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Une Souris et des Hommes
28 janvier 2009

France/Guyane - Marché de Cayenne, fruits de Guyane

Cayenne est une ville assez calme. Toutefois, les mercredi, vendredi et samedi matin, un évènement donne une toute autre impression de la ville: le marché. Échantillon de saveurs, mélange de couleurs, concentration de vie, et première rencontre avec les Hmongs, autre groupe composant la Guyane, arrivée du Laos dans les années 1970 et spécialisée dans l'agriculture. Je vous présenterai plus en détail l'histoire et la culture de cette communauté lorsque j'irai à Cacao, un de leur lieu de vie. Le premier élément de la petite série d'articles que je compte faire sur le marché et l'alimentation en Guyane est consacré aux fruits.

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Les fruits de Guyane sont variés, colorés et délicieusement frais. Un des fruits les plus connus en France métropolitaine, les moins chers ici et les plus utilisés, notamment avec le Rhum, sont clairement les citrons verts. Se trouvant partout sur le marché, à 1 euros le kilo généralement, il ne s'agit en fait pas d'une variété de citron, mais d'une variété  d'agrume très proche: la lime, fruit du limettier. Deuxième fruit très répandu dans les jus de fruits guyanais mais dont la consommation sous sa forme naturelle n'est pas tant agréable, la prune de Cythère. Fruit du prunier de Cythère qui n'a en fait rien à avoir avec les prunes européennes, on la retrouve dans la famille les mangues et autres pommes de Cajou. Les jus de  pomme de Cythère sont très agréables, assez amer en premier lieu, mais au final très rafraichissant et désaltérant. Je ne sais pas encore comment manger le fruit, mais je trouverai une solution !!

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Autre fruit très connu en France métropolitaine et qu'on retrouve sur les marchés de Guyane, en quantité importante: l'ananas, dont je vous avais montré un pied photographié dans mon jardin...chair ferme et excellente qualité gustative.

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Continuons notre petite ballade "frugiphile" avec la reine de ce DOM, selon moi: la mangue. Ici, les manguiers poussent partout, et les mangues ne s'achètent pas si souvent: elles se ramassent au pied de l'arbre, comme une pomme en France. Le manguier est un très bel arbre, noble et impressionnant. Autres fruits très consommés ici: les bananes. En fait, deux sortes de bananes existent: la banane fruit ou bacove, petite et consommée en dessert... et la banane légume ou banane plantain, plus grande et consommée en légume. Pour ma part, je consomme les deux sous forme de fruits, même si les bacoves sont plus sympas à manger. La production de bananes en Guyane est destinée uniquement à l'approvisionnement du marché local et ne représente que 1/30ème de la production des DOMs. 

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Autres fruits résonnant avec tropiques: les papayes et les fruits de la passion ou maracudja ou grenadille. Les premières, fruits du papayer originaire du Mexique dont je vous ai montré une photo lors de mon week-end dans l'ouest, sont, à l'intérieur, un doux mélange de rouge et de noir...de chair et de graines. Premier producteur au monde: le Brésil. Un fruit plutôt agréable, même s'il n'est à priori pas le meilleur. Qu' en est il du maracudja ? Fruit étonnant, particulièrement servi en jus de fruits mais, sauf erreur, moins mangé...sous une carapace dure se trouve une chair "engrainnée" douce...pas de doutes: il faut savoir lui ouvrir le cœur pour l'apprécier. Fruit de la passiflore, un bel exemple pour expliquer pourquoi les régions tropicales sont si riches en biodiversité...dans un prochain article.   

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Revenons à nos agrumes. Ici aussi, on trouve nombre de mandarines, clémentines et oranges. A la peau verte, je ne les trouve pas aussi bonnes que les espèces vendues dans les grandes surfaces européennes. Peut être n'est ce pas la meilleure saison ? Et puis voilà l'agrume obèse, plein de peau mais intéressant à déguster: le chadeck, variété de pamplemousse qui pousse uniquement en Amérique du Sud, et à la peau jaune très épaisse.

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Mais au fait, quel est ce drôle de fruit qui apparaît sur la droite du plateau présenté en début d'article ? J'allais oublié la pomme de Jaque (ou Jacque), fruit du jacquier pouvant généralement peser plusieurs killos (1 à 25 kg), à odeur forte qui ne laisse pas indifférent. C'est un fruit originaire  d'Inde et du Bengladesh, cultivé et introduit dans la plupart des régions tropicales, mais majoritairement au Brésil et en Asie du Sud-Est. Il n'est pas tant apprécié, notamment pour son odeur forte peu agréable. La photos des jaques ci-dessous ouvre le sujet sur les très nombreux autres produits que le marché propose, et que je présenterai dans des prochains articles...sans oublier des photos de scènes de vie locales !

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Et bien sur, ces fruits sont valorisés sous forme de confitures et jus locaux...jus de cerise pays acérola, jus de goyave...voilà deux autres fruits à présenter mais que je n'ai pas trouvé sur le marché. La cerise pays, fruit de l'acérola, arbuste des régions tropicales d'Amérique du Sud et des Antilles...agréable en fruit comme en jus. Et la Goyave alors ? Cet autre fruit tropical ne se trouve pas facilement en vente ici, sauf erreur. Et puis il y a encore la pastèque, à acheter sur le bord des routes ou au marché, bien sur !

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"Sentir les odeurs épicées, admirer fruits, légumes et fleurs éxotiques, boire un jus aux milles saveurs et manger une soupe Hmong ou vietnamienne en fin de matinée": le marché de Cayenne est un endroit, un moment, une ambiance à ne pas manquer lors d'un passage en Guyane.

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Une soupe vietnamienne accompagnée d'un jus frais de maracudja: bon appétit! 

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22 janvier 2009

France/Guyane - Problématiques du développement territorial guyanais (2): la démographie

La démographie, soit l'étude quantitative des populations et de leurs dynamiques...Qu'en est il en Guyane ? Le département connait une progression démographique extrêmement forte, de 3.6%, soit 6 fois plus que la métropole (0.6% par an). Il s'agit de la croissance la plus forte de tous les départements français et des régions ultra-périphériques, et elle est imputable avant tout à une forte natalité (3/4), alors que le solde migratoire y contribue pour 1/4. Ainsi, cette croissance de la population est très élevée, parmi les 10 premières au monde selon le diagnostic territorial que je décortique petit à petit. Cela ne semble pas être prêt de s'arrêter. Le nombre d'enfants par femme est d'après ma recherche sur l'INED de 3.16, ce qui classe la Guyane comme le 4ième pays de la zone Amérique latine, après le Guatemala (4.02), la Bolivie (3.37) et le Honduras (3.19)... Ainsi, cette fécondité est et pourra rester le principal facteur de la croissance démographique, en raison de l'arrivée massive des générations en âge de procréer.

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pyramide des âges (comparaison Guyane / Métropole)

Une source de richesse ou de pauvreté dans le contexte guyanais ? Il est sure que cette très forte démographie constitue à priori une chance pour un département peu dense et dont le marché intérieur est unanimement considéré comme trop exigu pour constituer un moteur de développement économique. Cependant, elle génère également des besoins très importants en terme d'équipement (construction d'écoles, de logements, santé, assainissement, approvisionnement en eau...), ce qui constitue aussi autant de facteurs de risque de d'instabilité dans la cohésion sociale. Et pour le moment, le taux de croissance de l'emploi n'est pas suffisant pour absorber le taux de croissance démographique. Ainsi, les deux problématiques majeures liées à cette démographie sont: comment faire pour que l'économie formelle puisse absorber cette croissance démographique ? Et comment fournir les équipements nécessaires à la soutenabilité de cette croissance par des investissements à long terme, alors que les capacités contributives des collectivités sont faibles et que les aides seraient appelées à diminuer ?

Quelques conclusions s'imposent....

1. Une période importante dans le développement de la Guyane.

2. C'est chouette de participer aux projets de constructions scolaires dans ce contexte.

3. Une canicule en saison sèche ne risque pas de faire passer l' arme à gauche à 15 000 personnes du 3ième âge comme en France métropolitaine. Les croque-morts guyanais sont ainsi en situation de chômage technique.

4. Un marché à étendre pour les fabricants de capotes

5. Faites l'amour, pas la guerre

12 janvier 2009

France/Guyane - Oiapoque et Maripasoula: en pirogue, pas en métro !

Nouvel an au Brésil, à Oiapoque, ville frontière de l'État d'Amapa, un des plus pauvres de cette gigantesque puissance émergente, et "que le monde doit respecter", selon les pub des chaînes brésiliennes. Une ville qui représente donc dans ma jeune vie de voyageur la première terre hors Europe administrative que j'aurai foulé. Une réalité difficile. Certains visages très durs. Beaucoup de filles espérant qu'un français les emmènera de l'autre côté du fleuve frontière...un terrain de foot boueux ou des jeunes brésiliens jouent tous les jours...de l'animation en cette nouvelle année...un bon week-end...et c'est à peu près tout. Pas sur que je retourne à Oiapoque. Petite anecdote? Pour faire le déplacement Saint-Georges - Oiapoque, un individu prend une pirogue, remonte un peu le fleuve et y est. Temps: 19 minutes. Voilà, selon un postier, le trajet fait par un courrier divers: Saint-Georges > Cayenne (poste) > Cayenne (aéroport) > Paris Orly > Paris Roissy > Paris (centre de tri) > Brasilia > Belem > Macapa > Oiapoque. Durée: 19 jours. No comment. Petite note humoristique? Voilà la photo prise par ma collègue d'un taxi clandestin de Maripasoula, en Guyane, extraordinnaire...Notez l'incroyable "faya business" et les ajouts déjantés de la voiture. J'espère la voir un jour en vrai !

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Petite anecdote humoristique? C'est l'histoire parait-il réelle d'un mec enseignant qui est parti en Guyane et a accepté un poste à Maripasoula, commune isolée du fleuve Maroni...Il jouait au tennis et a été très déçu de voir l'inexistence d'infrastructures sportives. Il faut dire qu'il s'attendait surement à autre chose, on lui avait dit qu'il y avait des métros à Maripasoula...Cherchez l'erreur??? Ici,un métro est un français de métropole, pas un moyen de transport...

11 janvier 2009

France/Guyane - Excursion sur le Maroni: retour à SLM

Levé à 6h30 pour redescendre le fleuve Maroni jusqu'à Saint-Laurent. C'est dans une atmosphère embrumée que je fais un dernier tour du kampoe où j'ai dormi. Une soirée étonnante durant laquelle j'aurai pu découvrir le ciel depuis l'Amazonie, un ciel d'une noirceur incomparable au ciel européen, et une chouette famille vivant ici.

Kampoe_7am Fleuve_Brume Kampoe7am_2 

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Quelques minutes de préparation, un au-revoir chaleureux, et nous voilà repartis sur le fleuve, nous réveillant en même temps que la forêt embrumée...des images fortes, mes cinq sens sont réquisitionnés pour profiter de ce moments forts et de ce dépaysement complet...et ma tête...bien activée, comme mon appareil photo, pour mémoriser toutes ces images.

For_t_Brume 

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La descente continue, les heures passent, et différents endroits se prêtent admirablement bien à la photo: berges sauvages, jeux de lumière sur le fleuve, nids d'oiseau (de caciques en l'occurrence).

BergesBis Nids_Caciques Contre_jour_Fleuve

De belles images donc...puis après un retour à Apatou, un second d'arrêt sera là aussi très agréable et me permettra de rapporter un beau souvenir de ces trois jours: un copeau de bois ayant servi à la fabrication d'une pirogue. Le fond du bateau est constitué d'un seul et unique tronc, qui est vidé et brulé pour s'ouvrir davantage, ce qui permet d'y confectionner les parties latérales.

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Arrivée à Saint-Laurent et photographie des épaves locales...

Arriv_e_SLM2 Saint_Laurent_Epave Saint_Laurent_Epave_2

Arriv_e_SLM

Ces trois jours m'auront permis de me rendre compte de la réalité de la vie sur les fleuves. le "les" inclut aussi le fleuve Oyapock qui fait office de frontière avec le Brésil, à l'est, et sur lequel se situent également quelques villages isolés. Le fleuve, une réalité différente du littoral. Une vie à laquelle la république française essaie d'appliquer sa devise "Liberté, Égalité, Fraternité"...mais cette mission soulève en chacun qui la vie une série de question de fond, sur la présence de l'État, sur le rôle que la république doit jouer et sur la multiculturalité. Ces deux personnes, d'une génération d'écart, sont ils libres sur le fleuve Maroni ? 

Mairie_Apatou

Quelle définition faut il utiliser pour parler de cette notion fondamentale? Est-ce la liberté prônée par le modèle américain? Mardi, je dormais dans un petit hameau dépaysant du fleuve Maroni. Samedi après-midi, je regardais une fusée Ariane 5 décoller. Samedi soir, je rencontrais une femme péruvienne clandestine en boite de nuit. La mesure du temps pour une personne du fleuve est la journée...pour une personne du centre spatial, la mesure du temps est la seconde: en Guyane, plusieurs mondes se côtoient.

6 janvier 2009

France/Guyane - Excursion sur le Maroni: Grand-Santi

Réveil à 7h00 après une nuit globalement peu reposante malgré le hamac de forêt haut de gamme que j'ai acheté. Le réveil est cependant très facile: le cadre de travail y contribue. Destination de la journée: la commune de Grand-Santi, prochaine commune du fleuve (voir localisation sur la carte dans le message précédent).

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Trois heures après le départ, après avoir vu de nombreux campoe, en grande majorité sur le côté français, me voilà arrivé à Grand-Santi, commune de 3350 âmes approximativement. Il existe tout de même des équipements côté surinamais, par exemple cette école.

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Le centre de la commune de Grand-Santi, le bourg, est assez semblable à celui d'Apatou quoi que peut-être plus propre. Quelques poules se baladent autour de certaines habitations, les oiseaux sont nombreux. De nouveau, le temps prend une toute autre valeur ici, comparée au littoral guyanais par exemple, ou encore plus, aux grandes villes européennes. Ici,  tout est rythmé par le levé et la tombée du jour, ainsi que par l'arrivée et le départ des pirogues. Contrairement à Apatou, aucune piste de terre ne va à Grand-Santi.

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Lors d'une discussion avec un directeur d'une école du village, certains chiffres me permettent de quantifier la poussée démographique guyanaise dans la commune, assez représentative de toutes les communes du fleuve. Dans cet exemple d'école, 4 classes d'enfants nés en 2003...soit une centaine d'enfants. Une autre école dans le bourg, soit 200 enfants. Des problèmes de non scolarisation et une école en voie de construction...au final, on s'approcherait de 300 enfants nés en 2003 dans la commune. Un autre chiffre m'interpelle: 24 nouvelles grossesses sont déclarés par mois à Grand Santi. 24 nouvelles grossesses ! Les besoins en termes d'équipements, notamment scolaires, sont énormes. Il me reste du temps entre la fin de ma mission et celle de mon collègue...j'en profite pour visiter le bourg. Je m'arrête manger à quelques pas de là, dans une petite piaule qui avec ces trois tables propose quelques repas, probablement de manière informelle. Je reprends mes notes et lors de mon départ, suis particulièrement surpris par le son fort d'un oiseau. A coup sûre, une sorte de perroquet, c'est bien connu dans mon village savoyard, les perruches et perroquets, ça à de la voix! En m'approchant de l' arbre, la curiosité s'estompe pour faire place à un sourire.

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Un splendide Ara macao! A moitié domestiqué certes car appartenant à une voisine, mais tout de même en liberté dans le village. Oiseau grandiose, probablement un des plus beaux perroquets du monde et que je l'espère je verrais aussi à l'état entièrement sauvage lors de prochaines excursions. Puis vient 2 heures de pause et de découverte du bourg...

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L'oiseau en cage ci-dessus est un Pikolèt. La possession de cet oiseau est une fierté, ici, en Guyane, et il n'est pas rare de voir un adolescent à bicyclette ou à vélomoteur tenant d'une main son guidon, de l'autre une cage avec l'oiseau; ou encore un adulte appuyé contre sa voiture discutant avec un groupe d'amis, et la cage posée sur le toit de la voiture; ou encore une cage avec l'oiseau, à l'entrée de magasins, comme ici. J'aurais l'occasion de vous reparler de cette tradition guyanaise, et de ses origines. Ballade dans le bourg, et observation des panneaux de signalisation.

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Puis, départ en sens inverse et descente du fleuve en direction de Saint-Laurent. De nouveau, ces beaux paysages, ces grands espaces vierges et ce fleuve majestueux.

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Arrive la fin de journée, et nous nous arrêtons alors acheter du poisson dans le même hameau que la veille...il est déjà tard. Nos piroguiers proposent de dormir ici...dans cet endroit très bien aménagé, très propre, avec une petite plage de sable blanc splendide et le fleuve. Je vais pouvoir passer une nuit avec cette famille, et échanger avec eux le temps d'une soirée.

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Le début de soirée est consacré à un bon moment de détente: baignade et découverte de ces lieux et familles très accueillantes.

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La vie de certaines personnes du fleuve se base sur la pêche, la chasse et l'agriculture sur abattis-brûlis. D'autres sont piroguiers et de vrais spécialistes de la remontée des fleuves guyanais, certains sont aussi partis vivre dans la ville du littoral, Saint-Laurent. C'est le cas du père de cette grande famille, qui a vécu plusieurs années à Saint-Laurent et, avec un peu d'argent en poche, est remonté construire sa maison sur le fleuve, loin de toute voie d'accès routière. Me voilà en Guyane, mais une autre, celle du fleuve, à des milliers de kilomètres de celle que j'ai connu jusqu'à présent. Après une petite baignade méritée, j'en profite pour m'écarter de quelques mètres à l'entrée de la forêt pour me changer...la nature me le rappelle vite: je ne suis pas chez moi. A deux mètres de moi, un serpent s'en va à vive allure. Environ 30 cm, d'un brun vert olive. Je ne le connais pas. Je sursaute, j'hésite, je m'arrête. Même si l'appareil est dans ma poche, je suis loin de tout, en sandale et short de bain: demi-tour immédiat, bien évidemment...J'en profite aussi pour photographier les systèmes de récupération de l'eau de pluie dans le village...le premier me laisse penser que leur dimensionnement est plus simple que lors de mes études ! Ici, la gestion de l'eau est facile dans tous les sens du terme: hormis l'eau de pluie, tout vient bien sur du fleuve et y repart. Cependant, une petite baraque du kampoue est tenue par un jeune qui y vent des boissons, telle que la Parbo, bière surinamaise.

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2 systèmes de récupération de l'eau de pluie...

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Vient alors le coucher de soleil, qui me permettra de tester mon appareil de boulot et faire de nouvelles prises de vue. Le coucher de soleil sur le fleuve Maroni est splendide, la couleur de l'eau métallique, le ciel étonnant, les bruits de la forêt qui commencent à entrer en résonance et à se multiplier...les moustiques aussi, je me protège complètement: ces lieux de vie en pleine nature sont des sites d'une forme potentiellement mortelle de paludisme... 

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La soirée avance tranquillement. Je goute à un repas entièrement guyanais et particulièrement bushinengé, avec au menu de la soupe bushinengé (composée de manioc notamment), en plat principal de l'atipa du fleuve, mais aussi un très beau kumaru d'au moins 30 cm (frère herbivore du piranha et poisson recherché pour sa chaire dans le haut-Maroni), un très bon gibier, l'agouti, avec des haricots rouges, du riz et du kwak, et en dessert des mangues. La suite de la soirée, je la passe assis à une table à écouter les habitants en sirotant un verre ou deux de Parbo, la bière des voisins. J'apprécie aussi ce moment par la contemplation du ciel amazonien, d'une noirceur incomparable avec le ciel français, environnements différents obligent...Ces moments sont forts, notamment car je sais que je n'aurais probablement jamais pu les vivre sans mon travail: la remontée du Maroni pour le tourisme coûte plusieurs centaines d'euros. Ce sont des moments authentiques ou la bonne humeur résonne avec un fond sonore de reggae.

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