Irlande/Ulster - Belfast, comme un sentiment de malaise
Discutant avec deux irlandaises dans le train me menant à Belfast, je fis une erreur: leur demander si elles étaient de Dublin ou de Belfast. Grands yeux: elles viennent du Sud. Leur conseil: ne pas parler de politique dans cette ville qui était, alors que je mangeais du chocolat devant "les chevaliers du zodiaque", en guerre. Oh,pardon. Je veux dire: en "troubles". Toute une nuance...lexicale, pour dire la même chose. 30 ans de troubles, qui prirent officiellement fin en 1998. De l'émotion, une sensation de malaise liée à mes à priori, de la curiosité: voilà comment je me définirais en arrivant dans cette ville.
Des buildings froids et repoussants. Une déchetterie. De la pluie. Puis, le centre-ville. Les Black Taxis. L'énorme city hall. Ce monument ressemble un peu au Vittoriano de Rome. Et une scène étonnante: alors que je prends une photo à côté d'autres touristes, quelqu'un s'approche de nous et commence à nous parler. Un vendeur ? Non, un habitant. "Enjoy your holidays in Belfast". Montrer le plaisir qu'il avait de nous voir, étrangers, revenant dans cette ville précédemment en guerre. Heureux de pouvoir montrer une belle image de sa ville.
En une demi-journée, la seule solution pour avoir une vue globale de la ville reste le bus à touristes. Une bonne manière notamment de voir quelques murales, des fresques militantes de soutien aux combattants catholiques ou aux célèbres grévistes de la faim, combattants morts sous le gouvernement Thatcher dans leur combat pour la liberté. Quelques arrêts intéressants: le Grand Opera House, une cathédrale avec la plus grande croix celtique au monde, le chantier du Titanic, l'université du Queen's.
Et c'est plus ou moins tout ! Cette visite m' a donné une vue suffisante de Belfast...Une ville triste, du type des villes industrielles du Nord de l'Angleterre. Rien à voir avec Dublin. Un même territoire géographique, deux territoires socio-économiques, deux cultures. Une cette sensation de léger malaise se poursuit...probablement aussi à cause du temps pluvieux et surtout des préjugés. Soirée dans un B and B de la campagne nord-irlandaise, à Trooperslane, avec un couple nord-irlandais très sympathique.