France - Une journée à...Adissan, Malestroit, Rennes, Grenoble, Grenay, Le Mans...et tant d'autres !
23 janvier 2010. Un samedi après-midi à faire la sieste au fond du lit. A peine rentré de mon expérience guyanaise, je m'installe temporairement à Lyon. Autant dire qu'après une année en Amazonie, les premières semaines lyonnaises sont grisâtres, dans le ciel et dans l'esprit. En ce jour, voilà qu'il y a un forum de l'emploi dans l'ESS dans une salle à proximité de mon lieu de vie. J'y vais ? J'y vais pas ? Allez, rien à perdre, ce peut être intéressant. 16 heures. Au détour d'un couloir, j'aperçois un stand : "bonjour. Qu'est-ce que vous faîtes ? - Notre association propose à toute personne de réaliser des volontariats, notamment des chantiers internationaux. - Ah, sympa. J'étais en Irlande puis en Guyane précédemment, donc j'imagine bien l'utilité de ce projet pour les jeunes adultes. Ok, laissez moi un CV. Ok ! Bye." Juin 2010. Un dimanche soir. Il fait nuit. Il pleut. J'arrive à Pierre-Bénite, près de Lyon, au Petit Perron. Suivre une formation d'animateur. L'animation ? En voilà un thème nouveau. Car durant ma vie étudiante, je ne l'associais qu'aux centres de vacances et de loisirs, et oh non, cela ne m'intéressait pas. Mais là, c'est différent. Animer un chantier, dans un espace naturel, avec des adultes de différents pays. Pourquoi pas. C'est original, ça change, ça permet d'apprendre de nouvelles choses. Et animer un groupe, cela peut être utile dans pas mal de boulots, a priori. Une semaine. Intense. Du bonheur. Du plaisir. Des oies dans le jardin. De la pluie. Des rires. Des animations, notamment une un peu choquante sur l'interculturel : le jeu de l'Albatros.
Soutien aux victimes des attentats du 13 novembre
Juillet et août 2010. Deux chantiers. Guissény, petit bijou que son site naturel et ses plages. Gex, la Haute-Chaîne. Une semaine en refuge. Novembre 2010. Il pleut à Amiens. Nous écoutons l'excellent spectacle de Franck Lepage. C'est parti, je me propose pour rentrer au CA de l'asso. Pour gérer. Pour apprendre. Pour rencontrer. Pour réfléchir. Et si on osait ? J'ose. Pourquoi pas. Peut-être. Une première année de formation, et là je vois toutes ces personnes passionnées par ce beau projet. Des bénévoles, des volontaires, des salariés...des soirées à débattre, à discuter de ce monde difficile. De l'embauche d'un salarié à la préparation des temps de vie associative. C'est cela, rejoindre la vie associative, c'est se former, en plus de rencontrer. Des espaces d'engagement pour tous, par tous. Mais au final, tellement à y gagner. Et tellement d'échanges riches et variés. Quelques exemples. Léa, octobre 2011: pour moi c'est ça Concordia, amener à se poser des questions sur comment on a vu le monde et la société jusqu'ici et comment on aimerait la voir et comment on se positionne par rapport aux autres avis. Benoît. décembre 2011: Mon texte de référence à moi, ce n'est pas la Constitution française, c'est notre Projet éducatif. Mon projet de société à moi, ce n'est pas le travail, c'est l'Engagement. Ma capitale à moi, ce n'est pas Paris, c'est Avricourt. Hugo, juin 2012 : que veut dire travailler à l'articulation éduc nationale - éduc populaire ? Serions nous les supplétifs de l’État ? Seuls des adeptes du tout État et du formatage des esprits peuvent être pour : l'educ pop est faite pour tous par tous, là où il y à faire, là où on veut la faire."
Août 2014. 4 ans plus tard, j'ai de nouveau un créneau estival pour animer. Avec 4 ans d'expérience et de vie en plus. Forcément, on évolue. Avec ce public de jeunes adultes, cette tranche d'âge bien particulière qu'est la période 18-25; Laurenan. Elisa, petite Italienne qui se lance dans la vie étudiante. Monica, de Barcelone. Et tous ces gens, ces habitants qu'on n'aurait pas pu rencontrer sans ce projet d'animation territoriale. Magnifique. Puis, Salonique. Eté 2015. Deux nouveaux projets, Pont-du-château et Mouleydier. Car je le sais, mon prochain poste salarié ne me permettra sans doute plus jamais d'animer...et car à 34 ans, la différence d'âge devient sacrément importante avec les 18-25. Une matinée à photographier la Dordogne se réveillant. Ah, ces rivières ! Puis un déplacement à Vienne, Autriche.
Dans un tram de Vienne, avec des potes, partenaires internationaux du projet
Et sur 6 ans, des réunions, week-end de travail, projets dans 20 départements de France métropolitaine. 1/4 du territoire. Avricourt, Malestroit, Adissan, Grenay, Saint-Caprais de Bordeaux, pour citer quelques communes découvertes. De quoi voir un peu du pays. Découvrir le viaduc de Millau ou l'arrière pays montpelliérain. En ce mois de mai 2016 se termine cet engagement bénévole. Ouf ! Ce fût long, mais intense. Plus de CA. Plus de bureau. Plus de dimanche après-midi à rédiger un compte-rendu sous le soleil. Alors maintenant, que faire de ce temps libre ? Autre chose ! Et tellement de nouvelles envies. Toujours rester adhérent, bien sûr, car on ne se lasse pas d'un projet qui permet de se sentir un tout petit peu plus concerné par à peu près tout. Mais surtout, (presque) plus de bénévolat pour un (long) moment ! 6 ans. Une belle page se tourne. Merci à tous. Et que vive l'éducation populaire et le service volontaire international, par tous, pour tous, tout au long de la vie.