04 oct. 15

Une souris et...David : mon frère, ce photographe

Un des facteurs limitant la rédaction d'articles sur ce blog est le manque de possibilité de progresser en photographie. En effet, l'appareil utilisé est bien, un petit compact lumix, mais reste un peu limitant quand il s'agit de progresser. Et puis investir dans un appareil réflex et ses filtres est tentant, à condition de l'utiliser derrière. Et de savoir développer les photos numériques avec des logiciels tels que photoshop. Dans ce domaine là, mon frère David est un bon : graphiste de formation, il s'est mis à la photographie il y a quelques années, constatant qu'il était utile de développer la compétence, et par plaisir aussi, bien sûr. Et avec son appareil réflex et sa bonne connaissance de photoshop, autant dire qu'il a la possibilité de produire des clichés de grande qualité.

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Voyage en Islande. Trois semaines passées avec quelques potes à lui dans ce pays dont les couleurs et paysages forment un doux mélange entre réalité et peinture. Trois semaines à aller de scène en scène, à voiture ou à pied...à camper dans une nature sauvage et préservée.

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Islande

Voyage en Norvège. Restons dans le Nord de l'Europe et allons voir un petit bout de Norvège...pas beaucoup de photos, du fait des mauvaises conditions météorologiques...mais tout de même, voilà un petit havre de paix. Photographie de juin 2015.

Norvège

Excursions dans les Alpes. Car la photographie en milieu montagnard offre une variété de possibilités.

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Et pour finir, n'oublions pas la montagne des Genevois, ce beau Salève. Une prise de vue faîte un beau dimanche après-midi, depuis l'observatoire. Ses autres photos sont ici. Ces petits trésors donnent vraiment envie d'investir dans un appareil photo de meilleure qualité. Un jour, peut-être !

Salève

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03 oct. 15

France/Aquitaine/Dordogne - Une journée à Mouleydier (2)

D'autres Terriens découvrent la douceur de vivre périgourdine, par une belle journée d'été 2015 à Mouleydier. Pourquoi les présenter en quelques lignes ? Peut-être car, bien avant les voyages et autres visites de sites touristiques, c'est bien la rencontre de Terriens de différents continents qui m'inspire le plus. Peut-être aussi car il existe un différentiel important entre ces fameuses relations internationales, officiées par nos chers hommes d'Etat et autres hauts fonctionnaires, et les rencontres internationales qui peuvent se dérouler au niveau de la population : ainsi, la Grande-Bretagne était l'autre Grand Satan de l'Iran, titrait un journal en 2011. Tellement triste : il n'y a qu'à voir le magnifique film "Les chats persans", sur la vie du Téhéran underground pour rappeler l'évidence : quand on aime faire des rencontres internationales sur son temps libre, on se sent souvent plus proche d'une partie des Terriens avec qui on échange qu'avec une partie de la population de son pays d'origine. Du moins au niveau idéologique. Alors entendre Zemmour rappeler aux téléphiles que la préférence nationale est importante pour lutter contre le suicide français, forcément, semble très éloigné d'une vision plus internationale de la citoyenneté. C'est tellement étrange d'évoquer les lignes de vie d'un peuple, pour citer un livre, tellement les valeurs entre deux voisins peuvent être éloignées. Avant de connaître un autre Terrien, faudrait-il déjà connaître son voisin de pallier ? Peut-être, peut-être pas. En tout cas, une chose est sûre, développer des relations amicales avec d'autres habitants de la planête permet de facilement dépasser quelques représentations, de lever quelque peurs, d'aiguiser quelque envies de découverte. Rencontrer Joy, par exemple : un copain chinois ! Avec Muyao, qu'il n'a connu que récemment, ils ont gagné un concours pour se faire financer leur participation à ce projet à Mouleydier. Sur la base de leurs notes, de leur niveau d'anglais, et de leur culture générale...puis, ils ont eu des cours leur permettant de mieux connaître la culture française. Les professionnels de la mobilité étudiante chinoise seraient-ils en train d'évaluer les dispositifs de volontariat existant en Europe ? La Chine est elle la future Corée-du-Sud du volontariat international ? En tout cas, pour Joy, c'est une première en Europe...alors la découverte du rayon fromage du supermarché du coin est une belle expérience ! Quant à Muyao, elle se présente en quelques lignes : mon nom est Muyao. Je suis de Pékin, Chine. j'ai 21 ans. J'étudie l'architecture et j'aime les bâtiments ici. La vie sur ce chantier, pour moi, est précieuse, et j'aime les personnes que je rencontre. J'ai expérimenté un choc culturel, différentes manières de vivre, et une soirée à danser à l'Européenne. Je suis profondément émue de l'enthousiasme des français locaux.

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Muyao, en haut, et Joy, en bas

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Maxime a particulièrement apprécié la jolie ville de Sarlat. Cet Amienois de 27 ans était sur le chantier international de Gex, en 2010, et c'est naturellement que je lui propose de participer à ce projet avec moi...histoire de le recroiser quelques années plus tard. Une bonne retrouvaille : le travail sur le chantier ici est agréable, il s'agit de faire de l'entretien paysager sur le site des écluses des Tuillières.

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Katérina est une amie d'enfance de Jacob: mon nom est Katérina, je viens de République tchèque. Je suis étudiante à l'université technique de Prague. J'ai 21 ans. Je suis contente d'être ici. C'est mon troisième chantier, donc je savais à quoi m'en tenir. Mais c'est un projet très spécial. Les habitants locaux prennent soin de nous. Merci pour cette opportunité. Nous pouvons rencontrer la population locale, visiter des lieux intéressants de la Dordogne. J'aime énormément cet endroit et espère que vous apprécierez le travail que nous faisons. J'espère revenir un jour pour voir comment vous continuez à entretenir le site des Tuillières !

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Olivier a grandi à Kinshasa, Congo, et vit en France depuis 1 an et demi. Mon objectif : apporter une aide aux habitants de Mouleydier; Acquérir de nouvelles connaissances; Profiter, échanger sur la culture de chacun et améliorer la manière de vivre au quotidien.

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Citons ensuite Nuria, catalane ; Albi, d'Albanie; Minori, du Japon; Jiwon, de Corée du Sud...sans oublier Reyhan, animatrice turque. 15 personnes, 12 nationalités. Magique. Jiwon est étudiante et souhaitait donner un peu de sens à son été : je suis venu à Mouleydier pour expérimenter la culture française. Durant 3 semaines, j'ai pu apprendre sur les différentes cultures et modes de vie locaux. Bien qu'on soit tous de différents pays, on essaie de se respecter et de se comprendre. J'ai parfois été tellement surprise de voir à quel point nous pouvions être familiers entre nous. Nos cultures, langues et backgrounds sont tous différents mais en coopérant entre nous, nous ne faisons qu'un. Bien que n'ayons pas été en mesure faire l'entretien paysager intégral des écluses, je suis très curieuse de revenir ici et de voir comment celui-ci a été prolongé.

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Minori, du Japon et Jiwon, de Corée-du-Sud

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Nuria, Catalane, (en vert), Albi d'Albanie, Reyhan de Turquie

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Le chantier : entretien paysager des murs bordant les écluses

Des excursions de quelques après-midi permettent à tous de découvrir quelques éléments touristiques des alentours et d'imagier un peu mieux comment vivent les personnes dans ce beau département...à Montbazillac, par exemple, pour déguster un peu de vin ; à Sarlat, pour découvrir quelques produits typiques de la région...mais la visite d'une ferme de production de lait et fromage de chèvre est aussi à souligner. 

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Ces années de jeune adulte (18-30 ans) ne sont pas toujours évidentes à vivre : se lancer dans la vie adulte, suivre des études et autres formations génèrant des évaluations répétées, trouver sa voie ne se fait pas automatiquement. Alors même s'il s'agit d'une goutte d'eau, laissons-nous croire qu'un chantier international peut permettre aux jeunes de cette tranche d'âge de trouver quelques bonnes directions à prendre pour la suite. Et puis en ce 21ième siècle, garder contact via les réseaux sociaux est chose aisée...alors faisons-le, buvons un thé avec Muyao, sur Skype. Et regardons ensemble le soleil : elle, à l'Ouest, se coucher; et moi, à l'Est, se lever.

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21 sept. 15

France/Aquitaine/Dordogne - Une journée à Mouleydier (1)

Des cigales dans les arbres. Non, nous ne sommes pas au bord de la Méditérannée, mais à 10 km de Bergerac. A Mouleydier exactement, petit bourg paisible au bord de la Dordogne, douce rivière du sud-ouest français. Durant une de ces belles journées d'août 2015, le site des écluses des Tuilières, un des plus bel équipement hydraulique de ce type en France, paraît-il, est occupée par un magnifique groupe de volontaires internationaux apportant une goutte d'eau à l'entretien de ce patrimoine.

Une douce rivière. Dordogne, douce rivière, proche de ta cousine Ain, quoique plus sombre et peut-être plus eutrophe. Une rivière longée de ces magnifiques écluses; des canaux aux promenades bucoliques sous un chaud soleil. Une rivière qu'il fait bon photographier. Comme en cette matinée, à Couze, une commune voisine, où un autre chantier international fait doucettement grandir quelques identités. Car qu'on se le dise, avec les échanges interculturels, accessibles à tous, par tous, pour tous, nos identités grandissent sans cesse.

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Une atmosphère magique, un doux matin d'août 2015, à Couze, Dordogne

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Des écluses et des canaux. Et qui dit rivière, dit habitants. Qui dit habitants, dit territoire. Et qui dit territoire, dit aménagement. Et le long de la Dordogne, un barrage, des écluses, des canaux. Et des reflets magnifiques.

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Des Terriens. D'ici ou d'ailleurs. Car rappelons-le, un chantier international doit permettre de se faire rencontrer des Français et des internationaux pour partager un peu d'humanité dans ce monde difficile. Emanciper quelques résistances, ouvrir de nouvelles perspectives par la rencontre internationale...mais alors, qui sont-ils, ces jeunes adultes de la planête Terre qui ont envie de faire une petite action utile. Car souvent, une action simple est déjà une grande action. Petites présentations, par eux-mêmes.

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Jacob a entendu parler du service volontaire international via sa copine Katérina...le bouche à oreille, principal moteur de l'inscription de jeunes terriens sur les chantiers : salut ! Mon nom est Jacob. Je suis de République tchèque, à Prague. J'ai 22 ans et étudie la chimie. C'est mon premier chantier, alors je ne savais pas trop à quoi m'attendre. J'ai été surpris en bien par cette expérience. J'ai rencontré de nombreuses nouvelles personnes, que ce soit les volontaires de différents pays ou les habitants accueillants de Mouleydier.

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Chen est la première habitante de Taïwan avec qui j'échange. C'est une chouette personne, très expressive, et elle nous livre une petite présentation de son ressenti : bonjour ! Je suis Chen. Je viens de Taïwan et ai 21 ans. Je suis étudiante à l'université, en littérature chinoise. Je devrais être diplômé l'année prochaine. Ensuite, j'aimerais être journaliste. J'aime le voyage et le contact avec d'autres personnes dans le Monde, et ce chantier international me donne l'opportunité de voyager et vivre dans un endroit où je ne suis jamais allé. Dans ce projet, je vis et travaille avec 14 autres personnes (plus les 10 autres personnes de Couze), et la plupart du temps j'ai l'impression que je n'ai besoin que de parler, rire, manger...avec tout le monde. La vie ici est simple, mais abondante Je pense que je vais chérir ces souvenirs à propos de ces journées. Par exemple, regarder les étoiles dans le ciel; travailler avec d'autres personnes; visiter des petits villages; cuisiner, faire la vaisselle; nager dans la rivière; faire du vélo dans la forêt; apprendre des nouveaux mots dans des langues étrangères; j'apprends beaucoup !

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Giyeong-Jin, elle, vient de Corée du Sud. A 19 ans, elle est une jeune étudiante en première année d'une école formant à l'administration policière: mon premier objectif était de voyager en Europe...puis, celui-ci a évolué, du fait que j'aime rencontrer d'autres personnes et apprendre sur d'autres cultures. Ce chantier international est une expérience très très spéciale pour moi, et très mémorable. Nous sommes 15 personnes ensemble, vivant ce projet. Le travail est parfois fatiguant, mais j'apprends beaucoup des autres cultures et me fais des amis de plus en plus proches. En premier lieu, je croyais que les personnes asiatiques et européennes étaient différentes. Par exemple, dans leur manière de penser et d'agir...mais cette représentation a évolué. Nous sommes pareils. Comme résultat, je dois dire que ce chantier international à Mouleydier et très important, c'est une grande expérience !

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Giyeong-Jin, Chen et Jacob avec Mad, Guinéen rencontré à Laurenan

Giyeong-Jin est probablement venue sur ce projet via la principale structure du Service Volontaire International en République de Corée : International Workcamps Organisation, (IWO). Et si on allait faire un petit tour sur son site web ? Il s'agit d'une ONG qui propose des chantiers en Corée et envoie les volontaires coréens sur les projets des partenaires mondiaux. Date de création : 1999 ! Frais de participation pour les volontaires coréens, sur les projets en Corée : aucun. Son principal objectif :  la Glocalization, à savoir amener le Monde en Corée du Sud et faire en sorte que la Corée du Sud soit ouverte au Monde. Ses activités principales se résument en deux mots : Global Education. G: Growing and Training Youth and Volunteers. L : Leading a new paradigm in the field of non-formal education. O: organizing International Voluntary Services. B : Building Intercultural Programs. A: Arranging international conferences and seminars. L : Learning and understanding diverse cultures. Une association ayant 15 ans d'âge, et qui envoie environ 1800 Coréens sur les projets européens. Cela reste une goutte d'eau dans l'océan. Mais elle est belle.

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20 juil. 15

Suisse/France/Irlande/Guyane - Scènes de racisme ordinaire

Tolérance. Citoyenneté. Paix. Voilà les trois termes composant la couverture de la brochure 2015 de Concordia, dans laquelle je m'investis sur mon temps libre depuis 5 ans et qui me permet notamment de me faire des bons copains d'un peu partout en France. Une association dont le projet d'éducation populaire permet notamment, à son échelle, de lutter contre le racisme. Mais alors que je me balladais dans une librairie de Clermont-Ferrand, je tombe sur un livre : "Moi, raciste ? Jamais !" de Rokhaya Diallo et Virginie Sassoon. Celui-ci présente des scènes de racisme ordinaire dans la société française, issus du site internet de FranceTV "Racisme Ordinaire" lancé après les attentats contre Charlie Hebdo. Et je dois dire que mûrir mes connaissances sur le racisme m'intéresse particulièrement. Comme beaucoup de monde, il peut sans doute m'arriver de manquer de tact dans des échanges, sans pour autant être raciste. Il faut dire qu'alors que je n'avais pas beaucoup voyagé avant mon départ en Irlande, j'ai toutefois baigné dans des situations "interculturelles" au sein du bassin franco-valdo-genevois, ne serait-ce que dans les échanges entre français et suisses. La Suisse est à elle-seule un pays composé d'une vingtaine de mini-Etats et, alors qu'un Vaudois "n'est pas" un Valaisan, un Suisse romand "n'est pas" un Suisse allemand. Alors forcément, s'expatrier, partir dans l'outre-mer, baigner dans une association permettant à ses usagers d'utiliser les dispositifs de mobilité internationale permet de mûrir sa compétence interculturelle, d'assouplir son identité et de prendre du recul par rapport à toute forme de guerre de clocher si courante un peu partout dans le monde.

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Ce racisme ordinaire s'exprime dans toutes ces petites phrases et attitudes empreintes de préjugés, que l'on entend ou observe de manière quotidienne. Elles ne sont pas attaquables sur le plan légal, mais constituent néanmoins des micro-agressions. Dans la répétition, elles installent chez l'individu qui les reçoivent un sentiment d'insécurité identitaire. Si, considérées individuellement, ces phrases ne semblent pas problématiques, elles constituent pourtant une atmosphère et un climat de remise en question, voire de rejet. Ayant vécu à Annemasse, Lausanne, Dublin, Cayenne, Ambérieu-en-Bugey, Lyon, j'ai eu des opportunités d'expérimenter ces petites phrases de racisme ordinaire, en les recevant, en les observant, mais parfois aussi en les exprimant, sans méchanceté pour autant.

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Manu, Cayenne 2009: à une Française sympa qui m'avait appris à danser le zouk un samedi soir. SMS : "j'aimerais bien rencontrer une personne Hmong. On reste en contact ?". Pas de réponse. Forcément. Car on retrouve dans cette affirmation la question si courante : d'où viens-tu ? Cette question, que beaucoup posent systématiquement aux personnes dont on considère qu'elles n'ont pas "l'air" tout à fait françaises ne révèle pas toujours une véritable curiosité pour l'endroit d'où elles viennent véritablement, mais présuppose surtout une provenance étrangère. Lorsqu'on se voit confronté à cette question de manière récurrente, cela peut en revanche semer le doute, et conduire à s'interroger : "ma présence ici n'est-elle pas légitime ?" Ce qui est "marrant" dans cette interrogation, c'est qu'elle peut nous traverser l'esprit quand on rencontre une nouvelle personne dans la vie adulte, mais que bien sûr, elle nous paraît débile quand elle est posée à des copains avec qui on a grandit. Trois amis d'enfance français, 2 frères adoptés de Corée-du-Sud et un Franco-Marocain arrivé à l'école primaire en France, sont largement autant français que moi. Alors quel drôle de moment que d'assister à cette question qui leur est posée...et pourtant. Cet habituel rattachement d'une personne française, née en France et parfaitement intégrée à la société française, j'ai pu la constater l'an passé, sur mon chantier de Laurenan, durant lequel une personne, bossant dans une ONG, rappelait à un volontaire français que les femmes en Algérie n'avaient pas la même liberté que les femmes en France. Et lors de nos présentations, ce volontaire n'avait pu cacher un légèr agacement à cette fameuse question. Dans le même style, le livre présente quelques anecdotes:

Elle : "Et toi, tu viens d'où ?"

Lui : "De Lille"

Elle: "Quelle île ?"

Et une autre internaute de préciser, sur le site internet de France TV : "le racisme ordinaire a tellement accompagné mon enfance que je peux prédire la bonne ou la mauvaise rencontre. Oui, le racisme fait le tri. Aujourd'hui adulte, j'en ai plus que marre d'entendre des conneries dès la première rencontre. La question rituelle de l'origine - D'où viens-tu ? - et autres dérivés mois élégants pour toucher la "basanité". S'ensuivent des échanges plus ou moins polis, sur la bienséance de la question, sur l'identité du questionneur (métis lui-même ? ancien combattant des guerres d'indépendance ? juste un curieux innocent à moitié conquis par notre minois/accent étranger ?) et, last but not least, notre capacité mutuelle à la tolérance."

D'autres exemples de racisme ordinaire vécus en Guyane : du collègue créole qui, un peu ennervé, me demande de rentrer chez moi, à cet homme blanc, rencontré à Kourou, qui m'avait dessiné tous les clichés du raciste d'extrème-droite regréttant l'empire colonial. Je pense encore à quelques échanges auxquels je n'ai pas directement assisté, mais dont j'ai entendu parlé : entre  le "vous êtes un Bushinengé, je ne pense pas qu'on pourra vous faire jouer" affirmé par une femme créole d'une administration; Sans oublier le "je ne cotoie pas ces gens-là", dixit un habitant de Guyane parlant des Brésiliens, où encore la question en amphithéatre d'une jeune femme cayennaise sur l'intelligence des Amérindiens. Bref, on le voit, ça part dans tous les sens ! Ce n'est pas forcément grave, mais ce n'est pas agréable à écouter ! Dans le livre, un exemple est : dans un magasin de pêche, un homme arrive et demande à l'employé avec qui je discutais déjà de lui servir un produit précis. Je suppose que l'employé le connaissait et donc lui réponds qu'il n'en reste qu'un seul type. Et le monsieur commence à crier la phrase suivante : "tout ce qui est made in China, c'est de la merde. Et j'ai pas peur de le dire pour le monsieur qui est là", en parlant de moi. Or, je suis d'origine chinoise et je suis né et j'ai vécu en Guyane française comme le monsieur. Pourtant mon origine justifie apparemment que je sois affilié à tous les produits fabriqués en Chine. Enfin un autre exemple de racisme ordinaire que sans doute beaucoup de nos compatriotes ultramarins vivent en France métropolitaine : "je suis étudiante en troisième année de communication, originaire de la Guyane française. Dès mon arrivée en France métropolitaine, j'ai subi les stéréotypes de base : "tu as eu un bac cocotier !", "Dans votre île vous marchez pieds nus ?", "Vous ne devez écouter que du Francky Vincent en Guyane !", "Ton mec, c'est sûr que c'est un Noir !" En Bref, j'ai l'impression d'être née sur une autre planète, et ça fait mal..."

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Et puis bien sûr, ces petits éléments de racisme ordinaire se retrouvent à toutes les échelles. En Suisse, les Français sont souvent les "Frouze". En France, il m'est arrivé dans mon adolescence de critiquer les Suisses. Bref, rien de grave, mais ce n'est toutefois pas très agréable. Le livre cite : "Ma mère est allemande, mon père est breton, je suis née et ai grandi en France, j'ai la nationalité française, aucun papier ni existence en Allemagne. Pourtant, en France, je reste l'Allemande, la Boche, la Schleue. A l'école, on me demandait d'arrêter de parler allemand avec ma mère : c'est injuste parce qu'on comprend rien !" On voulait m'apprendre la culture française à grands coups de : " Tu vois, en France, on..."(Merci, je suis française aussi, rappelle-toi !) Ado, un ami de mon premier amour m'a aussi sorti la fameuse phrase : " je n'aime pas les Allemands, ce sont tous des nazis, mais toi c'est pas pareil, tu as du français dans le sang." (Et pas que dans le sang, mon vieux). Je me sens bien depuis que je vis en Autriche, ici on me prend pour une étrangère et j'en suis réellement une, on me dit : "c'est merveilleurx, tu es allemande et française ! Tu as deux cultures, tu es ouverte au monde, tu peux vivre partout." Quelle ironie. N'oublions pas non plus cette pratique courante : "Diplômée en gestion et cadre dans une entreprise, lors de tous les repas d'affaires avec les clients j'ai droit à un discours sur l'intégration, les jeunes immigrés qui réussissent, à des avis sur le voile et l'islam, aux comparaisons avec d'autres salariés d'origine maghrébine. Je suis juste une Française, qui a toujours vécu en France et qui aimerait bien qu'on lui parle d'autre chose, même pourquoi pas de la pluie et du bon temps ?!"

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Et puis les fameux échanges avec les Italiens : blanche d'origine italienne, les blagues sur mes origines ne se renouvellent pas. Amis, profs, surveillants, ils ne se rendent pas compte que leurs mots peuvent me blesser. "Tu manges des pâtes ? Normal, il n'y a que ça dans ton pays...ah, si, il y a la pizza aussi." "Ta famille, c'est une mafia?". Et toutes ces blagues sur mon nom et mon prénom, qu'on tente de prononcer à l'italienne sans grand succès. Arrêtez, franchement !" Forcément, lors de l'échange de jeunes à Pont-du-Chateau, certains échanges ont portés sur les stéréotypes concernant la France et l'Italie, qui sont parfois volontairement mais inconsciemment reproduits lors d'une rencontre interculturelle : typiquement, un volontaire français nous aura préparé des cuisses de grenouille...repas si inhabituel en France...ce même volontaire qui, lors d'une soirée dans une créperie à Clermont-Ferrand, aura eu droit à la remarque "vous, vous avez envie de rentrer au pays" de la part de la serveuse, lorsqu'il commandait une crèpe à base d'ingrédients tropicaux.

On le voit, ce racisme ordinaire peut se vivre partout, dans toute société et même, parfois, au sein de la micro-société que représente le chantier international. Et comme le conclue Virginie Sassoon, "la décolonisation des imaginaires, la déconstruction des préjugés, le déconditionnement de certains réflexes, constituent un effort quotidien, qui ne va pas de soi et qui est plus que jamais une nécéssité pour vivre vraiment ensemble."

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17 juil. 15

France/Auvergne/Puy-de-Dôme - Une journée à Pont-du-chateau

Jamais. Et pourtant, si. Animer un projet avec des lycéens. 17 ans après être devenu majeur. A un âge qui, dans une série statistique sur l'âge des jeunes de France, s'approche terriblement d'une valeur aberrante à éliminer. Franchement, quand on est un teen, participer à un échange de jeunes, dispostif Erasmus+ qui a pour objectif de faire débattre des jeunes de quelques nationalités sur une thématique donnée, c'est bien. Mais participer à un échange de jeunes avec un animateur de deux fois son âge...hummm...c'est qui lui ? Pourquoi pas, mais peut-être pas, quand même. Faut dire, l'animation en général est un métier qui s'exerce plutôt dans la tranche d'âge 18-35, un métier de jeunes, quoi...et ceux qui y font carrière cherchent après à évoluer dans les structures d'animation et autres centres sociaux. Enfin, ce n'est pas moi qui le dit, hein, je ne fais qu'écrire quelque chose que j'ai lu récemment dans un livre. Bien sûr, à toute bonne règle des exceptions, et il n'y a qu'à prendre l'exemple d'animateurs techniques de tout âge qui apportent, le temps d'un chantier international, une compétence technique, à défaut de savoir vraiment animer. Forcément, quand on voit la grande variété des actions collectives, bénévoles et volontaires d'intérêt général sur le territoire national via le site d'Observo, on imagine bien qu'il existe des personnes s'engageant à tout âge dans ces démarches là. Mais quand même, on apprend une chose, quand on baigne dans une grosse asso comme Concordia sur son temps libre, c'est que jamais, il ne faut jamais le dire. Alors voilà. Je me retrouve comme devant animer un projet sur le thème des enjeux liés à l'eau pendant dix jours avec des lycéens de France et d'Italie. Arf, fichus djeuns ! C'est bien connu, les jeunes, les ados, c'est dangereux pour la société : "lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leur élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie." N'est-ce pas là un magnifique tableau de notre jeunesse contemporaine, que rien ne semble pouvoir arrêter dans son manque de respect et son absence de valeurs ? C'est effectivement ce qu'en pensait Platon, auteur de cette citation, au IVième siècle avant J.-C !

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Insécurité accrue sur l'Allier : attention, un jeune !

Des lycéens de 15-17 ans donc, de France et d'Italie. Dans un camping, au sein de la commune de Pont-du-Chateau, vers Clermont-Ferrand. C'est marrant de se retrouver à vivre dans un camping avec des lycéens, alors que depuis le bac, je n'avais jamais été en contact avec un groupe du lycée...ni pion, ni prof, notamment. La ligne directrice de la thématique : le projet Fleuves du Monde, produit une association quebecoise. Une invitation au voyage et à l'aventure par la découverte de 8 grands fleuves du Monde. La possibilité de se mettre dans la peau d'un chef politique d'un village d'un affluent du Niger qui doit travailler avec les habitants et une ONG de développement sur un projet de construction d'un micro-barrage d'irrigation. Un peu trop scolaire au goût de certains...mais un échange de jeunes est aussi source de visites: le centre d'information de Volvic, à défaut de l'usine d'embouteillage. une descente en canoë sur l'Allier, dans le cadre du marathon du saumon, activité ludique organisée notamment par une association qui oeuvre à la protection du saumon atlantique dans la Loire-Allier. Une station d'épuration ? Manque de temps, malheureusement. Des débats mouvants, par exemple sur l'affirmation : "boire l'eau directement à la source est meilleure pour la santé que boire l'eau du robinet".

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Et puis, bien sûr, certaines visites en dehors de la thématique: le Puy-de-Dôme par exemple ! Histoire de voir enfin cette chaîne des Puy, d'apprécier le paysage local du département.

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Mais dans tous ces dispositifs destinés (surtout) aux 15-30 ans, et qui malheureusement ne touchent que 2% des jeunes nés dans la même année, il y a aussi toute l'éducation informelle naturelle au jour le jour. Les échanges divers et variés sur la vie de chacun dans les territoires d'origine des jeunes, sur les petites nuances culturelles observables...nuances culturelles dont le jeu du Barnga est une belle métaphore! Voilà. A bientôt 35 balais, toutes les statistiques ne nous considérent plus comme des jeunes...Mais alors, ces jeunes adultes en devenir, aux t-shirts de Gun's n roses, aux sacs eastpak tâchés par des déclarations d'amour typiquement adolescentes au Tipex, sont-ils très différents d'il y a 15-20 ans ? Bien sûr, non ! Une nuance quand même: les échanges sur la cocaïne (je ne parle pas de sa consommation !) m'ont semblé plus importants et naturels que dans les années 90. Mais sinon, c'est fou, il y a 17 ans, on était comme eux ! Et c'est tant mieux.

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06 juin 15

Irlande/Guyane - 5 ans plus tard, qu'en est-il ?

5 ans après, et si on faisait un petit bilan ? D'un côté, partir une année en Irlande et une année en Guyane, puis baigner dans une magnifique association proposant des échanges interculturels via divers dispositifs de mobilité et volontariat facilite d'éventuels futurs départs plus conséquents, si le souhait s'en fait sentir, et permet bien évidemment d'entretenir et développer cette ouverture sur le monde et les échanges interculturels. D'un autre côté, la mobilité hexagonale offre déjà des challenges d'intégration parfois relevés, tels que celui de s'installer et s'intégrer, notamment socialement, dans un territoire rural. Cette mobilité spatiale prend diverses formes dans l'historique de ce blog: d'Annemasse à Dublin, pour apprendre une langue et vivre dans une capitale européenne. Pour faire germer les graines de l'ouverture sur le monde, semées dès l'enfance, ne serait-ce que par la configuration internationale du bassin lémanique. De Dublin à Madrid, du fait d'une lègère tendance à l'héliotropisme. D'Annemasse à Cayenne, pour travailler dans un territoire ultra-marin et découvrir un coin d'Amazonie. De Suzini à Baduel, pour prendre le bus m'emmenant au travail, en bord de forêt : souvenirs, quand tu nous tiens ! Et aujourd'hui, il est un fait que ces expériences de mobilité m'offrent une réelle aptitude et un goût au changement. Une installation temporaire à Clermont-Ferrand n'aura fait que confirmer ce plaisir à la découverte de nouveaux territoires. Quelques jours et de suite, un sentiment d'être chez soi. Ce sentiment d'adaptation facile à de nouvelles aires n'est pas quelque chose d'automatique, mais bien un acquis, au moins pour l'hexagone et l'Europe continentale, à entretenir certes, mais fruit des expériences relatées dans ce blog. Alors tant mieux ! Attention, je ne me lance pas des fleurs, il y a de nombreuses personnes qui sont très épanouies dans leur territoire d'enfance, et c'est très bien ainsi. Mais alors que le premier départ à l'étranger, un an par exemple, semble difficile pour beaucoup avant de le départ, de nombreuses personnes en redemandent après l'expérience.

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Un avion passe-t-il au dessus du plan d'eau de Longeville, dans l'Ain ?

Mais continuons à réfléchir sur les règles d'une mobilité hexagonale ou internationale pour éventuellement mieux repartir. Sur ce thème, il existe des écrits, dont un livre d'Aymeric Bouthéon, que je recopie un peu, particulièrement intéressant. L'une des règles est donc celle de l'ouverture d'esprit. Cette ouverture dont parle cette candidate italienne au SVE, Laura, dans l'article précédent. Bien sûr, les graines bien semées par l'éducation reçue, les lectures, le contexte socio-culturel dans lequel une personnes grandit, facilite le développement de cette ouverture sur l'international. Chacun de nous a son passé, ses références, ses habitudes...et lorsqu'on déménage dans un nouveau territoire, que ce soit au sein de l'hexagone, dans un département ultra-marin ou à l'international, chacun d'entre nous a une part de lui-même qui résiste, qui se raccroche à ce qui est connu, à ses références. C'est un phénomène naturel. Une fois connue cette tendance, il est important de savoir la maîtriser, de savoir prendre sur soi pour ne pas se recroqueviller sur ces repères. Un élément qui ressort et est particulièrement important, il me semble, quand on déménage, est le respect du territoire d'accueil et de ses habitants : je pars en Irlande, il y a des choses qui me plaisent, d'autres moins, c'est comme cela. Ce n'est pas forcément moins bien ou mieux, il y a juste quelques nuances dans la vie de tous les jours, mais il est important de les respecter. De toute façon, on parle bien de nuances, rien de plus....ne l'oublions pas : partout dans ce monde, il y a des voix qui résonnent, et ces voix peuvent parfois bien s'entendre, qu'elles soient du Tibet ou de Haute-Savoie ! Petite allusion à une soirée récente passée à discuter avec un Tibetain très chouette, à Annemasse ! A Dublin, il m'est arrivé de ressentir des résistances. A Cayenne aussi. Rien d'anormal, hein. Alors utiliser le modèle de Benett, pourquoi pas, pour se situer quand on a un ressenti négatif par rapport à un nouveau territoire d'accueil.

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Alors que j'écoutais l'interview d'un coopérant suisse long-terme en Haïti dans le cadre d'un reportage radio sur la politique d'aide au développement de la Confédération Helvétique dans ce pays, celui-ci, dont les parents avaient aussi été expatriés, expliquait : " les enfants qui vivent en Suisse n'ont pas cette conscience là d'être différents. Mes expériences dans l'enfance avec mes parents m'ont permis de dépasser ce "cap du Blanc": car c'est aussi un moule dans lequel on se glisse rapidement, et il faut faire des efforts pour sortir de là. Et mes parents m'ont appris à ne pas rester dans cette vie paisible d'expatriés qui ne cotoient que des expatriés, et d'aller plutôt aussi vers d'autres personnalités, d'autres gens. Avec mes expériences expatriées quand j'étais enfant, j'ai eu une phase de rejets des expatriés et j'ai vu qu'on pouvait passer à travers cela, et malgré tout, créer des liens assez forts. Et je pense que cela, c'est très important." Cet extrait est particulièrement intéressant pour mettre en valeur un autre critère très important que je tire de mes mini-expériences à Dublin et Cayenne, sans oublier quelques années en Suisse : il existe bien entendu des prédispositions à la mobilité internationale et nous n'avons pas toutes les mêmes, nous ne disposons pas tous des mêmes aptitudes à la base : son éducation et son habitude d'avoir vu, enfant, des personnes en situation de mobilité internationale : par exemple grandir avec un frère ou une soeur à l'étranger, les croiser pendant les vacances, permet d'incarner la mobilité internationale, lui donner une représentation. Plus difficilement, on note également le cas de la mobilité intégrée dans la culture : il existe en effet des zones géographiques où les contraintes économiques font, durant des décénnies, que les personnes partent loin pour trouver un travail. N'était-ce pas le cas de l'Irlande, qui devint, lors de la période du tigre celtique, pour la première fois de son histoire un pays d'émigration.

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Quelle que soit son histoire de vie, la mobilité internationale doit se préparer. ne serait-ce qu'administrativement : vaccins, passeports etc...mais elle se prépare aussi et surtout dans la façon de voir le monde, d'appréhender les nuances culturelles qu'on va rencontrer. Et même si au jour d'aujourd'hui, dans les métropoles européennes du moins, il est possible d'affirmer qu'on baigne dans un environnement globalisé et que l'international devient une dimension tellement prégnante que chacun est automatiquement préparé à la mobilité, attention ! Ce n'est pas automatique, et par exemple, un échange erasmus est très différent d'un poste professionnel ! Aussi, ce serait pur orgueil que de penser ne pouvoir s'appuyer que sur ses propres qualités. Et l'humilité est précisément l'une des attitudes vivement conseillées pour réussir la mobilité internationale : humilité devant la culture et le mode de vie qu'on rencontre...Mais bien sûr, dans une expérience à l'étranger, il n'y a pas que des pièges à éviter. Il y a aussi une multitude de choses à savourer. Tout d'abord, en ne restant pas chez soi, mais en prenant son agenda et en calant les sorties, visites, activités permettant de savourer la période...oh, ces samedi et dimanche à Dublin, souvenirs ! Ne serait-ce aussi qu'en allant faire les courses dans les marchés et supermarchés. Le contenu et l'agencement des étalages et des rayons sont un voyage à proprement parler. De la même façon, un simple voyage en véhicule, en transport en commun, peut constituer une découverte...Dublin, janvier 2008, à un arrêt de bus, attendant durant une heure un bus précis pour récupérer un objet perdu: Oh, le bus N°8, ce n'est pas lui. 10 secondes plus tard : tiens, un deuxième bus N°8. Encore 10 secondes plus tard : tiens, un troisième bus N°8. Marrant ! Et puis il y a toutes ces choses typiques que vous ne pourrez faire ou voir qu'ici et qu'il ne faut pas rater : un dimanche matin à Cacao par exemple.

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Ayumi (Japon) jouant au jeu de palets bretons - Laurenan 2014

L'une des pépites de l'expatriation, c'est de tisser des amitiés belles, sincères et uniques avec des personnes d'autres horizons. Oui, en situation d'expatriation, les amitiés se lient plus vite, on partage des moments forts, on partage directement l'essentiel, on ne dispose plus de ses repères donc on s'ouvre plus facilement. C'est de nouveau une aptitude qui se travaille, et je pense alors à Sylvia, une mexicaine rencontrée à Lyon dans une soirée polyglotte, qui après six mois dans la capitale des Gones n'avait pas encore rencontré de Français ! C'est souvent comme ça, les autochtones ne sont pas les plus simples à rencontrer ! Ainsi, quelque soit la situation, il est important de saisir chaque opportunité de contact et d'échange, comme Sylvia à cette soirée. Avec les locaux comme avec d'autres expatriés. Si l'échange culturel n'est pas simple, il suffit de la simplifier, en se rapprochant des personnes qui nous y aideront, et en évitant par exemple l'expatrié étroit d'esprit qui passe son temps à critiquer. Et puis parfois, l'expatriation participe aussi à un changement dans le regard du voyageur sur la vie et sur le monde. Beaucoup reconnaissent qu'ils apprennent une certaine sagesse, qu'ils prennent un certain recul. L'expérience internationale peut aider à relativiser...Bref, ami lecteur qui tombe sur cet article, tu peux le voir : si tu as l'occasion de partir vivre hors de tes cadres, fonce !

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10 avr. 15

Une souris et...Laura, Esra et Elvira : partout dans ce monde...

Partout dans ce monde, il y a des voix qui résonnent. On peut s'en apercevoir lorsqu'on participe à l'étude des motivations de candidats à un volontariat SVE pour être actif quelques mois au sein du service jeunesse d'une communauté de communes auvergnate. Analyser ces candidatures pour en sélectionner une permet de découvrir quelques personnes avec qui sont partagées quelques valeurs. Sélectionner une candidature, certes. Mais pas seulement sur des savoirs-faire et un diplôme. Dans la philosophie du SVE prime aussi et surtout la vision personnelle du volontariat, ses dimensions citoyenne ou interculturelle. Extraits.

Laura - 25 ans - Italienne de Mirano (Vénétie) : as-tu déjà été engagé dans des actions de volontariat/bénévolat ? Oui, j'ai eu des expériences de bénévolat et volontariat assez hétérogènes. D'abord, des courtes expériences dans le domaine humanitaire, dans les kiosques de "Telefono Azzuro", l'association italienne qui s'occupe de lutter contre les différentes formes de violence sur les enfants; l'activité consistait à la sensibilisation du public envers l'association. En milieu culturel, j'ai été bénévole pendant quelques années dans un festival international de littérature, où les étudiants s'occupaient de la gestion du public et de l'accompagnement des écrivains. Mais mon expérience la plus importante a été en août 2012, lorsque j'ai adhéré à un chantier international de deux semaines organisées par Lunaria, mon association. Le chantier s'est déroulé en Allemagne du Nord, et j'ai collaboré avec une dizaine d'autres jeunes provenant du monde entier pour la restauration d'un navire ancré au port de Stralsund. Décris tes motivations et attentes pour ce volontariat ? L'idée de participer à un SVE aiguillonne mon imagination depuis très longtemps. J'avais envie de me trouver dans un contexte international, d'apprendre ce que voulait dire entrer en contact avec des personnes très différentes de celles qui peuplaient mon village, mon université, mes espaces. La même idée m'a poussée à partir à l'étranger lorsque j'en ai eu l'occasion. J'avais la même idée que j'ai aujourd'hui, qui est devenue de plus en plus claire pour moi : nous avons la chance d'être des jeunes dans un monde en mouvement et non seulement nous pouvonr en profiter, mais il s'agit aussi d'une sorte de responsabilité. "L'ouverture d'esprit n'est pas une fracture de crâne", j'ai lu sur un mur à Lille. Il est fondamental de changer de point de vue, de renoncer aux points de référence, même pour un instant, pour comprendre l'autre. Et je crois que ça devrait être l'objectif le plus important dans notre monde kaléidoscopique. Ce projet au sein du service jeunesse de la communauté de communes me semble une idée parfaite pour développer cette idée. C'est un point de départ idéal pour diffuser et faire circuler les principes de l'interculturalité, et en particulier pour crééer une éducation à la citoyenneté du monde. Je crois que je pourrais apporter mon expertise dans des situations communicatives et relationnelles très variées, pour stimuler la rencontre libre et ouverte.

Fracture du crane 

Esra - 22 ans - Turque de Besni (Anatolie du Sud-Est). As-tu déjà été engagé dans des actions de volontariat/bénévolat ? Ma première expérience bénévole date de 2013 avec l'associatioon YASOM, qui signifie "association d'éducation informelle", ou, littéralement, "apprendre par le centre de la vie". C'est une organisation de jeunesse qui a été fondée par des étudiants. Ce que nous essayons de faire est d'augmenter la conscience de l'apprentissage par la vie. C'est une plateforme ouverte où les jeunes peuvent créer, apprendre, partager et enseigner sur les besoins des jeunes et leurs intérêts. Nous croyons aux effets de l'éducation informelle, donc nous supportons des workshops et activités avec les outils de l'éducation informelle. Nous avons des clubs pour parler les langues étrangères, des projets de responsabilité sociale etc. As-tu déjà participé à un projet international/européen de jeunes ? Oui, en 2013, j'ai participé à un séminaire européen du CCIVS: "inclusion sociale et participation active des jeunes." Durant 10 jours, nous avons discuté de la citoyenneté active, des opportunités pour les jeunes, de l'inclusion et l'exclusion sociale". Décris tes motivations et attentes pour ce volontariat ? Culture, structure sociale, politique, géographie : chacun compose ses besoins sociaux de différentes manières dans la société. J'ai toujours pensé que la manière la plus efficace d'apprendre est l'apprentissage par l'action et l'observation. Ainsi, des places multiculturelles sont parfaites pour l'apprentissage interculturel, qui lui-même permet d'intensifier la tolérance entre les personnes.

Elvira - 23 ans - Russe de Kemerovo (Sibérie). Décris tes motivations et attentes pour ce volontariat ? Je pense être une personne très ouverte, curieuse à propos de tout. J'ai eu l'habitude de travailler dans un contexte multiculturel et j'ai vraiment apprécié. Je crois en ma capacité de contribuer aux activités concernant des thèmes tels que la mobilité internationale, l'interculturalité. Je suis aussi très excitée à l'idée d'être animatrice de chantier international. En effet, tous mes anciens chantiers internationaux ont été de très belles expériences, en partie grâce aux animateurs. Aussi je voudrais faire du volontariat la même expérience pour d'autres personnes, afin aussi de promouvoir une idée de citoyenneté active auprès des jeunes de la communauté de communes.

No facism.

26 janv. 15

Une souris et...Giselle : une Ts'Italienne à Lyon

Eté 1994. Chez mes grands-parents, je supporte l'étonnante équipe de Suède et son attaquant Kenett Andersson atteignant les demi-finales de la coupe du Monde de football, remportée finalement par l'équipe du Brésil. C'était aux Etats-Unis, sous un soleil caniculaire, et cette coupe du Monde constitue la première que je suivais un peu. C'était il y a 20 ans, et étrangement, aujourd'hui, le souvenir le plus clair qu'il me reste de cette année est le suivi de ce Mondial...mais d'autres souvenirs rejaillissent doucement, plus flous certainement, mais réels. Il faut dire qu'à cette époque-là, on apprenait notamment l'histoire du 20ième siècle en faisant les pitres dans les classes de 4ième et 3ième d'histoire-géographie...des bons souvenirs, mais je me rappelle encore des propos de mon professeur de l'époque, Mr Whurlin : "ayez conscience qu'à deux heures d'avion de Genève, certains pays sont en guerre". A deux heures, ou un peu plus loin. Au Rwanda par exemple. Autre pays, autre actualité. Celle d'un génocide...quelques images des infos, mais sinon ? Pas grand-chose. Il faut dire qu'à 14 ans, on est à peine adolescent. Peut-être une forme de déni ? Une réalité difficile à intégrer alors que la sienne, dans le bassin annemassien, est globalement douce. Je ne sais pas. 20 Septembre 1995. Dans un camp du Zaïre naît une Rwandaise de parents réfugiés de la guerre : Giselle.

CONCORDIA 2015

Septembre 2014. Giselle a 19 ans. Elle a passé son baccalauréat dans la ville de Padoue, en Italie, et décide de partir faire un service volonaire européen (SVE) au sein des locaux de l'association Concordia. Son objectif: affiner sa conscience européenne, améliorer son français, voyager. En Italie, ses parents travaillent dans le champ de l'action sociale, et dans son petit village, ils représentent une famille de Blacks au milieu des Blancs. En cette soirée de janvier 2015, nous évoquons la période du génocide Rwandais. Ses parents qui sont partis dans les camps de réfugiés au Zaïre, aujoud'hui République démocratique du Congo. Elle qui est arrivée en Italie à l'âge de 5 mois. Et qui aujourd'hui, réalise un volontariat européen. Une belle expérience avant le monde étudiant. Quant au génocide, elle dit ne pas s'y identifier, elle qui ne l'a pas vécu. Mais toutefois, Giselle, Tutsi ou Hutu ? Généalogiquement, un peu des deux. Mais aujourd'hui : "Italienne, évidemment" !

31 déc. 14

France/Rhône-Alpes/Ain - Une journée à Ambérieu-en-Bugey

Il est pafois sympathique de réfléchir aux stéréotypes qu'on peut avoir sur un territoire, à toute échelle : de la ville au pays, en passant par la région ; des espaces ruraux au centre-ville des métropoles, en passant par les banlieues ; Dépasser ces représentations est souvent possible lorsqu'on a l'occasion d'aller vivre dans ces lieux. C'est depuis longtemps que je me posais la question de mes capacités de socialisation et d'intégration en milieu rural; Ayant eu la possibilité de m'installer à Ambérieu-en-Bugey dans le cadre d'un emploi, ce questionnement allait pouvoir être mûri ! En effet, Ambérieu est une petite ville d'environ 18 000 habitants située au sein d'un territoire rural : comment s'y adapter ? Revenons à nos outils utilisés à Dublin et Cayenne : école de langues, couchsurfing, colocations. A Ambérieu : niet ! Plusieurs raisons : une dynamique couchsurfing vierge, idem pour l'offre de colocation, ou presque. L'âge joue aussi un rôle : la trentaine entamée, pas forcément les mêmes envies qu'à 20 ans, âge de la majorité des personnes rencontrées dans les quelques pubs où se retrouvent les jeunes ambarrois n'étant pas partis dans les villes universitaires. Bref, rien d'extraordinaire, finalement. Mais cette simple constatation oblige à d'autres approches pour tenter de se créer une vie sociale en dehors des rencontres faîtes via le travail.

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Un lieu stratégique du socializing ambarrois : le jacuzzi de l'espace Laure Manaudou ! Oui, à défaut de se faire des potes à l'aide des moyens traditionnels, essayons le sport. La piscine en tant que telle, cela ne marche pas. Mais l'espace Manaudou offre aussi un espace détente, composé notamment d'un jacuzzi : que de rencontres dans ses bulles ; des gitans dans un jacuzzi : "pourquoi roulez-vous avec de vieilles mercedes"? Pas de réponse, tanpis ; des rugbymen dans un jacuzzi : "non, non, je ne suis pas l'un des vôtres". De nombreuses autres rencontres, mais pas vraiment de lien crée finalement. Force est de constater que l'intégration dans une petite ville rurale de France métropolitaine, quand on est seul, en début de trentaine, est bien plus difficile qu'à Dublin ou Cayenne. Et encore, j'avais la voiture...de quoi découvrir les petits chemins perdus et prendre quelques photos des beaux couchers de soleils locaux.

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Ah, la voiture ! En milieu rural et périurbain, la dispersion de l'habitat, la concentration des services dans les bourgs-centre et par conséquent l'allongement des distances parcourues tendent à créer une forte dépendance à l'égard du véhicule personnel. Les ménages ne disposant pas de moyens de locomotions propres, par choix ou par nécéssité (absence de permis de conduire, incapacité à conduire, contrainte financière etc) sont dépendants des transports publics ou des systèmes de solidarité. Or, dans les zones peu denses, les transports publics réguliers ne proposent pas toujours un maillage assez fin ou une fréquence suffisante pour permettre à l'ensemble de la population demandeuse d''accéder aux services selon les modalités que l'on peut trouver en milieu urbain (arrêt de bus trop éloigné, horaire inadapté à certaines démarches). L'absence de véhicule personnel, qui touche principalement les jeunes, les personnes âgées en perte d'autonomie et certaines personnes en parcours d'insertion professionnelle, contribue à créér localement des situations d'isolement, voire d'exclusion. Concernant les jeunes habitants des milieux ruraux, si le transport scolaire est bien pris en compte, les besoins de déplacements pour accéder aux loisirs sont réels. L'accès aux activités extrascolaires relève du transport privé. Le transport est principalement assuré par les parents. En cas d'impossibilité ou d'absence de système de solidarité, la pratique de telles activités peut être exclue. C'est pourquoi la liaison vers les pôles de loisirs et d'activités culturelles et vers les équipements sportifs est fortement demandée de la part des jeunes. C'est pour pallier à ces difficultés de transport que la commune de Grenay, dans le Nord-Isère, avait travaillé avec l'association dans laquelle je baigne sur mon temps libre, Concordia, en 2011, pour réaliser un chantier international atypique: l'aménagement intérieur et extérieur d'un bus, en partenariat avec le Point Enfance Jeunesse de la communauté de communes, pour aller à la rencontre des jeunes sur leur territoire et leur proposer activités et autres projets. Au programme : atelier graf, pose du parquet, création de mobilier.

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Chantier international "Point Jeunesse mobile", Grenay 2011

Mais revenons à nos réfléxions ambarroises...deux ans en Bugey...et pas un seul ami. Voilà une réalité de l'intégration dans une petite ville de province: trop peu de personnes en recherche de nouvelles amitiés, et une quasi-impossibilité de rentrer en contact avec elles; pas assez d'outils permettant de créer le lien social avec des personnes en besoin. Beaucoup de trentenaires, certes, mais avec une vie de famille construite et n'étant pas dans un besoin de sociabilisation. C'est un fait, le Bugey, que j'évoque ponctuellement dans ce blog, est une belle région...une région assez authentique, car préservée du tourisme de masse, à la différence du Beaujolais par exemple. Mais c'est un autre fait, venir s'installer dans un territoire à dominante rurale nécessite de réfléchir à ses attentes. Pour faire le lien avec les autres espaces géographiques que j'évoque dans ce blog, est-il rééllement pertinent de partir vivre et travailler dans les villages intérieurs de Guyane, tels que Grand-Santi sur le Maroni, ou Camopi sur l'Oyapock, quand on vient de France métropolitaine et qu'on baigne dans une culture plutôt urbaine ? Bien sûr, loin de moi toute généralisation, mais de ma petite expérience de l'époque, enrichie d' échanges avec de nouveaux habitants et professionnels des fleuves, il me semble que la question doit être mûrement réfléchie par les recruteurs et recrutés; "On n'envoie pas n'importe-qui à Trois-Sauts", commune amérindienne la plus reculée de Guyane, ai-je entendu lors d'une réunion. La Guyane est traditionnellement une terre d'accueil, et les gens y sont majoritairement accueillants; mais si je devais extrapoler mon expérience ambaroise à mes expériences irlandaise et guyanaise, j'en conclurais : "wow, qu'est-ce-qu'on est bien dans une bonne ville !"

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Le Bugey, c'est bien, Lyon, c'est mieux !

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18 déc. 14

France/Rhône-Alpes/Ain - Une journée à Cerdon

Dispositif de mobilité internationale. Voilà un terme qui m'était inconnu lors de mon départ en Irlande, en 2007, relaté dans les pages historiques de ce blog. Il faut dire qu'en 7 ans, il s'en passe des choses. Alors que l'Irlande fonctionnait dans une économie en plein emploi, la crise financière est passée par là, et le pays est revenu à une croissance dans "la normale". Et puis quand on sort tout juste des études, il n'est pas forcément évident de connaître les dispositifs qui existent à côté du célèbre Erasmus...enfin, partir dans un pays anglosaxon pour affiner sa connaissance de la langue de Shakespeare et s'ouvrir à une nouvelle culture passe par un emploi, qui même s'il n'est pas toujours très utile à moyen terme, permet au moins de pratiquer un peu le pays et ses gens. Mais voilà. Comment partir en Lituanie, pendant quelques mois, sans avoir à apprendre cette langue à priori peu utile en dehors du pays !? L'Union Européenne offre cette possibilité via un dispositif, le Service Volontaire Européen. Et c'est via ce dispositif qu'Evgeniya, Bielorusse originaire de Pinsk et vivant à Minsk, se retrouve pour 6 mois à Lyon. Pourquoi faire un SVE ? Une question, plusieurs réponses : "j'ai décidé d'utiliser ce dispositif de mobilité internationale car je ressentais le besoin de partir du Belarus, et en quelque sorte de davantage me trouver" Et c'est donc pour 6 mois qu'Evgeniya rejoint Concordia Rhône-Alpes pour apporter une pierre à la vie de la structure, en compagnie de Giselle, d'Italie. Quelques mois après son arrivée, elle confie avoir affiner les objectifs de son expérience expatriée en France : apprendre sur le montage de projets Erasmus+; apprendre sur la culture française, et la vie de tous les jours. Et pour apprendre sur la vie des habitants d'un territoire au jour le jour, un des outils les plus puissants n'est-il pas l'échange avec eux ? Dans un centre-ville mondialisé comme celui de Lyon, ou dans un village reculé de ce que le géographe Christophe Guilluy appelle la France périphérique, ou du moins d'une France plus rurale et moins mondiale ? Oui, mais pour pouvoir échanger, il faut aller les voir. Et pour pouvoir aller les voir, il faut une voiture ! Et pour avoir une voiture, on fait quoi ? On demande à la pop loc ! Ben oui, bien sûr ! C'est donc en cette belle journée du 8 novembre 2014 qu'Evgeniya et Giselle profitent de leur première expérience d'expatriée en France pour s'en aller visiter quelques jolies places du Bugey : Pérouges pour commencer.

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Giselle, elle, a 19 ans. Son désir : exploiter ce dispositif de mobilité pour partir dans un pays de langue inconnue. Pas en France, dont la langue lui est connue, mais plutôt un pays du Nord : Danemark, Norvège, Suède. Malheureusement, les différentes organisations d'accueil dans ces pays ne fournissent aucune réponse positive, et c'est à Lyon qu'elle se retrouve. Et finalement, elle en est très heureuse ! Même si son français est déjà excellent, elle utilise cette possibilité de mobilité pour se déplacer en divers points du pays, affiner sa conscience de la diversité géographique et humaine de la France métropolitaine. Par exemple, en allant visiter le joli village de Cerdon.

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Puis vient la fin de journée...qui nous laisse le temps d'aller observer le coucher de soleil depuis le mont Balvay, sur la commune de Leyssard. Une belle journée, qui est rendu possible grâce à l'existence de ces programmes de volontariat européen...et des systèmes de "solidarité" locale, via le véhicule individuel notamment. De quoi continuer à intégrer le concept de la vertu de la mobilité entre quartiers, entre régions, ou entre milieux urbains et ruraux...permettant l'échange interculturel, le choc culturel, tant pour les citoyens étrangers que français.

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