fait. Les hommes-berret au rez-de-chaussée laissent le match de foot pour se précipiter sur les estrades. A l'étage supérieure, une mamie avale sa patate en regardant abasourdie les chiens...Effectivement, chaque coureur et son chien sont très brièvement présentés. Puis, après une minute de dégourdissement sur le stage, les chiens entrent dans leur boite. Attention, Dring la sirène retentit. Le faux-lapin mécanique est lancé. Il arrive à toute allure au niveau des cages. Elles s'ouvrent. Vlan c'est parti, le n°4 prend la tète et ils finissent tous par courir à environ 80 km/h. La course dure 1 tour soit environ 500 m. Ça va vite. Les personnes crient, d'autres tombent en malaise et certaines autres encore sont réanimés par les urgences (La aussi j'exagère un peu !). Puis, 30 secondes plus tard, c'est la ligne d'arrivée. Quelques personnes ont gagné, beaucoup ont perdu: c'est la dure loi des jeux d'argent !